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EAN : 9782070356362
96 pages
Gallimard (05/06/2008)
3.22/5   68 notes
Résumé :
Un forcené prend en otage une classe d'une école maternelle et menace de tout faire sauter si.
On connaît l'histoire. On croît la connaître, car, avec Philippe Djian, les chemins du destin conduisent les héros vers un huis clos où la passion, la peur, la jalousie et la mort rôdent, inexorablement.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Nous sommes dans une zone pavillonnaire, le père de Lili emmène sa fille tous les matins à l'école. Séparé de sa femme, une jolie jeune fille au pair à la maison, il a bien du mal, parfois, à gérer sa vie sentimentale. Pourtant, il éprouve une certaine attirance envers sa voisine, Carole, l'institutrice de Lili, elle-même mère de deux garçons, dont le mari s'est envolé une fois le gros lot gagné au loto. Cette séparation l'a laissée méfiante et légèrement amère.
Il dépose Carole et ses deux garçons tous les matins à l'école. Un jour comme les autres où presque, puisqu'ils arrivent en retard, quelle n'est pas leur surprise de découvrir, stupéfaits, toute l'école prise en otage par un homme cagoulé et armé, dune ceinture de dynamite autour du corps. Il fera tout sauter si on ne lui donne pas une grosse somme d'argent. Un terrible huis-clos débute alors entre les différents protagonistes, des tensions commencent à devenir palpables, la police encercle l'école et c'est dans ces moments-là que les langues se délient et les sentiments se dévoilent...

Adaptation d'une nouvelle de Philippe Djian initialement parue dans les Inrockuptibles, cet album est une petite merveille. Certes, on ne peut s'empêcher de penser à ce terrible fait divers qui s'est passé dans une école à Neuilly, en 1993. Mais, malgré la gravité du sujet lui-même, Djian a su alléger ce fait dramatique en nous proposant les points de vue des otages et une certaine nonchalance dans les actes. Il explore ici l'âme humaine et les comportements dans une telle situation. Ce fait n'est finalement qu'une excuse pour nous parler d'amour, de dévoiler au fil des pages des sentiments amicaux ou amoureux, de la bonté d'âme, de la gentillesse et de la solidarité. Ce huis-clos imposé permet donc à nos deux héros de donner un nouveau sens à leur vie et de se révéler. Il faut noter la qualité de la mise en scène, une ambiance parfois oppressante ou plus légère.
Visuellement, Jean-Philippe Peyraud a fait un travail tout à fait original et pertinent. Des dessins au graphisme irréprochable, empli de simplicité et d'élégance et des planches de pleine page muettes qui traduisent une certaine tension collent parfaitement à la situation. La mise en couleur installe le lecteur dans cette atmosphère si particulière.

Une Mise en bouche qui vous mettra en appétit...
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Philippe Djian, je le connais surtout par le bouche à oreille. Et bien sûr grâce au film aussi beau que dérangeant "37°2 le matin" (Jean-Jacques Beineix, 1986), dans lequel une mise en bouche, eh bien... Ici, le terme désigne plutôt une ébauche, une frustration.
L'histoire s'annonce classique : un papa élève seul sa petite, aidé de filles au pair pas très motivées. Il s'amourache de l'institutrice de sa fille, ou souhaite juste briser sa solitude avec cette "proie" apparemment facile ? Cette jeune mère est en effet séparée depuis peu et déprimée - déprime qui s'exprime par un mélange de tristesse, de découragement, d'agressivité. La dame se fait plutôt revêche face aux tentatives de séduction du gentil monsieur plein de bonne volonté et d'arrières-pensées. Et puis un drame va les rapprocher le temps de quelques heures - et plus ? A vous de voir. L'occasion pour l'homme de se comporter en héros.

