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Un comble : Bernard Pivot se déclare en quatrième de couverture « très mauvais à l'oral » ! Quand on a, comme c'est mon cas, suivi depuis le début à la télévision, et « Apostrophe » et « Bouillon de culture », quasi religieusement tant l'efficacité de leur maitre de cérémonie était remarquable, autant dans le choix des auteurs/ouvrages présentés que dans l'animation toujours courtoise, mais néanmoins incisive, on s'étonne…

Il n'en reste pas moins que ce petit livre d'entretiens avec Pierre Nora nous présente quantité de souvenirs (entre autres) ; une lecture bien agréable. Nostalgie ? Peut-être… Tant il est vrai que le niveau de la proposition littéraire à la télévision ces temps ci, même s'il est correct, n'atteint que rarement celui du « Maître ».
Rappelons-nous également l'éditorial de la revue « Lire » signé Pivot. Un régal…

Un petit livre de souvenirs, disais-je, qui nous replonge dans cette ambiance si particulière d'« Apostrophe » … ce sont les chapitres I et II, respectivement intitulés : « L'esprit d'Apostrophes » et « Lecteur public ».
Le chapitre III, « Souvenirs en toutes lettres » nous présente par ordre alphabétique les écrivains majeurs reçus dans l'émission ; pour finir par une sélection de cent livres qui doivent beaucoup à « Apostrophes ».

Longue vie à l'Académie Goncourt, et bravo l'artiste…
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"Pour honorer les lettres ou pour les supprimer" telle est la définition d'Apostrophes de Robert Scipion, dans la grille de mots croisés du Nouvel Observateur.

Ce livre est un aller-retour de questions et de réponses écrites entre Pierre Nora, éditeur, fondateur de la revue "Débat" chez Gallimard, intellectuel de la "h.i." (haute intelligentsia) et Bernard Pivot qu'on ne présente plus. S'ensuit un échange sur l'aspect médiatique de l'émission que Noria voit notamment comme ayant dévoyé les intellectuels ne pouvant "échapper au double péril de faire le mariolle ou de faire la marionnette".

5000 livres lus au compteur pour 784 émissions d'Apostrophes. Stakhanoviste de la lecture : 5 à 8 heures le lundi, 8 à 10 le mardi, 12 à 15 le mercredi et le jeudi, 5 à 7 le vendredi, 4 à 10 le samedi, 8 à 10 le dimanche, pendant 15 ans. Pivot explique comment il s'est astreint à garder son indépendance en refusant de palper boni, bénefs et bakchichs. Choisissant seul les livres à promotionner, avec pour but de "donner à lire au plus grand nombre".

Il y eut D Ormesson avec 15 invitations, son meilleur client comme Max Gallo et Philippe Labro. Il y eut des têtes à têtes avec Jouhandeau, Yourcenar, Cohen, Soljenitsyne, Lévi-Strauss, Dumézil, Simenon, Guilloux, Dolto, Jules Roy, François Jacob Etiemble... Il y eut Henri Vincenot, son chouchou. Il y eut Jane Fonda pour laquelle il est tombé en amour. Il y eut le timide Le Clézio et le cultivé Mitterrand et puis... il y eut Bukowski et ses trois bouteilles de Sancerre!

30 ans avant les récentes polémiques, il évoque l'échange croisé entre Gabriel Matzneff et Denise Bombardier et sa position d'invitant (voir citation).

