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3,7

sur 15348 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
En résumé : contemporain. Un court récit plein d'humour sur le monde de l'entreprise au Japon, sous le prisme d'un regard occidental.

En détail :

Ce récit est celui d'Amélie, fraîchement embauchée dans l'entreprise Yumimoto, qui cherche sa place dans ce système codifié qu'est le monde du travail au Japon. La protagoniste arrive à nous faire ressentir tout à la fois le regard qu'ont ses collègues sur sa personnalité et le regard qu'un occidental pourrait avoir sur ce fonctionnement si différent du nôtre.

En effet, en refermant le livre, c'est a ce demandé pourquoi elle a été embauchée. Elle ne trouve grâce aux yeux d'aucun de ses collègues, d'aucune de ses hiérarchies. Personne ne lui donne de travail à proprement parler, elle va donc s'inventer de petites tâches (tourneuse de page de calendrier…). Dès qu'elle se fait un peu trop remarquer, elle est bizutée et se retrouve à exécuter des tâches littéralement inutiles et chronophages. En ce sens c'est un récit assez violent, car quoi qu'elle fasse (ou ne fasse pas) elle se retrouve en tord, à se faire hurler dessus, insulter (et elle en prend pour l'intégralité du peuple occidental) et rétrograder à des postes de plus en plus absurdes.

Malgré cela, ce roman est une véritable déclaration d'amour pour le Japon et les japonais. Amélie n'a de cesse d'admirer sa responsable, si belle, si grande, au nom si poétique. Elle loue la droiture, la poésie, la rigueur de chaque aspect de la vie et de la culture japonaise. Malgré sa déchéance constante et perpétuelle dans l'échelle sociale de cette firme, elle reste ravie de participer à cette aventure. Elle en démontre également l'absurdité (“entre le suicide et la transpiration, n'hésite pas”), qu'elle livre au regard du lecteur dans un constat qui se passe d'explications. Notamment un passage sur la femme japonaise et ce qu'elle doit à la société qui est particulièrement instructeur.

L'humour tout long de l'histoire, est précis, décapant, constant, telle une blague un peu longue plutôt qu'un récit un peu court.

De la même autrice : Premier sang
Dans le même genre : Absolument dé-bor-dée !, de Zoé Shepard
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Un bel exemple de prise de recul vis à vis du monde de l'entreprise. À tout moment, la narratrice montre comment le jugement en entreprise n' influe pas sur son appréciation d'elle . Outre un moment de lecture agréable grâce à la plume e l'auteur, ce livre est inspirant pour notre époque où on peut se sentir dépasser en entreprise
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Même si je n'en ai lu que trois au moment où j'écris ces lignes, j'ai adoré ce roman qui est à ce jour mon préféré de l'auteur. Je n'en connaissais pas le thème car je me refuse intentionnellement à tout spoil sur les sujets des livres que je lis. Belle critique de la culture professionnelle nippone avec finalement pas mal d'empathie pour « leur sort ». Très bien écrit. S'il ne donne pas envie de vivre au Japon, il donne envie de lire la suite…
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Dès les premières lignes de ‘Stupeur et Tremblements', j'ai été complètement captivé par l'univers incisif et troublant d'Amélie Nothomb. Ce récit m'a plongé dans un tourbillon d'émotions complexes, où la frustration a joué un rôle central pour moi. À travers l'histoire de l'héroïne confrontée à la rigidité de la société japonaise, Nothomb dresse une satire brillante et impitoyable de l'obsession du travail et de la soumission qui en découle. La condition de la femme au Japon, décrite avec une précision glaçante dans les pages 92 à 102, m'a profondément touché et confronté à des réalités troublantes. Nothomb parvient à nous immerger dans un monde où l'honneur semble souvent être la seule chose que l'on puisse préserver, même au prix de l'humiliation et de la soumission. Ce qui m'a le plus frappé, c'est l'admiration que j'ai ressentie envers l'héroïne pour son sang-froid et sa résilience face à l'adversité. Malgré les humiliations et le racisme dont elle est victime, elle reste digne et trouve même une certaine forme de satisfaction dans son état de subordination. Cette exploration des mécanismes de pouvoir et de domination est à la fois perturbante et fascinante, nous poussant à réfléchir sur nos propres compromis. L'une des forces de ce roman réside également dans son analyse subtile de la mentalité japonaise, mettant en lumière à la fois sa rigidité et sa complexité. On comprend alors très facilement et rapidement pourquoi les japonais ont une tendance très élevée à mettre fin à leur vie (si on peut appeler cela une vie comme le rappelle plusieurs fois la narratrice) ! Nothomb nous confronte à des questions essentielles sur la nature de l'intelligence et de la stupidité : qui est le plus bête entre celui qui se trompe sur un calcul et celui qui se complaît à passer sa vie à calculer ? Ainsi que sur la rébellion et la soumission, nous invitant à remettre en question nos propres convictions. Nothomb nous pousse dans des zones d'inconfort où la révolte semble impossible, mais où l'autodérision est parfois la seule arme dont on dispose. À travers le prisme de la narratrice, nous sommes plongés dans un état jubilatoire vis-à-vis de sa tortionnaire, Mme Mori, et c'est presque masochiste. Enfin, la fin du roman offre une conclusion percutante qui met en perspective toute l'histoire, nous laissant méditer sur les choix et les conséquences, sur la condition humaine et sur les sociétés qui la façonnent. ‘Stupeur et Tremblements' est bien plus qu'un simple roman, c'est une expérience littéraire profonde et troublante qui mérite d'être lue et relue pour ses multiples couches de signification et sa puissance émotionnelle indéniable. Un chef-d'oeuvre à la fois troublant et inoubliable.
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L'ascenseur social est en panne! Voici l'histoire d'Amélie (toute ressemblance avec une personne existante n'est pas fortuite du tout), fille de diplomate, trilingue français/anglais/japonais, fraîche émoulue de l'université et engagée comme interprète dans une grande entreprise japonaise. Tu t'attends au récit attendrissant d'une jeune occidentale accueillie avec douceur dans la société nippone à force de travail, d'acharnement, de stupeur et de tremblements? Tu vas tomber de haut. Un peu comme Amélie. Car Amélie et ses gros sabots occidentaux se heurtent plus d'une fois aux us et coutumes japonais. Ainsi manie-t-elle trop parfaitement la langue, fait-elle preuve d'initiative, ose-t-elle court-circuiter les échelons hiérarchiques pour défendre son point de vue au lieu de s'écraser comme l'employée-ver-de-terre qu'elle est face aux chefs à qui l'on est censé s'adresser avec stupeur et tremblements (oui, dans l'histoire les tremblements ne sont pas dus à une forte fièvre causée par la grippe). Dans cette entreprise, ce qui est jugé comme un manquement est puni tout en sourdine… et en changement de poste. Sûrement mon Amélie Nothomb préféré: par la forme et les tournures (méfie-toi, il n'y a pas de chapitres. Moi j'ai aimé cette lente coulée de mots qui te fait perdre tout sens du temps, un peu comme si toi aussi tu bossais chez Yamamoto dix heures par jour, jour après jour, et que la notion de congé te semble un concept abstrait), et surtout par le fond où l'on découvre le Japon de l'intérieur, loin des geishas et des sumos en couches, et qui donne un bel aperçu du gouffre qui sépare les cultures. Des faits surprenants, une plume inspirée et une prise de recul peu commune dans ce récit plutôt drôle où rien n'est jamais grave: si le destin ne te fait lire qu'un seul ouvrage de cette autrice, débrouille-toi pour que ce soit celui-ci.
Lien : https://tsllangues.wordpress..
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Récit autobiographique romancé (et on ne peut plus satirique), Amélie Nothomb va vous entraîner sur le sentier du travail au Japon. le travail dans une grande entreprise mais, surtout, on aborde ici la question du travail quand on est expatrié au Japon. Fort heureusement les moeurs ont évolué depuis le temps, mais ce récit reste cependant une mine d'information sur le monde du travail au Japon et les relations que l'on peut entretenir avec ses collègues et patrons quand on est étranger dans ce pays qui n'a ouvert ses frontières qu'en 1854 et qui n'a même pas eu 2 siècles pour s'habituer au débarquement de la foule occidentale, et ses moeurs si radicalement différentes des siennes.
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Typiquement mon genre de roman. Je regrette de ne pas pouvoir l'oublier pour le relire comme la 1ere fois.

