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EAN : 9782842608194
96 pages
Editions Théâtrales. (03/01/2020)
3/5   5 notes
Résumé :
Juin 2010, Reykjavik, capitale de l'Islande : l'élection municipale porte à la tête de la ville l'humoriste Jón Gnarr à l'issue d'une campagne électorale punk initialement lancée comme un canular. Pour se moquer de la langue de bois des partis politiques en place, Gnarr a créé " Le Meilleur parti ", qui promet tout et surtout n'importe quoi, puisqu'aucun élu ne tient jamais ses promesses. Finalement engagé dans une démarche sincère, l'humoriste développera la démocr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans cette comédie politique l'auteur pointe des travers du fonctionnement électoral et des moyens médiatiques qui lui sont associés :
• L' introduction du format ‘' jeux télévisuel ‘' pour les débats politiques :
une émission TV ‘' la carte blanche'' donne la parole à chacun des candidats au siège de Maire de la ville de Reykjavik . Chacun doit exposer son programme en un temps record de 1mn 30 top chrono !
Trois candidats participent à ce concours d'éloquence : Han ADALdu parti conservateur, Ingel BALD du mouvement des verts et de gauche, Arn RIC du part social démocrate
• L'application du Système de calcul d'indice de popularité des biens de consommation à la vie électorale . Les candidats deviennent des produits et les électeurs deviennent des consommateurs .
Le systeme numerique Data Sondage mesure non les intentions de vote mais l'indice de popularité des candidats en traquant sur le net par le biais de cookies les ‘' besoins inconscients '' des internautes .
• le démarchage téléphonique pour obtenir des parrainages
Jon GNARR obtient le nombre de parrainages obligatoires pour présenter sa candidature par le biais du démarchage téléphonique au cours duquel il plaide pour son programme électoral
• le concept du point Godwin
Il consiste à disqualifier une argumentation en l' associant à Hitler ou à une idéologie honnie de l'histoire
• le désenchantement des électeurs qui ne croient plus aux promesses électorales
Dans la comédie, les électeurs sont davantage disposés à rire qu'à réfléchir sur les programmes électoraux fictifs parce que non tenus. La promesse de Jon GNARR «  promettre de ne rien promettre » fonctionne comme une promesse de sincérité et de réussite du mandat .
• la réélection qui induit un conflit d'intérêt entre le candidat et les citoyens
Ce conflit se traduit par une absence de réactivité politique efficace car les mesures ne sont prises qu'en fonction du calendrier électoral et c'est la réélection qui est prioritaire
• le travail en sous-marin
qui consiste à faire prendre les décision par les autres pour garder popularité personnelle et chance de réélection
Le nouveau Maire Jon GNARR assume l'augmentation des impots à la place du maire précédent devenu son adjoint. Il augments de 20 % les tarifs du chauffage de la centrale d'électricité municipale.
• l'utilisation des réseaux sociaux , de la popularité d'artistes et de leurs créations
La candidature de Jon GNARR est adouber par un tweet de Lady Gaga
Des musiques et chansons d'artistes populaires comme l'air de The Best de Tina TURNER, le chanteurs Einar ORN, Ottar PROPE.. apportent un supplément de séduction aux clips de campagne de Jon GNARR

La comédie interpelle le lecteur sur des questions politiques diverses:
• le circuit de l'argent qui passe ‘' de vol en vol ‘'à chaque transaction mais aussi par des redistributions
• la politique zombie ou critique détournée du capitalisme, du racisme, du militarisme.
La dernière fête de la Municipalité du maire humoriste est une célébration des Zombies sur l'air de the Thriller de Rod TEMPERSON
• la politique - métier
La biographie de Jon GNARR (enfant dyslexique et hyperactif, tentatives de suicide à l'adolescence, placement en foyer, instabilité professionnelle avant de rejoindre la communauté punk) et le succès de son mandat plaident en faveur d'une politique des Bonnes volontés et de la légitimité des candidatures hors système.
Pour Jon GNARR , n'importe qui peut faire un ‘'Meilleur parti''.
le candidat Hingel BALT se retire avec appréhension de la vie politique sans filet de sécurité puisqu'il ne dispose d'aucune activité de rechange
• la rhétorique , le vocabulaire politique
Pour Jon GNARR , de bonnes séries TV leur sont préférables pour développer la conscience politique. C'est pourquoi, il exige de ses alliés sociaux démocrates de visionner la série américaine WIRE ( sur écoute) composée de 60 épisodes . Elle explore de façon réaliste et non manichéenne les relations entre la police et le monde urbain. Elle aborde des thèmes sociaux politiques de l'Amérique des années 2000 ( le trafic de stupéfiant , l'organisation du l'organisation du port maritime, le gouvernement municipal et sa bureaucratie, l'éducation et le système scolaire, et la presse écrite
• la place de la créativité et donc de la démarche artistique dans la démarche politique : Plusieurs chemins sont possibles pour atteindre un but .
L'idée est illustrée par logiciel de gestion de carte mis au point par Ottar PROPPE :
L'option ‘'Dérive ‘'propose plusieurs chemins pour arriver au même point par des détours. L'option Dépaysement permet de calquer une ville sur l'autre à partir du point central de chacune .
• La politique de proximité et la responsabilité individuelle des citoyens dans une crise économique :
Les idées sont illustrées par le projet de décoration de la mairie . Les habitants sont invités à enduire leur corps de la couleur correspondant à leur endettement puis de faire l'amour sur ce drap pour y deposer leurs empreintes corporelles et enfin de déposer le drap à la mairie pour la décorer. le résultat du dépouillement de ‘'ces questionnaires ‘' révèle que ce sont les habitants les plus endettés qui étaient les plus riches et interroge sur le part de leur responsabilité dans la crise économique et financière qui frappe l'Islande.
• le populisme qui s'adresse aux classes populaires et critique le système et ses représentants.
• Les difficultés à gérer la vie participative  car elle mange le temps des élus

Une comédie , humoristique, politique et éducative , abordable par une lectorat large
Lien : https://www.babelio.com/conf..
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En recevant ce livre, je ne savais pas qu'il s'agissait d'une oeuvres théâtrale. J'ai été pour le coup heureux de pouvoir découvrir le théâtre contemporain, moi qui dans mon travail fréquente plutôt les pièces des XIXème et XXème.

