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EAN : 9782221126271
320 pages
Robert Laffont (04/04/2013)
4.6/5   10 notes
Résumé :
Dans les années 1970, alors que l’Albanie s’enfonce dans l’isolement et la répression sous le joug de son dictateur Enver Hoxha, Tedi Papavrami grandit, entouré de son père Robert, violon solo de l’orchestre de l’opéra de Tirana et brillant professeur de violon au conservatoire, et de sa mère, programmatrice musicale à la radio d’État. Dans leur maison épargnée par le découpage communautaire, Tedi est aussi entouré de l’affection de sa grand-mère et de son grand-pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avoue, je ne connaissais pas le violoniste albanais Tedi Papavrami avant de lire ce livre. Mais je pense que cette autobiographie peut intéresser à tout lecteur et pas seulement aux passionnés de violon. Car l'histoire de Tedi Papavrami est un témoignage intéressant à tous égards : c'est la voix d'un enfant élevé pour devenir un virtuose du violon, c'est aussi le témoignage d'un enfant ayant échappé à l'endoctrinement du régime totalitaire albanais grâce à son talent. C'est aussi une histoire de culpabilité, puisque son salut a coûté cher à la famille restée au pays.

Que dire de plus ? Plein de choses ! Je pourrai m'étaler sur plusieurs aspects que j'ai appréciés dans cette autobiographie. Les astuces dont il devait faire preuve pour échapper aux heures de pratique du violon. Des souvenirs oniriques gardés de la maison familiale. du séjour en France, seul et quasiment prisonnier d'une famille des Ténardier des temps modernes. de la défection du pays. de vivre caché et sous la peur, tout en poursuivant ses études de violon. de savoir que le régime a fait payer sa traîtrise à la famille restée au pays. Continuer à vivre avec ça. Revenir au pays après la chute du régime. Revoir la famille. Jouer du violon encore et toujours. Vraiment passionnant !

Pour la partie "violonistique", j'ai trouvé intéressantes ses réflexions sur l'apprentissage du violon. Ses réflexions autour de la littérature française sont aussi mémorables. Pour les mordus du violon, chaque chapitre est accompagné d'un QR Code vers un morceau l'ayant inspiré. Je ne sais pas si les liens fonctionnent encore, mais on trouve ces morceaux sur YouTube et Deezer (disque "Violon seul", sublime ! Je le recommande également).
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Tedi PAPAVRAMI est né en 1971 en Albanie à l'époque ou ce pays devint une immense prison après s'être coupé volontairement du monde.....
Lorsque son père, professeur de violon intransigeant, détecte que son fils est un surdoué précoce il le prend sévèrement en mains....
Dans un style passionné et passionnant Tedi PAPAVRAMI nous fait découvrir comment un petit prodige pense, réagit , réfléchit ,travaille ou paresse ....
Son récit s'arrête à ses 16 ans, mais pour nous faire savoir que son rêve de jouer du violon est devenu une réalité durant toute sa vie , il nous fait écouter, par l'intermédiaire d'un flash code numérique à la fin de chaque chapitre, ses solos préférés joués par lui...

Une autobiographie toute en finesse et intelligence
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Il commence à travailler à 4 ans dans la classe de son père. Ses premières années sont rythmées par sa découverte de la vie sous la dictature la plus dure d'Europe de l'est et sous la houlette d'un père tyrannique.

Dés ses toutes premières années d'apprentissage il travail avec une intensité incroyable. Bien involontairement, car lui préfère s'évader dans ses rêveries pendant que son corps travail machinalement. Malgré son manque de motivation, et "grâce" aux gifles distribuées par son père, son niveau commence déjà à impressionner.

Au détour d'une improbable rencontre avec Amoyal, celui ci lui obtiendra une bourse pour étudier au CNSM de Paris. Seul, à 11 ans, il s'installe à Paris sous la surveillance permanente de la sécurité Albanaise. Ce qui restait de son enfance est fini, sa vie d'adulte commence...

C'est un témoignage d'une grande intensité mais aussi d'une grande dureté. Tedi nous explique les sentiments qui naissent mais surtout qui meurent face aux exigences de sa vie. Étape par étape nous le voyons se transformer et comprenons mieux sa quête d'excellence tout comme certaines facettes présentes dans son jeu.

"Il est des moments, lors d'une interprétation, où l'on est dans la sensation juste de la musique ; on quitte alors soudain l'encombrante compagnie de soi même [...]"

