Barbe bleue

Il y a longtemps que je sais que les contes pour enfants, ces grands classiques ne leur étaient pas destinés au départ. Qu'Amélie Nothomb s'empare de l'un deux pour le refondre à sa manière ne m'a pas étonné. Elle explore tout. Elle se laisse guider par une houle qu'elle ne maîtrise pas alors pourquoi pas en passer par le conte cette fois ?

Je n'ai pas dévoré cet opus. Je l'ai savouré comme on le ferait avec une friandise que l'on sait éphémère. Il n'y a qu'un ouvrage de l'auteur par an et comme elle écrit de manière de plus en plus concise, je ne trouve pas si stupide que cela de faire durer cette lecture. D'autant plus que j'ai donc pu prendre un certain plaisir à décortiquer plus profondément le texte, ses tournures, chercher et comprendre ces petits détails que je perçois bien d'ordinaire, mais que je croque et oublie presque aussitôt pour passer au suivant. Cette fois donc je ne me suis pas comportée comme une boulimique, mais comme une gastronome avec un met fin et rare.
J'ai avalée de manière délicate toutes les petites bulles de champagne des grands millésimes que l'on a versé dans ma coupe. Comme Saturnine, je me suis délectée du divin nectar jusqu'à l'ultime goutte et au frisson final.

La notion du jardin secret, cette petite chose que l'on souhaite garder uniquement pour soi par pudeur, par besoin ou pour tout autre raison est abordée avec grandeur, démesure et ironie aussi. C'est du Amélie Nothomb tout craché. Elle-même cachant une chose qu'elle voudrait bien révéler, mais dont elle refuse l'accès au dernier moment. elle se brûle un peu les doigts à chaque fois, elle essaie de dire sans le dire.

L'amour est au coeur de tout, le grand, le petit, le sincère, l'intéressé, le caché, le nié… Chaque nuance est représentée ou presque comme dans la chambre noire.
Mais je crois que je ne vais pas vous en dire plus car il est bien difficile de parler d'un roman signé Nothomb sans trop en dévoiler. Déjà, je vous ai livré quelques clin d'oeil, mais je vous laisse l'ivresse de la découverte.

Laissez-vous tenter, vous ne risquez rien sauf de tomber sous le charme…
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Très bon petit roman plein de verve et de malice qui revisite le thème de la Barbe Bleue : on ne peut lâcher l' écriture légère et érudite d' Amélie Notomb, une écrivaine très originale dans le choix de ses thèmes et dans son style : je me suis régalée !Ayant seulement feuilleté ses romans jusqu' à présent, je vais me lancer dans son oeuvre ,désormais : ce roman étant très court, ce fut une bonne découverte !

C'est du Amélie Nothomb dans toute sa splendeur, avec ses sarcasmes que je raffole...
C'est un de mes préférés d'Amélie Nothomb... par rapport à l'histoire... Intrigant mais vraiment passionnant ce barbe bleue revisité ! Un chef d'oeuvre !

Le conte pour enfants" Barbe bleue" est revisité par Amélie Nothomb, elle nous plonge dans une cuve de champagne qui n'a de valeur supérieure que l'or jaune ou le jaune or de la jupe du personnage féminin de Saturnine offert par Elemirio Nibal y Milcar, espagnol de quarante-quatre ans qui recherche une colocataire. Saturnine est présente parmi les douze colocataires possibles. Que des femmes ! Elemirio a déjà choisi : ce sera Saturnine. Il lui fait visiter l'appartement : une très vaste et très luxueuse chambre et sa non moins somptueuse salle de bain. Quelle aubaine, et en plus ce n'est pas chère du tout ! le seul point mystérieux est cette chambre noire dans laquelle Saturnine n'a pas le droit d'entrer. On apprend que Elemirio a eu 8 femmes, 8 colocataires qui ont toutes disparu. de là à penser au pire : Saturnine n'en est pas loin.

Amélie Nothomb, dont j'ai déjà lu quelques romans : "Stupeur et tremblement", "Ni d'Eve, ni d'Adam" et "La nostalgie heureuse" m'a laissé comme un goût d'inachevé. Enfin, avec "Barbe bleue, je découvre ce que beaucoup disent de ses romans : des références culturelles variées ; une prose épurée au possible et surtout un humour incomparable : humour que j'avais déjà entraperçu, mais Bof(!) pas assez. Suis-je dans un état favorable à ce genre de prose aujourd'hui ? Je ne saurais le dire ; mais du coup, j'ai lu Barbe bleue en deux heures et je suis prête à en lire d'autres : vaut mieux tard que jamais.
Quelle découverte ! J'en suis toute retournée !

Allusion au fameux conte de Perrault, un "monstre" qui garde son secret jalousement, et des femmes qui disparaissent, mais la comparaison s'arrête là. La force d'Amélie Nothomb est d'amener de la noblesse et du sacré dans la monotonie et la bassesse de la société actuelle.

J'ai déjà lu une autre oeuvre de cet auteur (Cosmétique de l'ennemi) et j'avais déjà été frappée par la capacité d'Amélie Nothomb a amener du surréaliste, de l'extraordinaire dans des endroits extrêmement ordinaires pour toute personne d'aujourd'hui. Et elle réitère l'exploit une nouvelle fois encore.

Don Elimirio Nibal est vraiment un personnage attractif et et repoussant à la fois. Intelligent, ne se distinguant pas par son physique mais par son esprit, très cultivé et dévoué à la cause qui est la sienne. Il est tout simplement fascinant. Une âme d'une autre époque prisonnière de l'époque qui est la notre.