Simple et sobre dans sa narration, mais redoutablement efficace, comme Amélie l'est toujours finalement, Stupeur et Tremblements m'a tenue captive des l'instant que je l'ai commencé. Tout m'a plu : la plume, le récit, le tempérament unique de cette héroïne, que je retrouve avec joie dans chaque nouveau roman d'Amelie qui lui succède. Plusieurs fois j'ai ri à voix haute et j'ai relu 10 fois le passage, pour faire perdurer le fou rire. le sarcasme, quand il est bien manié, et c'est pour moi le cas ici, c'est du caviar. L'analyse de la société japonaise était incroyablement intéressante et donne matière à réfléchir sur notre propre société.

Suite à ce roman, j'ai décidé de faire un marathon Nothomb ! J'ai peur de ne jamais être autant séduite que par Stupeur et Tremblements, mais j'ai déjà retrouvé à plusieurs reprises le mordant que je lui aime tant.
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Quelle lecture agréable c'eût été de se plonger comme ça dans cette entreprise Japonaise à travers le point de vue d'une occidentale, et de vivre avec elle ses déboires au boulot.
Bien que le livre date un peu et que les Japonais ont évolué sur certains points depuis le temps, c'était intéressant de connaître ces différences de mentalité entre la narratrice qui est Belge et ses collègues et ses supérieurs Japonais. Narratrice, d'ailleurs, très attachante. Néanmoins, tout n'était pas parfait.
Le gros point noir de ce roman, et qui m'a un peu chagriné lors de ma lecture, c'est ce regard assez insistant et dégradant sur l'obésité d'un des personnages. Au bout de la 5e remarque, c'est insultant, dérangeant. Comme je l'ai dit plus haut, le livre date, donc je passe outre pour cette fois.
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Stupeur et Tremblements est le premier livre d'Amelie Nothomb que j'aie lu. J'ai toute de suite aimé sa plume au grain de folie si particulier et la manière dont elle dénonce, pointe du doigt des faits de société, à sa manière.
Depuis ce livre, Amélie Nothomb a envahi ma bibliothèque.
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Les romans d'Amélie Nothomb sont assurément pour moi des moments de détente !

Inspiré de sa vie, ce roman raconte l'arrivée de la narratrice au sein d'une entreprise Japonaise. Malgré son diplôme de professeur elle décide de travailler au bas de l'échelle qu'à coup de maladresses et d'impairs elle ne cessera de dévaler jusqu'à devenir "dame pipi" !
Le sérieux du thème et l'évocation des injonctions pesant sur les Japonais, n'empêchent pas l'autrice de prendre du recul avec son expérience en employant un ton humoristique qui donne à sourire. Autrement comment supporter les humiliations infligées par ses supérieurs ?
Ce mauvais moment vécu devient dès lors un agréable roman, à découvrir !
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Stupeur et tremblements

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C'est son huitième roman.
C'est son neuvième roman.

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