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EAN : 9782746734258
186 pages
Autrement (10/04/2013)
3.97/5   15 notes
Résumé :
Michel Onfray qui n'aime pourtant pas la forme de l'entretien (trop facile, paresseux, superficiel... il s'en explique en préambule) accepte cependant l'exercice dans ce livre témoin où le philosophe engagé se livre à torts ou à raisons, agacé, critique voire dénonciateur, passablement véhément (ses détracteurs diront intransigeant, polémiste, partisan) sur la question de la musique classique et aussi de la culture dans la société. En quelques traits acides, Michel ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Quelle peut être la place de la musique dans la vie d'un philosophe, et dans l'accomplissement de son oeuvre ? Michel Onfray , philosophe à la bibliographie déjà bien dimensionnée –plus d'une soixantaine d'ouvrages - qui s'est fixé comme objectif la réhabilitation de l'hédonisme comme courant philosophique et source de la conduite humaine , s'attache dans un dialogue avec Jean-Yves Clément , responsable du séminaire de musique classique à l'université populaire de Caen , à préciser comment la musique est présente dans son existence .

Aux sources des premières émotions musicales se trouverait, selon Michel Onfray, la vie intra-utérine : « le système neuronal est une cire vierge avant qu'il ne se constitue chez l'enfant dans le ventre de sa mère. Ce qui forme trace dans la matière neuronale est coefficienté d'une charge hédonique ou traumatique .Le faisceau de la récompense, le faisceau de la punition. » Autre origine de cet attachement : « les sons, les vibrations, les ondes qui traversent le corps (...) constituent la première des symphonies avec laquelle se joue le restant du concert la vie durant. »

Michel Onfray se prononce, rapidement, sur la place de la musique, sur son essence : « La musique est preuve de l'existence immanente du monde sans Dieu : elle en dit la richesse fastueuse. La musique est dans le monde et son essence ne se trouve pas ailleurs qu'en lui. » On l'aura compris, Michel Onfray, fidèle en cela au fil de son oeuvre, dénie toute vertu transcendante à la musique.
La musique introduit-elle de la beauté, de l'allégresse ? Est-elle source de joie pour notre philosophe matérialiste ? Elle peut l'être, nous répond Michel Onfray qui avoue une préférence marquée pour la musique romantique : « La musique romantique, c'est la nuit et le nocturne, l'amour impossible, le combat avec les dieux. C'est le fantastique, le mystérieux, la nuit de Walpurgis(…) Dans cette vitalité, cette profusion d'être, de sentiment d'âme, je suis chez moi. » Il avoue apprécier aussi l'architecture de J.S Bach comme remède aux tourments : Bach amène le corps de celui qui l'écoute à la paix et à la joie d'une âme emportée par les sortilèges dont il est le maître incontesté. »
Autant que source d'allégresse, de beauté, la musique trouve sa place dans le réel sonore, elle est incluse dans le monde, elle le dit, et pour notre philosophe, c'est un accomplissement : « le monde est divers et multiple. La musique obéit à cette multiplicité .Elle ne se dit pas, elle ne dit rien, elle est l'une des modalités du monde. »

Sur l'acquisition de sa culture musicale , Michel Onfray avoue être un autodidacte, et confie à Jean-Yves Clément l'élargissement de ses relations au monde musical, à des compositeurs inconnus tel Pierre Thilloy , injustement méconnu selon lui . Il refuse par ailleurs de trancher entre les chapelles, partisan de la musique sérielle ou dodécaphonique, et insiste avant out sur cet impératif qui lui cher : la musique doit être dionysiaque et être incluse dans ce monde.
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Encore une fois, Onfray affirme ses gouts et ses certitudes et vilipende les tenants de la tradition musicale. Il a beaucoup écouté la musique mais pas toute. Il revisite l'esthétique musicale après Nietzsche, Kant, Schopenhauer et quelques autres. Il donne des clefs de lecture et d'écoute intéressante. Je ne sais pas ce qu'en pensent les musiciens et musicologues.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Or, l'école fabrique des rouages pour la machine sociale, elle sélectionne les sujets les plus doués selon ses critères, autrement dit les plus dociles, les plus soumis, les plus plastiques pour se couler dans le moule que l'on attend d'eux. Elle organise la constitution d'une petite armée destinée à faire de bons époux, de bons pères, de bons travailleurs, de bons soldats, de bonnes épouses, de bonnes mères, de bonnes ménagères, de bonnes cuisinières, mais sûrement pas des êtres de qualité éthique, de haute valeur morale, des individus doués pour la saisie esthétique du monde, des artistes, des êtres qui vibrent à la peinture, à la littérature, à la musique, à la philosophie.
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Je dois t’avouer une formidable inculture cinématographique. Je m’ennuie au cinéma… ce qui, me semble-t-il, renvoie chez moi à un rapport hystérique et rigide à la vérité. J’ai été formaté par mes parents, puis par les prêtres qui ont assuré mon éducation dans un collège et des religieuses ensuite au lycée, à ne pas mentir… Tu me diras, comme tout le monde…. Mais, traumatismes ou formatage réussi, je ne sais, il me reste une incapacité à mentir ostensiblement : autrement dit à dire le contraire de ce que je sais juste… Je ne suis pas un saint et je peux mentir par omission, ou en recourant à une pirouette rhétorique, mais dire oui quand c’est non, je ne peux pas. Dès lors, j’ai du mal avec tous les travestissements de la vérité. Je ne te parle pas des délinquants relationnels, nombreux, mais des fictions que sont le cinéma et le roman… « Raconter des histoires », aux deux sens du terme, voilà ce que je ne sais pas faire….
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Le système de cour s'avère très utile pour financer la création d'une oeuvre, car la musique est un art de commande..; Autrement dit : l'art le moins libre qui soit... Il faut un commanditaire, donc une instance fortunée. Ce peut être le riche Mécène romain, contemporain de Virgile et d'Horace - on sait combien par exemple Pierre Sacher a compté dans le monde de la musique du XXe siècle... -, mais ce petit monde a quasi disparu et il faut désormais compter avec le mécénat d'État et le risque que cela suppose de voir le petit monde de l’administration culturelle française rendre possible l'expression d'un compositeur et empêcher l’existence d'un autre..
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Debussy est bien vu par la corporation des professionnels de la musique : sa cérébralité, son intellectualisme, son conceptualisme, sa complexité sous des allures de fausse simplicité - qu'on se reporte aux Études... -, tout cela ravit le musicologue. En revanche, Berlioz semble à leurs yeux un grossier personnage qui entre avec ses bottes crottées et son habit froissé dans le salon Verdurin. Rouquin échevelé, le visage taillé comme une lame de couteau, surexcité, nerveux, amoureux, éperdu, expansif, il choque l'amateur de la sonate de Vinteuil... Trop peuple.
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La modernité dominante, officielle, institutionnelle, s'est faite dans le sens de la raréfaction : raréfaction du sens avec Joyce, raréfaction du personnage et de l'intrigue avec le Nouveau Roman, raréfaction de la peinture avec le carré blanc sur fond blanc de Malevitch […], raréfaction de l'image avec parfois leur disparition dans le cinéma, je songe à Hurlements en faveur de Sade, de Guy Debord, soixante-quatre minutes d'écran blanc..., raréfaction de l'aliment dans l'assiette de la Nouvelle Cuisine, raréfaction du son dans la musique, donc, jusqu'au silence avec Cage, assassinat de l'image et des collisions de l'imaginaire dans la poésie lettriste d'Isou, raréfaction généralisée...
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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