Si l'intrigue m'a de moins en moins convaincue, j'ai beaucoup aimé le graphisme, harmonieux, épuré et doux, aux teintes sépia/pastel. Cet album est l'adaptation d'une nouvelle de Djian. le scénario ne m'encourage guère à découvrir l'auteur, mais l'enthousiasme sur "oh..." de Juin a éveillé ma curiosité.
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Voici ma première tentative de lecture de Philippe Djian après Crocodiles, que je n'avais pas aimé, et lu il y a bien longtemps.
Et bien, j'ai beaucoup aimé. Ce court roman, qui se lit en quelques heures, a tout d'une nouvelle: la concision, le rythme et la chute, qui rend le titre compréhensible, à rebours - non non, je n'en dirai pas plus!

Le narrateur élève seul sa fille de quatre -cinq ans et vient de sympathiser avec l'institutrice de celle-ci, fraîchement divorcée, mère de deux enfants, dépassée par les événements, le rythme de ses journées, et n'ayant pas encore avalé la pilule de sa rupture.
Les deux petites familles débarquent en retard à l'école maternelle et se retrouvent face à une situation tout aussi inattendue que terrifiante: un homme équipé d'explosifs a pris enfants et adultes en otage.
Le récit est bien mené et la relation entre les deux protagonistes délicatement abordée, avec un narrateur plein d'empathie et d'attirance pour cette femme débordée dont il essaie, doucement, de se rapprocher. Finalement, on s'attache davantage à lui, même si elle a tout pour émouvoir.
Voici une lecture qui me réconcilie un peu avec Philippe Djian.
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La vie amoureuse du narrateur, un père célibataire d'une petite fille qu'il élève seule, est plutôt inexistante. Il couche avec la fille au-pair du moment, mais en réalité il s'est épris de sa voisine Carole, mère de deux jeunes enfants et fraichement plaquée par son mari. La voiture de Carole étant tombée en panne, le narrateur lui propose gentiment de faire chauffeur pour elle et ses enfants.
Un jour, ils arrivent en retard. La porte d'entrée de l'école maternelle est déjà fermée et ils décident donc d'entrer par une autre porte.
Surprise, surprise, un forcené a pris en otage les enfants et les maîtresses. On s'attend à une situation de panique, mais le narrateur, il continue à raconter tranquillement son histoire et à développer ses sentiments envers Carole. C'est comme si il vivait la situation dans un second état et qu'une éventuelle relation amoureuse (ou plutôt rapport sexuel) avec Carole soit son préoccupation principale. La fin est plutôt déconcertante, mais bien ficelée.
Philippe DJIAN s'est basé sur un fait divers dont tout le monde se souvient. La prise d'otage d'une école maternelle à Neuilly sur Seine en 1993. Contrairement à ce qu'on peut penser, cette prise d'otage ne sert que comme fond, le forcené est très peu présent ainsi que la police.
En temps normale on aurait dit que cette histoire n'est qu'une simple flirte entre deux êtres paumés, mais dans ce contexte spécifique elle devienne plutôt drôle où les personnes principales « jouent » avec leurs sentiments respectifs. Ou est-ce peut-être pour cacher leur peur ?

Un petit livre assez prenant d'à peine 80 pages qui se lit d'un seul trait. Je recommande !

Challenge Multi Défis 2018
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Philippe Djian n'a pas forcé son talent pour écrire ce texte, sur la quantité comme sur la qualité.
La nouvelle "Mise en bouche" ne m'a pas fait saliver.
Elle a d'abord été publiée en 2003 en supplément des Inrockuptibles dans une collection "Des nouvelles du sexe", mais il n'y en a pas, il y a seulement des intentions.
Le narrateur est père célibataire, sa petite fille va à la maternelle et Carole, la maitresse (d'école) vit à côté. Comme elle vient d'être abandonnée par son mari avec ses deux enfants, ils se retrouvent tous les matins pour faire le chemin en voiture jusqu'à l'école maternelle. Seulement voilà, ce jour-là un terroriste a pris la classe en otage et menace de tout faire sauter. Ils vont tous vivre en huis clos durant deux jours. La nuit, Carole va retrouver sa libido et envisager un rapprochement avec le narrateur qu'elle embrasse à pleine bouche en attendant plus d'intimité.
Je n'ai pas trouvé cela drôle d'autant plus que le terroriste et les policiers sont aussi antipathiques, on a l'impression qu'ils sont mis au même niveau.
Je pense que l'idée de base est d'opposer la drague du couple à la situation angoissante de la prise d'otage (le léger et le lourd) mais ça fonctionne assez mal notamment parce qu'il y a certains événements improbables.
Si Philippe Djian sait raconter une histoire, celle-ci à un intérêt limité.


