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EAN : 9782847201178
247 pages
Gaïa (30/04/2008)
4/5   1 notes
Résumé :
Azhiz Shabaz Kumar Sen, jeune géologue indien, semble avoir fait le tour du monde avant d’échouer à Oslo. Il se terre dans un appartement qui n’est pas le sien. Au hasard de la brève description qu’il en fait – le récit est une sorte de soliloque, parfois coupé par de brefs dialogues qui n’en sont pas vraiment – il relève la présence dans la bibliothèque de L’interprétation des rêves de Freud et Histoire de la folie de Foucault.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique

Un homme est arrêté par la police dans son appartement d'Oslo. C'est l'homme aux noms multiples. Il est né à Calcutta et il est géologue. Qu'a-t-il fait? On ne sait pas. Au moment de son arrestation, il pense à Bob Beamon, le sauteur en longueur, qu'il admire ; puis au chercheur spécialiste du cerveau qu'il a consulté car son père est en train de perdre la vue.
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Que voici un curieux texte! le roman est un voyage dans les souvenirs de l'homme arrêté, avec comme fil conducteur le récit des interrogatoires suivant son arrestation. En fait, l'homme arrêté "n'a fait qu'aller et venir depuis plusieurs années." On passe sans transition dans les différents pays où il a vécu : Inde, Allemagne, Danemark et Norvège. On rencontre une multitude de personnages, souvent bizarres : ainsi un pasteur qui marche à reculons sur les voies ferrées, ou un professeur d'anglais retraité qui mange juste une assiette de riz par jour, ou encore un homme sans nez qui soutient être la réincarnation de Nietzsche! On croise aussi bien des écrivains (Shakespare, Voltaire, Andersen) que des philosophes (Freud, Foucault, Spinoza) ou des musiciens (Mozart). On aborde des sujets gastronomiques (les fromages), sportifs (le saut en longueur et le patinage), voire anatomiques (l'oeil et le nerf optique) et géologiques bien sûr. La médecine vétérinaire enfin. L'auteure manie l'humour avec son style faussement naïf. On fait face à de nombreuses situations kafkaïennes où les fonctionnaires norvégiens s'en donnent à coeur joie. Il y a un jeu du chat et de la souris qui s'est établi entre l'homme aux noms multiples et le policier qui l'interroge. Qui l'emportera? L'homme retrouvera-t-il la liberté?
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Une fois passé la surprise, on s'habitue à ce récit qui part dans tous les sens et on se surprend à l'apprécier. À lire doucement toutefois. À certains moments, on doit faire face à des scènes assez dures, par exemple la crémation traditionnelle en Inde : en plein air, le corps du défunt revêtu d'un linceul blanc, sur un bûcher funéraire auquel on met le feu. le héros prévient : "Même si je parvenais à communiquer chaque détail de cette cérémonie particulière, le lecteur n'arriverait pas à s'en faire la même idée que moi." Il se trouve que dans ma vie professionnelle, j'ai eu l'occasion d'assister, à Mumbai, à une telle cérémonie. Saisissant. Ce roman l'a ravivée dans ma mémoire. le héros a raison : le récit ne peut donner qu'une pâle idée de ce que c'est. C'est la limite de l'art littéraire.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
La complainte d'un pasteur des marins qui mêlait le sentiment au mystère pour parler d'une femme qu'il avait perdue. Un homme qui parcourait le monde en emportant avec lui un conte d'hiver venu d'un pays lointain. "J'ai vu des poissons volants percer la nuit tels des oiseaux d'argent, lui arrivait-il de dire. J'ai admiré des volcans en éruption et des cathédrales recouvertes d'or, j'ai vu des lieux de sacrifice millénaires et me suis glissé en rampant dans des pyramides, je me suis réveillé dans le désert et j'ai senti la terre tourner avec toutes ses créatures. Il n'existe pourtant qu'un seul endroit où Dieu se soit clairement adressé à moi, c'est une rue dénommée Karl Johan, dans une capitale lilliputienne où elle porte le nom de promenade. […] C'est ainsi qu'un beau jour de ma jeunesse, je me trouvais sur cette fameuse promenade, […] et puis la neige s'est mise à descendre lentement du ciel, blanche et pure. Je suis resté frappé de stupeur, j'ai compris que c'était Dieu qui se manifestait aux hommes. La nuit même, j'ai rêvé que la neige correspondait à des lettres où le Seigneur voulait que nous mettions de l'ordre. Le lendemain, j'ai décidé de devenir pasteur."
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Ma mère est décédée d'une manière conforme à la vie qu'elle a menée. Rien de frappant mais, un jour, alors qu'elle poursuivait sa lutte personnelle contre les moisissures et la saleté, elle s'est écroulée sur sa serpillière. Dans le pays d'où je viens, on incinère, comme chacun sait, en accord avec la nature. […] "Mon père a donc choisi le lieu de crémation qui se trouvait à proximité du temple favori de ma mère. […] Voir sa propre mère se consumer devant soi est une expérience bouleversante. Le bûcher était petit, il brûlait lentement. De temps en temps, une gerbe d'étincelles jaillissait en direction du ciel, suivi d'un grésillement et du bruit sec d'un os qui se brisait en deux. À côté de moi, j'entendais en permanence le ronronnement de la caméra et le grasseyement du Français ; à la vitesse de l'éclair, un des chiens s'est élancé, a attrapé son butin et a disparu avec un os de jambe dans la gueule : celui de ma mère."
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J'avais un père qui citait Hamlet de mémoire : "La folie des puissants doit être surveillée."
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