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EAN : 9782362291036
118 pages
Editions Bruno Doucey (31/03/2016)
3.4/5   10 notes
Résumé :
Pour la première fois, Nimrod affiche sur une couverture un nom qui le relie à son pays. Sur les berges du Chari nous entraîne sur les rives du fleuve qui se jette dans le lac Tchad. L’occasion nous est alors donnée de découvrir des paysages, des ciels, des oiseaux, une terre « qui renoue avec l’eau » ; sans omettre ces êtres qui tirent leur subsistance du fleuve, où se déploient leurs éperviers, et qui connaissent les violents soubresauts de l’Histoire en marche. N... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Je cherchais à dire /la course vers l'avenir » Là , « J'aurais un royaume tout à moi en bois flottés. Une rivière de diamants en désespoir de cause. »
Poudroiement, éclat de vers lancés au delta d'un monde toujours ramifié.
Passage, de la source au langage se crée la capillarité des images.
La beauté entre les lignes de Nimrod sont « un océan à portée de main ».
Et nous la recevons. « tu n'es jamais chez toi oublié dans le soleil ».
Et nous buvons la libre Genèse du poète.
Irréductible voyage, ni déferlement, ni heurt, s' écoule entre le ciel et la chair une intranquilité sereine . « Ma route est sûre entre l'inespérance et la béatitude ».
Paysage mère qui ouvre, qui rassure. Alchimie de la terre. Nostalgie du regard. «  Semés avec les orages nous avons grandi avec les éclairs /et le pays a fleuri dans les ruisseaux ardents ».
« j'aime la goutte /de larme qui me fait/ croire à la fraîcheur /de la mère solitude ».
« je chante pour alléger ma petite existence » larmes ruisseau –berceau « quand la route rejoint l'espace », « les syllabes célestes » s'élèvent et c'est l'enfant qui s'écrit dans l'onde nourricière.
« une flaque d'eau reflète la banquise céleste », les âmes sont des miroirs où l'amour s'épelle et se hisse en éclairant le ciel.
«  je l'aime comme un exilé saisi par la douleur d'espérer ». La terre est une mère qui nourrit l'enfant de chaque lettre de son alphabet. A l'homme il lui revient, il lui revient la mémoire de son ouvrage. Et c'est «  en cette zone de l'être où naît un coeur de poète » que le rêve devient Nécessité habitée.
« La colline va aux fleuves/ les rêves vont à la mer ». La mémoire est une source et la vie est échappée. «  je survole les flots » «  Dites mon bonheur à l'oiseau », l'amour dresse et ouvre les vagues du poème. C'est là que réside le véritable pouvoir, pouvoir dire, pouvoir donner, aimer pouvoir jouir, jouer, déjouer pouvoir, cet irrémédiable possible. Puisque «  la faiblesse est désirable » , « l'amour conquiert le conquérant ».
Comment porter l'enfance , sachant que « l'enfance est un passeport égaré le long des routes » ? ,
les fleuves sont les frères de la mémoire des homme, ils sont des passeurs d'histoire, et de leur choeur les hommes y lanceront éternellement leur filet pour accrocher leur âme à une étoile.
Mais l'oeuvre de soi est parfois si douloureuse que les mots cherchent à vous recoudre le coeur.
« une épine a mis la brûlure /Au coeur de ma douleur ». « Chanson pour un début d'exode ».. qui parlera des Droits de l'Homme à tous ceux qu'on ne compte plus qu'en fantôme ?…Alors nommer. Nommer la beauté , traverser le fleuve, prendre le bac et se diriger vers le district nord de la beauté. « voir l'infini dans sa rondeur », tenter de nommer l'espace , « son bruit de soie », d'un grain de riz au grain de lumière , tenter d'ôter la pesanteur des heures.
D'un piroguier naît soudain l'épervier . Miracle du regard , miracle de la beauté, élévation du miroir. « L'épervier jette sa moisson d'étoiles à pleines mains.Les poissons y accrochent leurs écailles. ».
le verbe est un lanceur d' Idéal.
« Il y aura le ciel le fleuve l'espace » Voilà que s'ouvre devant nous une trinité de toute beauté.
«  je n'ai de cri qu'en cette trace où fut le sel »  Édouard Glissant.
Les larmes s'écrivent toujours en Beauté lorsqu'une âme traverse sa lumière.
Astrid Shriqui Garain


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Recueil de poésie autobiographique.
Nimrod y évoque son enfance, sa famille, son pays, mais aussi le quotidien, le désir, l'amour, tout en philosophie et en choisissant de superbes mots.

