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3,47

sur 2378 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Amélie Nothomb et ses chapeaux, Amélie Nothomb et son maquillage qui nous arrache des larmes de sang à chaque apparition, Amélie Nothomb et sa sympathique présence télévisuelle incontournable en cette fin d'août rythmée par les centaines de titres de la rentrée littéraire qu'il devient difficile d'ignorer. Amélie Nothomb, donc, et ses livres qui germent à chaque rentrée et rameutent les foules... Bon... J'avoue, je me suis laissée tentée cette année. Surtout vis à vis de l'aspect "mythe réinterprété" de son histoire, je dois dire que j'ai voulu en apprendre plus.

Depuis Stupeur et Tremblements lu il y a quelques années, je n'avais plus rien acquis de cet auteur parce que ce livre, quoique plaisant et drôle et assez proche aussi de la personnalité excentrique de sa créatrice, ne m'avait pas laissé d'impression mémorable.

Dans Barbe Bleue, tout se concentre autour de deux intellectuels dont les joutes verbales autour de dîner fins occupent la majorité du récit. Elle, c'est Saturnine, jeune femme ravissante qui a décidé de tenter sa chance en répondant à l'annonce d'une colocation dans un appartement magnifique pour un prix dérisoire. Lui, c'est un séducteur très riche à la réputation mystérieuse qui vit reclus chez lui et la choisi parmi quinze autres candidates.

Rien qu'au titre, on croit déjà imaginer l'histoire dans sa globalité. Alors qu'est-ce qu'Amélie Nothomb va bien pouvoir apporter de neuf à une énième transposition de l'oeuvre de Perrault dans le monde moderne ? Tout simplement une confrontation récurrente entre un aristocrate brillant, Elemerio Nibal Y Milcar, philosophe et catholique fortuné avide de beauté et doué dans à peu près tous les domaines, et une jeune belge qui enseigne à l'école du Louvres et refuse dès le départ de se laisser impressionner par sa réputation sulfureuse. S'ensuivent des rencontres brèves et singulières, chaque soir au dîner, où opinions personnelles, répliques cinglantes et curiosité suscitée par la disparition des précédentes colocataires s'inscrivent autour de la découverte des plaisirs de la chère.

Ce livre très court n'est qu'un immense et brillant dialogue où l'excentricité de l'hôte pousse le lecteur à se poser des centaines de questions sur le destin des "disparues". Les motivations de cet espagnol blasé qui manie la langue aussi brillamment que ses instruments de cuisine restent floues puisque Saturnine part du principe qu'elle ne demandera rien, tout en sachant qu'elle affronte un homme étrange, probablement coupable de plusieurs crimes, mais dont l'intelligence et le confort de son appartement somptueux finissent peu à peu par la détourner de son objectif initial.

Ici, tout est démesuré : les idées, les réflexions et la manière dont elles s'expriment tout autant que le cadre luxueux qui donne naissance à cet étrange récit, la chère raffinée servie chaque soir ou les vins fins partagés autour de discussions passionnées (et parfois un peu inquiétantes !)

L'idée centrale (que je ne dévoile pas, sinon il serait inutile de lire le livre) est surprenante voire complètement déjantée. Tout est dans la poésie des couleurs, des matières et de l'intellect, et je pense sincèrement que ce tout petit livre d'Amélie Nothomb mérite grandement d'être connu. Quoique son style soit résolument simpliste, l'histoire ne laisse pas indifférent et possède en plus le mérite de s'achever sur une note singulière qui rehausse l'étrangeté du récit.

L'auteur fait une fois de plus preuve d'une originalité et d'une excentricité parfaitement maîtrisées qui raviront les fans et intrigueront les autres. Moi, en tout cas, je ne suis pas restée de marbre, et je m'attends à tout de sa part ! Dans tous les cas, on peut dire qu'elle est fabuleusement inspirée !
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Avec la sélection du coup de coeur des blogueurs du Livre de Poche du mois de janvier (j'accuse un peu de retard à l'allumage ce mois ci, mais je devrais me rattraper avec le prochain), j'ai choisi un roman d'un auteur belge qui fait parler d'elle tous les ans et qui continue, avec une bien belle constance, à truster les tops de vente à chacune de ses parutions, je veux bien sûr parler d'Amélie Nothomb.

