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EAN : 9782221141540
832 pages
Robert Laffont (28/09/2017)
4.25/5   14 notes
Résumé :

Qu'aurait été Lennon sans McCartney ? On ne sépare pas comme ça le duo de compositeurs le plus prolifique du XXe siècle – la vie s'en est assez chargée. Et sous ses apparences de gentil garçon, compositeur de mélodies sucrées, éternel numéro deux dans l'ombre du flamboyant John, Paul n'aurait-il pas été, finalement, le véritable capitaine du Yellow Submarine ? Le découvreur hors pair de nouveaux horizons musicaux, à la force créatrice débridée, plus détonant... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce bouquin est vraiment impressionnant avec ses près de 820 pages de lectures et ses deux encarts photographiques.

Philip Norman réédite l'exploit accompli avec Lennon, en s'en prenant cette fois à l'ami/ennemi McCartney.
Tout, tout, tout, vous saurez tout sur Macca, Norman excellant dans l'art de la synthèse (sur 820 pages...) de tout ce qu'il a pu rassembler à travers toutes les sources disponibles (même si probablement, il a pu se louper, les exégètes de McCartney sauront bien corriger ou se diriger vers les ouvrages de Mark Lewisohn). Il ne s'agit pas d'un livre d'entretiens, mais on sait ce que valent souvent ces derniers.

Dès le prologue, il avoue avoir longtemps considéré McCartney "comme un poids plume trop satisfait de lui" avant de reconnaitre qu'il "a bel et bien donné tort à tous ceux, moi y compris, qui le dénigraient". Et pour faire amende honorable, il met le paquet.

Ceux qui ne supportent pas (encore) Shaved Fish éviteront ce pavé, les autres resteront ébahis devant la foule d'informations -pas toutes indispensables loin s'en faut- qu'ils y trouveront, là où ils pensaient tout savoir. (sans doute quelques passages, par exemple sur la fin de son mariage catastrophe avec l'ahurissante Heather Mills, auraient-ils gagné à être raccourcis et certains détails écartés - quel est l'intérêt d'indiquer que sa nouvelle femme doit sa fortune à une compagnie nommée New England Motor Freight ", soit NEMF et de la rapprocher de NEMS, celle de Brian Epstein ? Et que dire de ce passage où on apprend qu'il appréciait de se faire coiffer les jambes qu'il a poilues...)

L'image du gentil Paulo est parfois égratignée, son souci maladif de plaire aux femmes et au public est patent (Jane Asher était patiente...ou naïve). On pourra noter également que l'image d'Harrison, une nouvelle fois, ne sort pas spécialement grandie, l'auteur doutant de son talent réel, de son sens de l'humour et attribuant la participation du Beatles à l'entreprise Anthology, au fait que sa boite de Production cinéma avait fait faillite. Après ce qu'on pouvait déjà lire dans le livre de Geoff Emerick, il y a des dents qui vont encore grincer....

il faut souligner quand même le talent de Norman qui parvient à dresser, grâce à l'accumulation de détails parfois anodins, un portrait très complet et contrasté. Qui plus est, la période post-Beatles qui n'est pas celle sur laquelle les journalistes se sont le plus penchés jusqu'à présent, est ici traitée avec autant de soin (à peu près la moitié du livre).

Une phrase à retenir tant elle sonne juste. Elle émane de Macca après la mort de son complice Lennon : "Il est mort en légende, et moi je vais mourir en vieil homme. C'est vraiment du John tout craché !"