On reconnaît bien ici toute la connaissance du Docteur en philosophie.
Agréable moment passé en la compagnie du poète tchadien, tout simplement.
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Au fil du temps, l'espace d'une vie…

Nimrod, qui a quitté le Tchad peu après l'assassinat de son père pendant la guerre civile et vit en France, conduit le lecteur « [s]ur les berges du Chari » où il revisite son passé : enfance, guerres, exil, amours,... Il évoque avec beaucoup de pudeur l'histoire familiale jalonnée par l'image du père pasteur et la figure tutélaire de la mère.
Un recueil qui oscille entre ciel et terre, les deux s'unissant dans le fleuve. Y alternent des poèmes brefs -parfois proches du haïku- et des poèmes de formes plus classiques -odes, sonnets. Nous suivons l'auteur dans sa quête marquée par un désir d'harmonie entre l'Occident et de l'Orient s'incarnant en Afrique.
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Je ne me suis pas sentie transportée par la poésie de Nimrod dans ce recueil, mais pour avoir vu passer son nom assez souvent ces dernières années je me dis que je suis sans doute passée à côté. Ses vers m'ont quand même semblé efficaces et évocateurs : j'en ressors avec le souvenir d'une poésie traversée par les reflets du soleil sur le Chari, et il se dégage de l'ensemble une impression de chaleur et de lumière. Je n'ai peut-être pas choisi le meilleur recueil pour découvrir Nimrod, mais celui-là m'en a donné un panorama suffisamment large pour attiser ma curiosité : c'est un recueil qui propose tour à tour par des images triviales et d'autres plus dures liées à l'histoire qui a marqué les berges du Chari. A explorer !
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Quelle belle découverte fut cet ouvrage! Chaque texte, même ceux abordant un thême ordinaire comme un contrôleur SNCF, illumine son sujet, ses paysages, avec une élégante simplicitė.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
LE SUFFISANT

Son oeil disait qu’il était directeur
Sa parole fusillait ou assommait
C'est selon.
La tendresse il en avait fait
Le deuil tant il s'était habitué
A sabrer dicter rabrouer
Sa jouissance, quelle misère !
Il voulait qu'on l'aime,
Il s'y prenait très mal.
Le métier d'intelligence
Étouffait en lui l'émotion,
Cette émotion
Sans aplomb
Sans armure.
Son humour était savant,
Autant dire inaudible.
Son verbe était cassant,
Autant dire inhabité.
Cet intelligent-là
N’avait pas compris
Que la faiblesse
Est désirable
& que l’amour
Conquiert le conquérant
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Ciels errants, II


J’AI AIMÉ MA MÈRE…

J’ai aimé ma mère j’ai embrassé son destin
Comme un fils comme un mendiant
Qui priait en secret les dieux d’allonger
Ses jours à proportion des miens. Je l’aime
Comme un exilé saisi par la douleur d’espérer
Les vœux qu’on remise à peine nés
Au fond d’un cœur taillé pour le bonheur.
Au sort, ma mère présentait des comptes
Sans envier personne ni même la lune
Ni même le soleil   elle qui était
Courageuse sans être mère courage.
Je pleurais en la voyant si sereine
Moi que tourmentaient les pressentiments
En cette zone de l’être où naît un cœur de poète
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La terre liquide m'emporte vers le rivage
Il me donne à voir
L'infini dans sa rondeur
Ce n'est pas la terre c'est la presqu'île
Tel un mot bien ouvragé
L'horlogerie du temps son tic-tac
Cette monotonie dans la durée et dans la patience
Où viennent peser le ciel et l'amour
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Menues sont les mailles des filets
pour un ciel qui bombe le torse sous les oiseaux
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IVRESSE RIMBALDIENNE

Un bleu outremer guette au fond de mon œil son écho.
Toujours je le préférai aux joies réverbérantes.
Il m'offre à toute heure du jour l'ivresse des solitudes.
Je suis l'empailleur de l'espoir ici-bas, son tombeau incomparable !

L'enfance est un passeport égaré le long des routes
Indélicates.
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