Amélie Nothomb, j'ai beaucoup aimé ses 2-3 premiers romans, notamment son tout premier "Hygiène de l'assassin". J'étais, comme beaucoup d'autres, charmé par son univers baroque et déjanté si reconnaissable entre tous, mais après, je vous avouerai que je m'en suis assez vite et assez fortement lassé, trouvant que la machine tournait vachement à vide, et que le personnage médiatique (ses chapeaux, ses fruits pourris, son coté foldingue et trop excentrique) l'emportait sur l'écrivain.

Et, du coup, je ne prenais meme plus la peine d'aller voir ce qu'elle écrivait, alors même qu'à chaque rentrée littéraire, sa nouvelle cuvée affolait les fans et laissait de marbre les autres, dont je faisais assurément partie.

Avec Barbe bleue (cuvée rentrée de septembre 2012), Nothomb nous livre sa vision toute personnelle du fameux conte de Charles Perrault, un conte que j'ai revu au théâtre dans une version pour les enfants dans un théâtre des Pentes de la Croix Rousse quelques semaines seulement avant de lire ce roman.

Dans le "Barbe bleue revisité par Nothomb, on y trouve un aristocrate espagnol, ce Don Elemirio Nibal y Milcar, qui sous-loue une vaste chambre de son hôtel particulier. le livre commence lorsque affluent de nombreuses femmes attirées par la réputation sulfureuse du propriétaire, les huit précédentes colocataires ayant mystérieusement disparu, mais c'est Saturnine Puissant, vingt-cinq ans, ignorant tout de la situation, qui est choisie pour cohabiter avec ce Barbe Bleue moderne dans ce roman qui ne dépassera pas, bon point pour moi, les 150 pages...

Et, outre la brieveté de ce livre, qui se lit durant un trajet de métro (bon aller retour quand même, un trajet dans le métro lyonnais n'a pas la durée du parisien), ce Barbe Bleue version Nothomb se dévore avec un vrai plaisir jubilatoire, pas bien éloigné du plaisir que j'avais éprouvé avec ses premiers romans.

On retrouve avec pas mal d'appétence la "Nothombs' touch" que j'aimais bien il y a une vingtaine d'années, notamment de par ces choix si particuliers de prénoms des personnages principaux : Saturnine, Don Elemirio Nibal y Milcar, Proserpine, Incarnadine, des prénoms qui accentuent le coté fable, presque onirique de l'histoire.

Et la patte de Nothomb se ressent aussi et surtout dans la pétulance et l'intelligence des dialogues, puisque le livre n'est rien d'autre qu'une joute, un ping-pong verbal entre les deux protagonistes qui se renvoient la balle avec délectation, sous fond de références artistiques et littéraires pour le moins élitistes.
J'aime bien en général les jeux du chat et de la souris et celui ci, ou l'on se balance des demi-vérités de façon plus ou moins cinglante est quand même assez délectable .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'avais, jadis, tenté la lecture d'un roman de cette autrice (dont la personnalité m'amuse beaucoup). Je n'avais pas accroché. Une bonne dizaine d'années plus tard, il m'est venu l'envie de tenter à nouveau, avec ce roman. Et surprise, les goûts évoluent et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les dialogues de cette réécriture du conte célèbre. Je pense que je tenterai sous peu, de ci de là, une incursion nouvelle dans les écrits d'Amélie Nothomb...
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Je n'ai pas lu les 371 critiques déjà faites sur le livre Barbe bleue d'Amélie Nothomb. le livre étant paru en 2012.
La bibliographie d'Amélie Nothomb se partage entre livres d'inspiration autobiographiques (Stupeur et Tremblements, Ni d'Eve ni d'Adam, ...) et oeuvres de pure fiction (Hygiène de l'Assassin, Robert des Noms Propres). Ses livres sont courts et composés essentiellement de dialogues, en huis-clos, ce qui permet de leur adaptation théâtrale.
Ce livre me fait penser à une toile de Mondrian, blanche avec des lignes noires, avec quelques touches de rouge (le chapeau d'Amélie Nothomb sur la couverture), du jaune (de l'oeuf à l'or en passant par le champagne).
Il est dommage que les contes de Perrault soient de moins en moins racontés aux enfants, car ils sont loin de ceux racontés dans les dessins animés de Disney alors qu'ils étaient sensés enseigner aux plus jeunes les dangers de la vie. Aujourd'hui, on préfère croire que le loup est une victime de la société et les tueurs en série des héros maudits, avec groupies et fan club.
Saturnine, l'héroïne de Barbe bleue, n'a besoin ni du chasseur ni d'un prince charmant pour la sauver de la toile de cette araignée géante et éviter ainsi de compléter le tableau de chasse du prédateur.
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J'annonce d'emblée la couleur: j'aime Amélie Nothomb.