Un monument, à ressortir le jour où ayant passé définitivement la basse à gauche, viendra le moment de la réhabilitation d'un compositeur de génie et d'un homme avec ses qualités et défauts.
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Il est des mythes difficiles à déconstruire. Après avoir fait longtemps partie des adorateurs de John Lennon et des pourfendeurs de Paul McCartney, Philip Norman ouvre les yeux sur celui qu'il décrivait, à longueur de papiers, comme un conteur, certes très doué, de niaiseries pour adolescentes. Une « légende » renforcée après la mort tragique de Lennon en 1980. « À partir de ce moment-là (…) Lennon serait considéré comme l'avant-gardiste, l'expérimentateur, le preneur de risques, et McCartney resterait le mélodieux, le sentimental, le prudent. » Dans une biographie aussi monumentale que passionnante, Norman, « rock critic » au Times, démonte une par une ces images d'Épinal. Et révèle finalement ce que les « maccartistes » savaient déjà : celui qui prend des risques (musicaux), c'est « Macca ». À l'époque des Beatles, c'est lui qui a les idées les plus percutantes, songe à l'album Sergent Pepper, impulse le changement d'image des « Fab Four », trop sages, crée le premier morceau de heavy métal (« Helter Skelter »)... Une fois l'aventure « plus célèbre que le Christ » terminée, McCartney alterne avec les wings ballades (qu'il maîtrise à la perfection), rock, reggae, électronique (« Coming Up » qui suscitera même l'admiration de Lennon), l'étrange (« Temporary Secretary »). Alors que Lennon n'atteint qu'à de rares reprises ses anciens sommets, qu'Harrison fait un chef-d'oeuvre (All Things Must Pass) puis s'en va et que Ringo fait du Ringo, McCartney garde une qualité (presque) constante tout au long des années 1970. Norman réévalue à la hausse RAM (1971), consacre Band Oon the Run (1973), donne quelques satisfecit à des singles et tresse des louanges à Chaos and Creation in the Backyard (2005), son dernier opus digne de l'époque des « Fab Four ». Autre idée reçue gravée dans le marbre : Paul McCartney serait, avec Yoko Ono, à l'origine de la séparation du plus grand groupe de musique de l'histoire. Pourtant, Norman prouve page après page que « Macca » a tout fait pour maintenir soudé un groupe en voie de désintégration. McCartney, certes dirigiste, garde son calme face à l'interventionnisme de Yoko (« Alors qu'elle ne connaissait absolument rien à la musique pop (...) elle n'hésitait pas à offrir ses opinions sur les chansons qu'ils travaillaient au studio »), passe outre le dilettantisme de John, gère tant bien que mal les sautes d'humeur de George (dont le portrait ici n'est guère flatteur pour celui qu'on présentait comme le gentil hippie disciple du Maharishi Mahesh Yogi) et demeure le dernier à faire son album solo, quand les autres ont déjà vogué vers des aventures solitaires. le vrai rebelle, enfin, c'est celui qui, derrière la vie de bon père de famille rangée, fait la une des journaux pour ses nombreuses arrestations pour possession de marijuana. Son rapport à la drogue est d'ailleurs brillamment évoqué. C'est également l'homme des combats. Pour le végétarisme, les bonnes causes et les batailles politiques à risque : en 1972, il s'attaque à la monarchie dans « Give Ireland Back to the Irish » – le titre sera interdit outre-Manche. Tandis que John Lennon, sous la plume de Philip Norman, apparaît comme le vrai petit bourgeois vivant avec femme et enfants dans un quartier chic de New York... Mais la légende resta figée le 8 décembre 1980. Paul aura alors cette phrase, citée dans le livre (p. 574) : « Il (John Lennon) est mort en légende, et moi je vais mourir en vieil homme. » Cruel et injuste destin pour les deux hommes. Norman, dans une écriture fluide, bien que se perdant quelquefois dans des détails anecdotiques ou répétitifs, retrace les heures de gloire de Paul McCartney, les plus sombres également (son divorce avec Heather Mills raconté par le menu comme un mauvais soap opera) et n'élude pas son rapport compliqué, voire obsessionnel, à l'argent. Une biographie de référence à lire. Accompagné de la cinquantaine de tubes composés par la légende.