Challenge Coeur d'artichaut 2022
Challenge Riquiqui 2022
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
" Le jour baissait et j'observais deux types qui installaient un projecteur sur le toit voisin lorsque, accompagné d'un Ribeiro affichant un air sombre, le journaliste qui présentait le journal du soir a fait son apparition.
Il était très excité. D'emblée, au premier coup d'oeil, il a trouvé que le décor était parfait, que tout était encore mieux qu'il ne l'imaginait, les enfants, leurs souliers défaits, nos têtes d'otages aux traits tirés, nos teints blêmes et l'effrayante cagoule de l'homme derrière laquelle dansaient des yeux noirs et une bouche que la tension pinçait.
Il envisageait d'employer plusieurs caméras, de faire venir des électros et une fille pour le repoudrer, mais l'homme a dit : "Ca va faire beaucoup de monde, votre histoire. Alors si c'est comme ça, j'en sais rien." p.41
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Nous étions conscients, elle et moi, que rien ne serait réglé, que rien n'aurait une signification quelconque tant que nous ne serions pas sortis de cet enfer et n'aurions pas eu de vraie nuit à nous, de vraie nuit avec l'esprit tranquille.
" Parce que moi je ne me reconnais plus, m'a-t-elle avoué en tirant sur les boutons de ma braguette. Ca ne me ressemble vraiment pas."
A ces mots, comme si mon pantalon contenait des braises, elle a interrompu brusquement sa besogne et s'est recroquevillée sur une mousse en se mordant le poing.
Vous ne m'aidez pas, a-t-elle gémi. Vous n'avez pas pitié de moi." p.55
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Quand cette histoire sera terminée, nous en rirons ensemble.
J'essaierai d'oublier que tu m'as traité d'enculé.
Mais je ne te promets rien, en dépit des circonstances car sache que nous en sommes là, aujourd'hui, et je te parle d'une façon générale, sache que nous en sommes là parce que nous avons perdu toute notion de respect mutuel.
Le monde va mal parce qu'il n'y a plus de respect mutuel. Réfléchis-y et tu verras que tu ne donnes pas le bon exemple.
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Elle me plaisait mais je n'avais qu'à repenser une seconde à tout ce qui ne pouvait plus changer dans ma vie, à tout ce qu'une relation entraînait... Et mes élans se brisaient comme dans un concours de saut en hauteur où il vous manque une jambe.
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Mais on n'obtient pas tout ce que l'on veut, dans la vie.

L'eau chaude qui passait dans la cafetière électrique produisait des râles d'agonisant, en particulier à la fin, quand l'ustesile pompait dans le vide.

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Videos de Philippe Djian (57) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Philippe Djian
Le romancier Philippe Djian, adapté de nombreuses fois au cinéma (notamment dans "37°2 le matin" de Jean-Jacques Beineix, "Impardonnables" d'André Téchiné, "Elle" de Paul Verhoeven), publie un nouveau roman, "Sans compter". Un polar qui ne dit pas son nom et s'approche par moment du fantastique. Il est l'invité d'Olivia Gesbert.
#litterature #polar #cinema _____ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Bienvenue au club https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrqYh8kUxa2lt9m1vxzCac7X ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/bienvenue-au-club
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