Quant à Saturnine elle reste fidèle à elle-même d'un bout à l'autre et est un personnage féminin romanesque remarquable. Un nom à coucher dehors mais qui prend tout son sens au fil du récit, une personnalité "étrange" mais attachante et un goût particulier pour la nourriture.

Il y a toujours une ambiance très particulière, un sentiment familier et étrange lorsque je lis ses histoires qui m'envoûte dès la première page et ça ne loupe pas cette fois non plus. C'est précis, concis...parfaitement écrit.

Enfin bref...Une auteur fascinante qui ne m'a toujours pas déçue et qui affirme son talent encore une fois. Un récit d'une précision magistrale, telle un chef d'orchestre qui accorderais tout ses musiciens pour nous offrir une composition unique et magnifique.
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Un Amélie Nothomb comme je l'aime... Un début léger et une fin inattendue. Une histoire qui parait farfelue mais finalement tout est logique.

Lorsque j'ai décidé de lire Barbe bleue, je n'avais lu, d'Amélie Nothomb, en tout et pour tout, un seul livre, à savoir l'hygiène de l'assassin, et à vrai dire je n'avais pas du tout succombé au charme de l'écrivain.

Et voilà que je décide de ne pas rester sur une impression négative en découvrant Barbe bleue. Son résumé en une seule phrase m'a d'emblée donné envie de me plonger dans le roman. Je me demandais tout de même quelle originalité l'auteure allait bien pouvoir apporter à ce conte traditionnel. Et quelle agréable surprise !

J'ai lu ce roman en quelques heures et j'ai beaucoup apprécié l'idée de ce conte revisité. Amélie Nothomb a un style d'écriture très original. L'omniprésence de dialogue donne un rythme rapide à l'oeuvre, ce qui la rend très facile à lire.

Enfin, j'ai adoré tous les noms de ces personnages ( à se demander où elle trouve tout ça! ).

Un texte très frais; énergique, des dialogues spirituels... C'est le premier roman que je lis d'Amélie Nothomb, et c'est une merveille! Plus j'avance et plus je me dit que le théâtre serait la meilleure adaptation de ce roman.
Il s'agit de l'histoire de Saturnine, qui enseigne au Louvre, et qui cherche un appartement à Paris. Elle répond à une annonce pour une colocation, dans un hôtel particulier en plein Paris, et rencontre à cette occasion le maître des lieux: don Elemirio Nibal y Milcar, grand d'Espagne.
Un très bon roman!!

Barbe-Bleue /Amélie Nothomb
Dans un quartier chic de Paris, Saturnine, jeune belge âgée de 25 ans, enseignante au Louvres, trouve enfin une location dans un luxueux hôtel particulier, curieusement pour une somme dérisoire. le problème c'est qu'il va falloir dans une certaine mesure vivre avec le propriétaire en colocation en quelque sorte, un mystérieux aristocrate espagnol âgé de 44 ans, tout au moins dans les cuisines.
Après la visite des lieux, Saturnine se voit prévenue par son cicérone qu'il ne faut en aucun cas entrer dans la chambre noire qui semble le lieu où Don Elemirio Nibal y Milcar, le propriétaire, développe ses photos. Il affirme avoir une dilection pour la photo et son Hasselblad ne le quitte jamais. Il souhaite également que Saturnine, qui accepte les conditions de la location, partage ses repas. Ce qu'elle accepte volontiers.
Au hasard de rencontres chez des amis Saturnine apprend que les huit précédentes colocataires ont été portées disparues sans laisser de trace. Une certaine ambiance de mystère plane au sein de l'appartement…
Peu à peu, Saturnine, entre deux flûtes de champagne arrosant les repas aux mets délicieux cuisinés par le maître de céans, devient la confidente de Don Elemirio et aimerait bien savoir ce qu'il est advenu des locataires disparues. Au risque de sa vie ! Avec habileté, elle va faire parler Don Elemirio…
Amélie Nothomb nous propose une réécriture du conte de Charles Perrault en imaginant un Barbe Bleue contemporain. Elle possède un art du dialogue remarquable et le lecteur est emporté dans une folle histoire dans une atmosphère tendue à l'extrême, avec seulement deux personnages engagés dans un duel à mort pour défendre chacun ses valeurs et ses idées. Les phrases brèves et cinglantes se succèdent dans un style limpide et efficace non dénué d'humour.
Qui la joute verbale entre deux intellectuels érudits verra -t-elle triompher ? En tout cas, il s'agit là d'un huis clos chargé de suspens qui se lit d'une traite pour passer un bon moment.
Extrait : "Le rôle de l'art est de compléter la nature, et le rôle de la nature et d'imiter l'art. La mort est la fonction que la nature a inventée dans le but d'imiter la photographie. Et les hommes ont inventé la photographie pour capter ce formidable arrêt sur image qu'est l'instant du trépas."

J'ai trouvé ce roman d'une intelligence folle. Ce fut une très très bonne lecture pour moi.
Et une fois encore, Amélie Nothomb nous offre sa culture, son imagination, dans un roman passionnant.

L'intrigue se passe dans un appartement chic parisien et nos 2 protagonistes échangent et nous offrent des dialogues savoureux, lunaires et fascinants.

J'ai tellement aimé là où leurs réflexions les ont menés, le féminisme et le caractère de l'héroïne.
Encore un très bon moment de lecture.

Bravo madame Nothomb 👏👏👏
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