Lien : https://www.lepoint.fr/pop-c..
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C'est une somme ce livre. L'auteur nous dresse la chronologie détaillée de 60 ans de la vie d'une des plus grande rock-star. C'est bien, c'est documenté, on y retrouve pas mal d'anecdotes et on y croise la plupart de ceux qui ont compté dans l'aventure des beatles, et plus loin, dans la carrière solo de Paul. Au final, je suis tout de même un peu partagé dans l'appréciation de ce récit trop linéaire, sans relief ni point de vue. L'auteur conduit son affaire sur une route balisée et à sens unique. On y apprend certes des tas de choses, mais finalement pas beaucoup sur la personnalité de Paul, je trouve. Il y a quelque chose de trop simple dans la description du personnage qui est toujours abordé par la chronologie des anecdotes. Il en ressort un Paul un peu froid, pas trop sympathique ; alors certes la biographie psychologisante, c'est vite pénible, mais tout de même un peu d'analyse psychologique, fut-elle orientée et subjective, ça fait pas de mal, je trouve.
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Paul McCartney s'est notamment illustré à l'occasion de l'enregistrement de Let it be en 1970 qui s'est fait en l'absence de John Lennon dont on a repris
des contributions des Twickenham Sessions de l'hiver 1969. Il s'est adjoint à l'époque des services de l'arrangeur américain Phil Spector pour masquer l'inachèvement des compositions de Let it be. Sir McCartney a fait éditer une version épurée sous le titre Let it be Naked en 2003. Les mélomanes et mixeurs ont la possibilité de récupérer sur le Net des versions plus rythmées et plus gaies de chacun des titres de Let it be pour lui donner une coloration sonore proche des productions du duo Lennon-McCartney. C'est dommage, car le projet Get back aurait pu être le chant du cygne des Fab Four, alors que celui-ci a été l'album Abbey Road en fin d'été 1969.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Sur le chemin du retour, le groupe décida de faire halte dans la campagne du Bedfordshire pour le dîner-et quitta la grand route à l'intersection d'un lieu baptisé Harrold pour l'unique raison que ce nom lui plaisait.
Harrold se révéla être un village pittoresque presque invraisemblablement parfait de cottages à toits de chaume et de jardins à la végétation luxuriante que baignait la douce lumière du soleil déclinant. Il s'y déroula une scène que Derek Taylor évoquerait en 1974 dans ses mémoires As time Goes By,comme le songe d'une nuit d'été version acid trip:
Nous nous retrouvâmes dans la maison (du dentiste de la localité), sous des poutres en chêne tordues, et un véritable banquet nous fut servi,avec jambons,tourtes et salades ,pain frais et gâteaux, poulet,fruits et vin,l'épouse du dentiste une femme joviale et tout à coup plus jeune que dans ses rêves les plus fous,nous offrant ce qu'elle avait de meilleur : Paul McCartney était à sa table, dans le village de Harrold. Dissimulé dans un angle de l'escalier tout tordu,il y avait une petite fille à l'air timide et étonné. Elle avait apporté une guitare de droitier qu'elle mit dans les mains de Paul (un gaucher ).La scène était dirigée par des magiciens emporté par la splendeur de l'instant, la chose la plus étrange que Harrold eut jamais vue depuis sa création se produisit devant le dentiste et son épouse, devant les voisins massés dans le salon et derrière les fenêtres, devant les enfants :tous retinrent leur souffle pendant que Paul commençait à chanter la chanson qu'il avait écrite cette semaine là et dont les premières paroles étaient Hey Jude,don't make it bad,take a sad song and make it better....
Après quoi tout le monde se rendit au pub du village qui était resté ouvert au-delà de son horaire normal en l'honneur de Paul. En authentique fils de Jim Mac qu'il était, Paul s'assit au piano du bar,chanta et fit chanter toute la communauté jusqu'à trois heures du matin.
Lorsque qu'une femme du village entonna The Fool on The Hill,il s'aperçut à mi-chemin seulement qu'elle était sur des béquilles. Il se leva alors, fit quelques pas de danse en douceur avec elle, l'embrassa sur la joue et retourna au piano pour reprendre sa mélodie.
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Par certains côtés,avec ses bruitages de cirque et de fête foraine,avec son atmosphère de music hall traditionnel du nord de l'Angleterre-toutes choses que ses deux principaux créateurs portaient en eux-Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band parlait bel et bien de leur enfance et de Liverpool. Mais cet album révélait aussi chez eux un degré de maturité inouï. À donner le vertige.Il était à la fois joyeusement optimiste et d'une tristesse poignante,fabuleux mais terre à terre, archi-facile d'accès et pourtant mystérieux et déstabilisant. Sa richesse, son exubérance, reflétait en outre un désir assumé, de la part des Beatles, de se faire pardonner pour avoir abandonné les tournées. Les écouteurs plaqués sur les oreilles dans un studio d'enregistrement, ils réussirent à produire un spectacle de scène à la fois plus excitant et plus intime que tout ce qu'ils avaient pu faire depuis le Cavern.
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Le 14 Juin 1965,quatre jours avant son vingt-troisième anniversaire, Paul enregistra seul la chanson aux studio d'Abbey Road.Trois jours après, un quatuor à cordes enregistra l'accompagnement à caler sur sa voix.Avec sa formation de musicien classique, Georges Martin était naturellement le mieux placé pour s'occuper des arrangements. Mais pour ne pas risquer de perdre tout lien avec le monde moderne ,Paul demanda qu'une septième diminuée-ce que les musiciens de jazz appellent une note bleue-soit ajoutée à la partition. Bach n'aurait jamais fait ça ! objecta Martin. En vain bien entendu.
Intégrée à l'album Help,Yesterday fut présentée comme un titre Lennon-McCartney interprété par les Beatles.
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En vérité, Linda était davantage une enfant de la nature qu'on aurait pu le croire, et n'avait jamais été faite pour les gratte-ciel et les taxis jaunes. Elle tomba instantanément amoureuse du Kintyre,comme Paul dès sa première visite : son caractère sauvage et coupé de tout, ses collines imposantes et ses baies frangées de sable blanc, ses stèles pictes et ses ruisseaux immémoriaux, son silence éternel et inviolable. C'était un endroit comme je n'en avais jamais vu, se souviendra-elle.Le plus beau paysage qu'on puisse imaginer, perdu tout au bout de nulle part.
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