Pas tous ses livres, pas tous les ans, pas systématiquement mais elle m'intéresse et m'intrigue suffisamment pour que je guette sa production à chaque rentrée d'automne comme une bonne ménagère espère l'arrivée précoce des premiers primeurs printaniers.

Je ne lui fais qu'un seul reproche: ses romans se lisent trop vite! Ce dernier plus que les autres! Charles Perrault revisité. Barbe bleue modernisé. Un huis-clos parisien dans un hôtel de maître du VIIe arrondissement. Un face à face dînatoire quotidien entre un Grand d'Espagne, don Elemirio qui ne sort jamais de chez lui depuis plus de vingt ans et Saturnine, jeune étudiante belge de l'école du Louvre, sa colocataire. Comme dans le conte, il a tué les précédentes qui avaient toutes enfreint l'interdiction de la pièce condamnée. Qu'en sera-t-il cette fois-ci?

Ce roman, c'est un dessert mais qui se dévore plus qu'il ne se déguste! Lu en moins de deux heures, d'une traite, et sourire aux lèvres.
Ensuite? Une brusque envie de champagne mais des meilleurs, servi dans une flûte en cristal de Tolède! Olé! du Laurent-Perrier du premier repas, accompagnant un Saint Honoré fait maison par le maître des lieux, (le fameux Barbe bleue !) à la sublime bouteille de Krug-Clos du Mesnil 1843, le champagne le plus cher du monde, c'est toute une symphonie de cette boisson qui nous est donnée ici!

A livre bref, critique rapide! Je retiens trois couleurs:

Le bleu, bien sûr: le mystère, le calme, l'énigme de l'homme, de ce duo improbable, de la tragédie qui se joue.

Le rouge, à l'opposé: le sang, les meurtres, les crimes, l'horreur, la folie...

L'Or enfin: l'instant suprême quand il brille, le summum, l'apothéose, la métamorphose, l'alchimie.
L'Or... " C'est vous, ma bien-aimée". "A l'instant précis ... Saturnine se changea en or"
Tels sont les derniers mots (mais je ne crois pas spoiler en écrivant cela! Ne surtout pas lire entièrement la dernière phrase! )

C'est brillant. La fin me plaît. Merci Amélie. Encore! Encore! A l'année prochaine! Et peut-être pour bientôt la pièce de théâtre tirée de ce récit à base de dialogues qui s'y prêtent si bien!

Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Le dernier roman d'Amélie Nothomb ne déroge pas à la règle : déjanté, dans un style incisif et dont les personnages totalement atypiques ont des prénoms farfelus!
Et voilà qu'elle nous parle encore d'amour hors norme, absolu...
Je n'en dirai pas plus!
En revisitant ce conte de Perrault, elle nous entraîne dans son monde à elle à notre plus grand plaisir...ou pas!
Amélie Nothomb, on l'aime ou on ne l'aime pas mais elle ne laisse personne indifférent!
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Quand Amélie Nothomb fait cohabiter une jeune femme intelligente et un grand d'Espagne qui n'a plus quitté son appartement depuis 20 ans, on sait que l'aventure ne sera pas ordinaire.
Au travers de dialogues incisifs, j'ai retrouvé du grand Amélie Nothomb.
Un roman à lire.
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"Il est grave" pense Saturnine, 25 ans, enseignante à l'école du Louvre, lorsqu'elle commence à creuser les failles dorées de Don Elemirio, son propriétaire, un aristocrate et séducteur espagnol. Ne dit-on pas que huit précédentes locataires ont disparu?
Comment refuser une colocation à 500 euros dans un hôtel particulier du VII° à Paris?
Comment ne pas l'interroger sur la mystérieuse chambre noire où il développe ses photos d'art?
Comment ne pas converser avec cet érudit bizarre, mégalo mais raffiné, sensible,attentionné?
Il est "complètement timbré" se répète-telle lorsqu'elle le surprend à orchestrer un concert imaginaire.
"Mademoiselle je vous aime" affirme cet esthète.
Et s'il cachait quelque "secret terrifiant"?
Amélie Nothomb, dont la réputation d'auteur prolifique, n'est plus à prouver, revisite ici le mythe de Barbe bleue, mais un Barbe bleue qui concocte de sublimes Saint-Honoré, un Barbe bleue féru d'art qui sait capter le beau, le laid, le fragile et le solide, un Barbe bleue qui va bleuir de froid et une Saturnine très saturnienne qui vaut son pesant d'or. Les artistes seraient-ils des alchimistes dont le pouvoir survit à la mort? s'interroge-t-on en refermant ce livre.
Les petites bonnes-femmes belges sont-elles toujours aussi ambivalentes et piquées de curiosité que Saturnine?
Mais qu'est-ce qu'elle cherche à jouer avec le feu et à asticoter ce semi-dépressif cloîtré insoumis et dangereux? A moins qu'elle ne suive les conseils éclairés de sa copine Corinne, mise au parfum? ...Suspense!
Vite lu, des dialogues alambiqués, en veux-tu en voilà, beaucoup de clichés et un énième roman écrit sur le même schéma vendeur. On se dit tiens un Nothom comme on dit tiens un Mary Higgins Clark! Et pourtant on se rue... Amélie aurait-elle une recette ou plus d'un tour dans son sac?
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Mon premier livre lu d'Amélie Nothomb. Je m'étais promise de la découvrir un de ces jours, pour connaître un peu son univers et m'expliquer cette interminable file d'attente pour sa dédicace au salon du livre chaque année.
Beaucoup m'en avait parlé, sur la réserve, peu convaincu.
Pour ma part, j'ai passé un bon moment.
Son univers est certes particulier, mais quel intérêt de lire toujours des univers communs ?
Son verbe est agréable, les dialogues fusent, l'histoire est déconcertante et pouffe de rire face à ses traits d'esprits bien vus et aux rebondissement incongrus. J'ai beaucoup aimé.
Je me laisserai donc bien tenter par un autre titre, en espérant retrouver la diversité de son univers, quelque chose de nouveau, dans un lieu déjà exploré.

Ah, et pour l'histoire, le titre en dit suffisamment long, tentez-le sans en apprendre davantage, c'est encore mieux !
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Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un livre d'Amélie Nothomb et "Barbe bleue" m'a permis de retrouver ce que j'apprécie chez cette autrice : un huis-clos, des dialogues "witty", des réflexions philosophiques et de l'humour intelligent. En plus, comme le titre l'indique, il s'agit ici d'une réécriture de conte – 3 points bonus!

Le conte classique prend une tournure très moderne, puisque la protagoniste est une jeune femme de caractère qui loue une chambre chez un riche et séduisant tueur en série notoire. L'intérêt de l'intrigue réside surtout en un décodage des nombreuses références cachées et des symboles dissimulés dans le texte. Un affrontement de nature littéraire se joue subtilement, puisque l'homme est un personnage archétypal tiré d'un conte et la femme, un personnage de roman, plus moderne. C'est cette lutte souterraine qui entraîne le dénouement de l'histoire qui, sans être vraiment surprenant, a le mérite d'être hautement satisfaisant. Il est également question de classes sociales et de religion. Bref, c'est divertissant et brillant, peut-être trop "cérébral" au goût de certains, mais perso j'ai beaucoup aimé!
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