A noter un très beau folio de photos n/b ou couleur inséré au milieu de l'ouvrage. Ainsi que des QR codes parsemés au grès des chapitres afin d'écouter son jeu en lisant. Malheureusement ces QR codes ne fonctionnaient que lors de la sortie du livre, qui correspondait avec la sortie d'un CD d'accompagnement. Heureusement, la référence de l'oeuvre proposée est notée en clair sous le QR code permettant ainsi de la retrouver.
Lien : https://www.le-violon.org/vi..
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Parcours étonnant et passionnant de Ted Papavrami.
Cet enfant prodige du violon albanais dans les années 70.
C'est une autobiographie, simple et réaliste sur la répression du régime albanais alors en place,

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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les sombres héros dostoïevskiens de la littérature russe, tourmentée et masculine, se voient peu à peu remplacés par ceux d'auteurs français, qui jusqu'à alors m'avaient parus maniérés et inconsistants. Chez Claire, à Malleret, j'ouvre un soir un volume au titre intrigant : Du côté de chez Swann. C'est la nuit, je suis dans mon lit dans la petite chambre au fond de la vieille maison du domaine ; des forêts alentours parviennent de rares cris d'animaux et d'oiseaux de nuit, parmi lesquels je ne suis pas loin « d'entendre le sifflement des trains décrivant l'étendue de la campagne déserte », avant de poser ma tête « sur les belles joues de l'oreiller, qui, pleines et fraîches, sont comme les joues de notre enfance ».

Cette écriture, ardue tout d'abord, s'insinue dans des recoins inexplorés de mon être comme du lierre rampant. Tel un puissant narcotique, elle subsiste dans mon souvenir sous la forme d'un charme opaque, d'une tonalité inconnue qui résonne ensuite dans ma vie de tous les jours. Je prends conscience que cette littérature me permet de retrouver une part essentielle de moi-même dont j'avais fini par minimiser l'importance ; ce n'était pas le cas avec les auteurs que j'avais lus jusqu'alors. Proust n'essaie pas d'être fort, il a depuis longtemps accepté sa faille, immense, en nous libérant du même coup avec lui de cette tentative illusoire et qui nous coûte tant. C'est sans doute ce qui l'autorise, avec ses longues phrases languissantes, à aborder dans le même ton tout le registre de la vie, de l'enfance à l'âge adulte. L'acuité psychologique dont il fait preuve dans le portrait de ses personnages – contrepartie sans doute de ce deuil de la masculinité – me paraît infiniment plus subtile que tout ce que j'ai jamais lu. Ses phrases aux multiples ramifications font surgir avec souplesse des détails, des attitudes observées avec une précision clinique, mais exempts du ton péremptoire et irrévocable qu'elles prendraient avec une écriture acérée, virile, rapide.
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L'association d'une musique - de même qu'une odeur, un goût, une sensation tactile - à une époque de notre vie, possède le pouvoir de la faire surgir ensuite avec une fraîcheur dont seule notre mémoire des faits est incapable.
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Dans ce pays, il est de bon ton de considérer les policiers comme les acteurs d'une répression contre laquelle il faut s'insurger, plutôt que l'outil assurant l'application de lois adoptées par la majorité de ses habitants. Souvent, le Français le plus bourgeois se sent l'âme d'un révolutionnaire, en conflit avec une police qui est là pour le protéger. Est-ce le besoin rituel de tuer le père et l'autorité, à peu de frais, dans un pays où elle s'exerce si peu ? C'est en tout cas surprenant lorsqu'on a vécu au sein d'une véritable dictature.
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J'ai toujours été surpris de voir, dans les films, les grandes personnes pleurer sans s'être blessés ou avoir reçu de gifles. Leur capacité à verser des larmes, sans qu'un mal invisible ne le suscite, semble définir leur statut d'adulte.
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L'association d'une musique - de même qu'une odeur, un goût, une sensation tactile - à une époque de notre vie, possède le pouvoir de la faire surgir ensuite avec une fraîcheur dont seule notre mémoire des faits est incapable.
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Video de Tedi Papavrami (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tedi Papavrami

FUGUE POUR VIOLON SEUL - Tedi PAPAVRAMI
FUGUE POUR VIOLON SEUL Tedi PAPAVRAMI. Uploaded by Robert Laffont on Mar 08 2013. Pourredã©couvrir loeuvre du violoniste Tedi Papavrami son rã©cit autobiographique pourra se lire au son de ses solos de violon grã¢ce à la sortie simultanã©e dun livre dun coffret CD et dun livre numã©rique musical.
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