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EAN : 9782211092180
126 pages
L'Ecole des loisirs (11/09/2008)
3.98/5   81 notes
Résumé :
Au Gymnasium, le lycée de la ville haute, il y a les jaguars, programmés pour la réussite, et quelques rois du ruisseau, des Gavroche et des Esmeralda égarés. Comme Tadeusz et ses mains rouges. Il porte des maillots de sport ou des chemises de bûcheron, vit en banlieue, excelle en russe. Personne ne le connaît vraiment. Il est étrange, bizarre, solitaire, d’ailleurs. Un peu comme cet ange, sans sexe et sans âge, qui se noie dans les pages des livres, au point d’en o... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Au Gymnasium, un lycée de bonne réputation sur les hauteurs de la ville, j'avais deux grandes passions : les livres et le grec. Depuis que j'avais découvert la Grèce antique en classe de sixième, je mangeais grec, je rêvais grec et je parlais grec. Je n'avais pas d'autres passions. Ni scolaire ni amoureuse et les autres m'étaient indifférents. Moi-même, je ne savais pas vraiment qui j'étais. Un ange, peut-être. J'étais dans une classe où l'on apprenait le russe. Parmi les élèves, il y avait Tadeusz, un fils d'immigrés polonais qui avait le même âge que moi et dont le père tenait une station-service aux abords de la ville. Admis au lycée grâce à son bon niveau, à l'inverse de moi qui venait d'une famille huppée. J'avais découvert, à la bibliothèque du lycée, un gros livre relié de maroquin vert intitulé "Amours des dieux et des héros". Je venais très régulièrement le consulter et m'éblouir de toutes ses images. Or, il arriva qu'un jour, le livre disparut. Et je remarquai, quelques jours plus tard, qu'il fut emprunté par quelqu'un de peu consciencieux. Qui pouvait-il donc intéresser ?

Anne Percin se met dans la peau de cet ange dont on ne connaitra le sexe qu'à la fin du roman. Un ange, qui bien des années plus tard, tremble encore en repensant à cette année au lycée. Cette année au cours de laquelle elle a fait la connaissance de Tadeusz grâce au livre vert. L'auteur dépeint avec émotion l'amitié naissante mais aussi l'adolescence tourmentée, les banlieues, la violence, l'injustice ou encore les inégalités. Une peinture peu réjouissante de la société moderne dans laquelle les adolescents évoluent. L'auteur suggère beaucoup, au lecteur de compléter le tableau. Ce roman, telle une tragédie grecque, émeut de par ses héros si fragiles au destin dramatique. Un roman jeunesse émouvant servi par une plume douce et poétique.
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Histoire maitrisée, parfaitement bien écrite et rondement menée, je n'en attendais pas moins d'Anne Percin, une de mes auteures préférées.

Je termine bientôt ma ronde de littérature pour ados en vue de préparer la rentrée, et ce roman m'a comblée. Je pensais, en voyant la couverture, que je m'étais trompée sur l'âge des lecteurs, mais non, je dirais qu'il concerne les jeunes de 16 ans, tellement l'auteure est fine.

La narratrice raconte, des années après, l'expérience inoubliable qu'elle a connue à 15 ans. Petite bourgeoise négligée par ses parents occupés par leur profession, timide, renfermée, peu sûre d'elle, elle a une grande passion : le grec. A chaque récréation, elle se rend à la bibliothèque de son lycée pour compulser son livre de chevet concernant les mythes et légendes de la Grèce. Mais un jour, le livre est emprunté. Horreur ! Ou pas ? La rencontre avec celui qui s'est permis de reprendre le livre chez lui va bouleverser sa vie…

Les Anciens se heurtent à l'actualité troublée sur fond d'émeutes sociales. Violence et amour de la littérature cohabitent, décrits avec une grande justesse et un vrai sens de la psychologie. La compréhension de l'étranger à soi, la tolérance, le respect face à l'humain, tout cela est abordé dans ce roman très court mais qui va droit à l'essentiel : la vie.
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« Garçon ou fille ? Je ne savais pas.
Longtemps, je n'ai pas su. J'étais un ange, peut-être. Un ange qui attend la chute. »

Le lecteur non plus ne sait pas, il l'apprend très tard, mais il connaît d'emblée son âge : 17 ans.
Et sa passion : la Grèce antique.
Et ses liens avec un élève du lycée, Tadeusz, immigré polonais. Des liens de plus en plus étroits, autour de cette passion commune, mais pas seulement.
Et son ennui, à la maison, enfant unique de parents trop occupés, trop distants.
Et sa fascination pour les mouvements sociaux qui commencent à agiter sa ville, son pays.

Belle intrigue initiatique (éveil d'une conscience politique, questionnements sur l'identité sexuelle, découverte de l'amitié et de l'amour) et d'actualité, car l'Histoire se répète :
« Bien sûr que ça ne sert à rien de foutre le feu à des écoles, à des abris de bus, à des wagons de chemin de fer, disait-il avec son accent chantant. Mais on doit quand même se demander pourquoi ils font ça, non ?
- Evidemment.
- Ils se mordent la queue, concluait-il abruptement. Ça ne mène à rien, c'est sûr, mais c'est pas fait pour mener quelque part, c'est fait pour détruire. Il faut comprendre. Quand tu en as marre, tu as envie de tout casser, même si tu sais que ça sera encore pire après. »

Paru en 2008, ce roman a été réédité ce mois-ci, avec une nouvelle couverture très jolie, mais...
Dès 14-15 ans, pour tous les sexes.
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Tadeusz est d'origine polonaise.
Issu d'un milieu populaire, il étudie dans un lycée huppé, grâce à ses talents en langues étrangères.
Beau garçon ténébreux, il reste à l'écart des autres, jusqu'au jour où quelqu'un d'une autre classe le remarque.
Entre ces deux-là une relation ambiguë s'installe, sur fond de passion commune pour les civilisations antiques.
Comme dans une tragédie grecque, un dénouement violent semble inéluctable...

