Pour son 21ème roman, notre Amélie revisite le célèbre conte «
Barbe Bleue » de Perrault en transposant son récit dans le monde moderne sur le thème de la colocation.
Amélie nous emmène dans un véritable huis clos entre une jeune femme belge « Saturnine », enseignante au Louvres et un aristocrate d'origine espagnol « Don Elemirio » retranché dans son hôtel particulier parisien depuis 20 ans.
Dès le début, le ton est donné, 8 femmes l'ont précédées et toutes ont mystérieusement disparu.
Comme dans le récit d'origine, il y a une pièce « interdite » dans laquelle il est très déconseillé de pénétrer sous peine de sanction.
Mais Saturnine est loin d'être la femme ingénue du conte…
Comme à son habitude, Amélie nous livre un récit assez court, composé principalement de dialogues ou plutôt de joutes verbales entre les 2 protagonistes.
Des échanges verbaux qui abordent de nombreux thèmes allant de la religion à la politique, dont découlent des citations tantôt très spirituels tantôt complètement loufoques.
Les habitués d'Amélie relèveront la référence à son goût immodéré pour les grands crus, le champagne et … les prénoms originaux.
On retrouve également avec plaisir son écriture incisive avec la touche de cruauté qui la caractérise et qu'on aime tant chez elle.
Un roman qui se laisse lire avec en prime, comme on peut s'en douter, une fin très différente du conte.
Ce roman n'est pas sans rappeler l'excellentissime «
Hygiène de l'Assassin » qui mettait également en scène un vis-à-vis entre un assassin et une jeune femme.
En conclusion, «
Barbe Bleue » ne restera sans doute pas dans les annales de l'écriture nothombienne en tant que « chef d'oeuvre » mais Amélie nous offre un opus satisfaisant et agréable qui ravira les lecteurs.