La pièce s'affranchit des côtes théâtraux classiques, pas d'actes, pas de scènes, unité de lieu mais pas de temps. Dans le contexte d'une Islande subissant de plein fouet la crise de 2008 et qui a refusé se renflouer ses banques, l'auteure enchaîne des saynètes respectant la chronologie des événements de la campagne électorale et du mandat de Jon Gnarr (personnage réel, humoriste et bassiste punk) à la mairie de Reykjavik entre 2010 et 2014.

Dans la première partie de l'oeuvre, le thème du langage et de la rhétorique politicienne est abordé et quelque peu moquée. Chaque parti possède son propre champ lexical très codifié, qui est ici caricaturé et caractérisé par des assonances et allitérations propres. Et c'est là que Gnarr s'illustre en reprenant de manière satirique tous leurs éléments de langage, pour faire rire, mais, consciemment ou pas, en fait quelque chose de compréhensible pour les gens. Quand il se lance dans la course aux élections et crée le Meilleur Parti, il change la forme de son discours en reprenant le modèle rhétorique des autre partis et utilise les armes modernes de communication : réseau sociaux, clip vidéo. Ses discours restent néanmoins plus des slogans que de véritables discours construits, mettant plus l'accent sur les jeux de mots que le sens à proprement parler.

C'est donc aussi de politique dont parle cette oeuvre, car le programme de Gnarr est très prosaïque et rempli d'humour. Son principe est simple, comme les politiciens font des promesses qu'ils ne tiennent pas par la suite, il promet tout et n'importe quoi (ex: un parc Disney à l'aéroport). Entre la défiance des politiques traditionnels et le contrecoup de la crise, l'humour était ce dont avaient besoin les Islandais.

Puis, le reste de la pièce raconte la gestion municipale de la ville, difficile car très endettée, et différents initiatives, comme la démocratie participative. L'humour de cette partie réside dans l'originalité des initiatives proposées et moins dans le travail sur la langue, ce qui pour moi faisait défaut, surtout après l'écriture brillante de la première partie. Peut-être que le désir de rester proche de la réalité des événements a rendu difficile ce travail.

En somme, une oeuvre amusante, intéressante et rapide à lire, un bon moment de lecture.
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[Lu dans le cadre d'une opération Masse Critique]
La lecture d'une pièce n'est jamais aussi appréciable que d'en voir la représentation. Cependant, j'ai apprécié découvrir "Surprise parti", une pièce racontant l'histoire (vraie) de la participation d'un groupe comico-anarco-punk aux élections municipales de la capitale islandaise, Reykjavik.

Un peu comme la candidature de Coluche à la présidentielle de 81, ça commence comme une blague. Personne n'y croit, tout le monde rigole. Jón Gnarr, le comique fondateur du "Meilleur parti" et candidat à l'élection, peut se permettre de promettre tout et n'importe quoi, puisqu'il proclame que de toute façon il ne tiendra pas ses promesses, comme tout homme politique qui se respecte. Et c'est avec ses non promesses qu'il gagne l'élection ! le tout sur fond de crise économique et de faillite bancaire.

J'ai aimé découvrir ce pan de l'histoire islandaise. J'ai également aimé la manière de représenter le langage et les discours politiques (chaque parti se choisit une lettre et utilise ensuite un maximum de mots commençant par cette lettre pour s'exprimer) et la manière dont ils évoluent sous la pression du "meilleur parti".

Et cette pièce peut ouvrir sur différents questionnements : la politique comme métier, l'exercice du pouvoir par ceux qui ne le veulent pas et n'y sont pas forcément préparés, l'implication citoyenne de chacun, les moyens (autres que financier) de faire face à une crise dévastatrice, le rôle du rire, de la fête et de la joie dans nos sociétés,...

Et puis, surtout, il y la fête des zombies !

Un peu d'humour, un peu de politique : le mélange a fonctionné pour moi (et me semble bien convenir au côté doux dingue de ces évènements). Même si je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ici, la réalité dépasse la fiction.
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Ayant reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique, je suis quelque peu embarrassé pour en dire quelques mots. D'ordinaire, je n'aime guère émettre des avis négatifs, et je me serais bien passé de le faire, mais comme il le faut, alors... J'ai choisi ce livre dans la liste pour sortir de mes sentiers battus, lisant peu de mes contemporains, et encore plus rarement du théâtre. J'ai tout de même des accroches ici et là, mais avec cette pièce cela n'a jamais pris. Pourtant le thème était intéressant et intrigant : la farce politique, l'entrée dans ce monde cadenassé d'un néophyte baroque.
Mais je n'ai été convaincu ni par le fond ni par la forme. Je vais être méchant mais j'ai trouvé ça d'un niveau très faiblard. Comme l'exercice de style d'une étudiante sans grand talent, qui veut montrer des choses, mais le fait maladroitement, avec des gros sabots. N'est pas Beckett qui veut, ni Flaubert. Mon conseil : lisez plutôt le Candidat, de Flaubert.
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