Dans ce court roman, les thématiques de l'adolescence et de la découverte de soi et de l'autre sont traitées avec beaucoup de finesse.
L'auteure ne révèle les choses que progressivement, laissant le soin au lecteur de deviner doucement ce qu'elle tait.
La chute n'en est que plus émouvante.
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La bibliothèque du lycée. C'était mon sanctuaire. L'abri sûr en cas de coup dur, le lieu saint à l'abri du vulgaire. C'était mon terrain de chasse favori, depuis que j'y avais dé­couvert un gros livre relié de maroquin vert, qui portait sur le dos ces lettres d'or : Amours des dieux et des héros. Je revenais toujours consulter ce livre, rêver à ces amours. M'éblouir d'images jusqu'à me brouiller la vue et la raison. Or, il arriva qu'un jour le livre disparût. Ce livre était ma machine à rêver. Qui avait pu m'en priver, sous prétexte d'un exposé banal, d'une simple lubie....
Ce roman intemporel d'Anne Percin parle toujours au plus près de l'adolescence : la vie en banlieue, les amours balbutiants, les repères identitaires...toujours un succès
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critiques presse (2)
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - Anja, la narratrice, nous raconte ses années passées dans le lycée de la ville Haute au Luxembourg, où elle a connu Tadeusz. Dans ce « gymnasium » huppé, la plupart des élèves sont privilégiés. Seuls quelques-uns se différencient du groupe, comme Anja, passionnée par la Grèce Antique et ressemblant à un ange avec son physique androgyne, ou comme Tadeusz, d’origine polonaise, solitaire, vivant dans les banlieues précaires et excellant en russe. Ils se rencontrent grâce au livre Amours des dieux et des héros. Avec lui, elle découvre l’amour et la vie. Pour lui, ce n’est qu’une amitié immense, il préfère les garçons. Il évolue par ailleurs dans un univers dangereux où les gangs se confrontent. Tadeusz éveille la conscience politique d’Anja, qui remet en question son milieu et ses valeurs. L’issue tragique de ce roman, permettra également à Anja d’acquérir enfin son identité, d’endosser sa féminité trop longtemps refoulée.
L’ouvrage mythologique que se partagent les deux personnages préfigure le destin croisé des deux adolescents. L’onirisme se fond dans le réel et ainsi, le lecteur s’aperçoit que le monde fictionnel ici décrit est comme intemporel. Les adolescents hors du commun combattent ensemble pour l’égalité. Ils luttent contre les injustices sociales, l’hypocrisie, l’homophobie et les horreurs du monde. Ce roman, par les thèmes évoqués et son écriture soignée, est très émouvant.
Agnès Donon
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Lecturejeune
01 décembre 2008
Lecture jeune, n°128 - L’âge d’ange n’est pas le simple récit de l’amour perdu d’une jeune femme. La précarité des banlieues, les révoltes de ceux qui n’ont plus rien à perdre, participent à la trame de cette aventure qui semble atemporelle. La jeune Anja, qui se révèle au fil des pages, est un personnage particulièrement attachant. Outre son éveil à la vie et à la politique, il est également question de son émancipation, de sa rupture avec son milieu d’origine ; bourgeois et conservateur. C’est un véritable bouleversement, qu’elle se remémore, adulte : « Le choc fut si violent que, des années plus tard, alors que j’écris ces lignes, je tremble. » Il s’agit d’un roman qui condamne toutes les injustices et tout ce qui dégrade l’homme. Ainsi, ces deux « anges », que sont Tadeusz et Anja, restent ancrés dans nos mémoires, une fois le roman achevé.
Anne Clerc
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
On n'imagine pas quels soins mettent les timides à ne vexer personne. Et, comble de l'ironie, c'est cette précaution même qui les éloigne des autres.
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Toutes les tragédies commencent là, par les détails, les faux hasards orchestrés de main de maître.
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Pour le reste, timide et sensible, je faisais tout pour qu'on ne me remarque pas. Si j'aimais tant l'école, je crois que c'est parce que mes bonnes notes me donnaient l'impression d'exister.
En dehors d'elles, on ne me remarquait pas : mon humeur était égale, mon physique banal.
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Il y a des années que nous n’échangeons que des banalités ou téléphone. je ne suis pas allée non plus me recueillir sur tombe de Tadeusz. Je ne l'ai jamais vue. Je préféré continuer à croire qu'il est dans mon dos. Il me protège et me pousse.
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On m’avait laissé en jachère depuis tant d’années, j’avais poussé à l’ombre d’un appartement comme une plante maladive. Je ne savais même plus, à cet âge-là ce que j’étais. Jusqu’à Tadeusz, je n’avais pas eu de coeur, ni de sexe.
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Vidéo de Anne Percin
Bande annonce du téléfilm réalisé par Yann Samuell, avec Emilie Dequenne, Lorette Nyssen et Jérôme Robart d'après le roman d'Anne Percin.
Diffusion sur France 2, mecredi 13 février 2019 à 21 h
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