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Contre-histoire de la philosophie tome 7 sur 12
EAN : 9782253156383
384 pages
Le Livre de Poche (14/11/2012)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Ce volet de la Contre-histoire raconte le rôle tenu par le Grand Homme et son aspiration à la Vie Sublime au xixe siècle. Jean-Marie Guyau développe une philosophie vitaliste comme une machine de guerre contre la morale kantienne. Il défend la générosité, le risque, l’action, dans une oeuvre qui pourrait faire de lui un Nietzsche français. Penseur du républicanisme, il formule un hygiénisme, un racialisme, un natalisme, dangereusement parents de l’idéologie de Vichy... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le 19ème siècle est celui des masses mais aussi des individus et des grands hommes. Dieu est mort, l'homme doit regarder le réel en face. Pour Hegel l'Histoire se sert du Grand Homme pour exprimer l'esprit du monde. Napoléon est le dernier. Dieu étant mort, l'homme doit construire le surhomme.
Dans ce tome 7 de la Contre-histoire de la philosophie, Michel Onfray étudie deux philosophes, l'un peu connu, Jean-Marie Guyau, l'autre célèbre mais souvent mal compris, Nietzsche. Leur lien : tous les deux souffrants, ils ont développé une philosophie vitaliste, sans Dieu, le premier plutôt pessimiste, le deuxième dans la lignée de Schopenhauer.

La pensée de Guyau est souvent contradictoire. Successeur d'Epicure coté lumière, il développe une philosophie basée sur l'intensité de la vie et du plaisir, un art de vivre dans l'instant, une volonté de puissance qui est volonté de jouissance, une morale qui viendrait de la nature, sans obligation ni sanction.
Mais coté ombre il défend des valeurs de travail, famille, patrie, écrit des livres de morale pour enfants, et tient des discours racistes, sexistes et colonialistes.

La philosophie de Nietzsche également semble s'égarer dans les contradictions, jusqu'à avoir été récupérée par sa soeur qui en a fait un précurseur du nazisme. Or la pensée de Nietzsche est une pensée en action, qui vient du corps, d'un corps souffrant horriblement, d'une hérédité mauvaise, d'une histoire marquée par la perte prématurée du père, une éducation assurée essentiellement par des femmes. Il va trouver un père dans Wagner, puis le tuer symboliquement.
Dans Zarathoustra on trouve ses idées maitresses, la mort de Dieu, l'acceptation du destin, même la souffrance, le grand Oui à l'existence. le bonheur est possible quand on a le sentiment que la puissance croît, quand on adhère à la vie, à la volonté de puissance. Chacun doit suivre son chemin.
Le propre de la pensée de Nietzsche c'est sa liberté contre toutes les idéologies et tous les embrigadements politiques et religieux.

Donc deux existences foudroyées par la maladie, deux expériences du corps souffrant, mais si l'un a réellement transcendé son état par une de l'énergie, du vouloir-vivre, l'autre est resté au bord du chemin, empêtré dans des discours parfois très réactionnaires. Tous deux invitent à une philosophie de l'homme nouveau, sachant trouver dans des existences dévastées par la faiblesse physique, la force physique, la force véritable de la vie. Sans aucune consolation souhaitée ni souhaitable de l'au-delà.
Michel Onfray nous invite à une découverte intéressante d'un philosophe peu connu et nous offre une interprétation nouvelle de la philosophie nietzschéenne à partir de sa biographie et de sa maladie. Il reste plutôt tiède face à Guyau. Mais inconditionnel de Nietzsche, il réfute toute tentation de récupération d'une pensée dont le propre a été de s'inscrire à contre-courant de tous les systèmes.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La vie sublime, c'est le contraire de la vie mutilée. Elle recouvre la vie pleine de vie, l'existence solaire et radieuse branchée sur l'énergie du monde, elle consomme et consume la vitalité du cosmos. L'humain rabaissé par Darwin à l'animal génère une volonté de surhumain réparateur de blessure narcissique. La construction du surhomme suppose un hédonisme vitaliste ou un vitalisme hédoniste qui prend place dans cette Contre-histoire de la philosophie comme un maillon essentiel à la production de la modernité du XXe siècle. Le nietzschéisme est un hédonisme qui infusera le freudisme sans lequel, quoi qu'il en coûte, nos temps n'auraient pas eu lieu.
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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