B. Pivot revient avec clarté et lucidité sur Apostrophes et sur ce qu'il proposa de 1975 à 1990 dans l'univers littéraire culturel, médiatique avec son émission.
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Pour les assidus des émissions "Apostrophes" et "Bouillon de culture", ce livre constitue une synthèse mais aussi un recueil de souvenirs. Que de grands moments pour la littérature et la télévision ! Hélas, les meilleures choses ont un fin, et l'on peut aujourd'hui regretter qu'une grande émission littéraire ne soit pas diffusée sur une chaîne publique à une heure décente...
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Bernard Pivot vient d'être désigne à la présidence de l'Académie Goncourt.
Après les émissions pour lesquelles il est connu, son métier de critique littéraire, son travail pour promouvoir la littérature, quelle soit française ou étrangère, quoi de plus normal ?
On a vraiment besoin d'hommes comme lui. (Ou de femmes, bien sur) Il n'est pas question de le remplacer, puisqu'il est heureusement encore bien présent.
Mais il faut bien penser à la succession....
En tout cas, cet ouvrage est une bonne entrée pour encore mieux connaitre le personnage, ses passions, ses habitudes, sa vision.
Un bon moment de lecture. Et le plaisir de partager certains moments de passion, même si, face à son expérience, nous avons l'air de simples observateurs (excusez-moi, je parle juste pour moi)
Superbe.
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En 1990, après 15 années passées au service des livres et de leurs auteurs, Bernard Pivot, animateur de l'émission littéraire « Apostrophe » diffusée sur Antenne 2, décide de cesser ses rendez-vous hebdomadaires du vendredi soir. Normal, il veut autre chose, ne plus se limiter aux livres mais faire découvrir le théâtre, le cinéma, la culture.
Il accepte de répondre aux questions de Pierre Nora mais par écrit et après réception de celles-ci.
Il nous parle des auteurs qu'il a reçu lors des 724 émissions, des rares qu'il ne put recevoir, de ses voyages hors de France pour rencontrer l'un ou l'autre ou pour représenter cette langue française qu'il défend au quatre coins du monde.
Et surtout, il nous parle « du livre », cet objet vivant qui a son existence propre dans la bibliothèque, qui refuse d'être placé en voisin de tel autre opuscule considéré par lui comme mineur, qui, voulant fuir, se retrouve au sol ou disparait tout simplement de la maison.
A lire, pour ceux qui ont connu et suivi tous les vendredis « Apostrophe ».
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Sous forme de dialogues dans un premier temps Pivot se souvient des années "Apostrophe" puis nous offre un index alphabétique des principaux auteurs reçus pour finir par une liste de 100 livres lancés par l'émission.
Dans la seconde partie qui est beaucoup plus courte Pivot nous replonge dans les années "Bouillon de culture".
C'est un véritable plaisir de lire Bernard Pivot lorsqu'il se souvient d'"Apostrophe" qui a servi le livre et la littérature à la télévision pendant de nombreuses années.
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Si les mots dévoilent et permettent aussi de dire avec pudeur ou modestie, les deux peut-être, ce livre qui correspond à un échange épistolaire sur le métier de courriériste du livre qu'il faut parcourir pour avoir une idée de ce métier-là, le métier de présentateur d'auteurs, d'oeuvres littéraires et qui devrait donner envie de découvrir les oeuvres d'auteurs illustres ou inconnus, méconnus parce que quelqu'un, ici, Bernard Pivot vous a suggéré qu'il était intéressant de découvrir le ou les livres de tel auteur présenté au cours d'une émission télévisuelle. Serions-nous plongés jusqu'au cou dans l'événementiel ou l'événement moderne forgé par les médias, les bests sellers, les intellectuels, la mémoire et une forme d'identité nationale, c'est subtil mais probablement partiellement vrai. Quoi qu'il en soit, dans ce débat qui n'en est pas tout à fait un puisqu'il se construit sous forme épistolaire, l'ambition de Bernard Pivot se dévoile peu à peu, cette ambition de la démocratisation de la culture nous est avouée comme la source de son énergie personnelle et du caractère particulier de son émission. Trois grandes parties se partagent ce livre. L'Esprit Apostrophe nous dévoile comment à la tête de l'auteur, Bernard Pivot oeuvre à ce que le téléspectateur ne juge pas le livre mais de son intérêt à l'acheter et à le lire.
Lecteur public, la seconde subdivision du livre nous présente le service public de la chaîne télévisuelle et l'importance de son audience et donc aussi de la concurrence entre les professionnels et les chaînes, de l'idéal du journaliste et des dérives possibles.
Enfin la dernière partie nous égrène un merveilleux abécédaire des auteurs sélectionnés, des mots importants du métier ou pour le présentateur et se prolonge par une liste de cents livres qu'il a lancés. La fiche technique de l'émission termine cet ouvrage qui donne un bon avant-goût de ce qui se passe en permanence dans cette petite guerre des chaînes qui nous est servie en permanence sur l'écran et du niveau et de la qualité de leurs productions à la merci de l'audimat.
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On a la chance de nos jours d'avoir depuis une quinzaine d'années une émission littéraire de qualité, en l'occurrence La grande librairie.
Depuis le tout début, je suis cette émission et comme j'étais fan de François Busnel je le suis maintenant d'Augustin Trapenard.

Mais bien avant tout cela il faut reconnaître à Bernard Pivot d'avoir créé et animé le fameux "Apostrophes" ! Pendant 15 ans et un peu plus de 700 numéros, ce monsieur nous a régalés de centaines d'heures de rencontres avec des écrivains divers et vraiment variés même si je m'en souviens peu je dois avouer, mais la légende dépasse les âges, et les temps !

Et pour 1 € il y a une semaine lorsque la Ressourcerie du Sart a fait un grand déstockage à Tourcoing, j'ai eu la chance de tomber sur ce bouquin dont je n'avais jamais entendu parler.

Je me suis régalée ! Bien sûr c'est un peu daté.
Après Apostrophes, il y a eu Bouillon de culture, et cette édition Folio revue et augmentée date de 2001, mais qu'importe !

L'historien Pierre Nora, membre de l'Académie française, interroge Bernard Pivot, et j'ai aimé ce ping-pong entre les deux hommes.

Il y a deux fois deux parties dans ce livre. Une interview pour Apostrophes et un abécédaire des souvenirs en rapport avec cette émission, puis la même chose pour Bouillon de culture.

C'est une mine d'informations !
Il y a quelques pages que j'ai sautées sur l'intelligentsia parisienne qui n'a pas adoubé l'animateur, car cela ne m'a pas forcément intéressée, il y a quelques pages évidemment anciennes mais intéressantes comme quand il a reçu Gabriel Matzneff et ce qu'il en a pensé à l'époque, il y a quelques guerres de clocher, mais je me suis passionnée pour tout le reste !

C'était intéressant de voir arriver l'époque de la télécommande et du zapping, et j'ai adoré cette citation : "Avec une télécommande et une chasse d'eau, l'homme est un animal sédentaire qui vit heureux ! " Pas mal vu...

Il y parle d'ailleurs, en rapport avec ça, de la difficulté des jeunes à pouvoir se concentrer longtemps et donc à pouvoir lire un livre.

Il est passionnant quand il raconte les interviews qu'il allait faire trop rarement chez les auteurs et ce qu'il ressentait, comment était composé son plateau, comment il lisait, comment sont rangés les livres chez lui, le fait qu'il n'aime pas la lecture rapide puisque son but est de prendre son temps, et tous les souvenirs en rapport avec les gens qu'il a côtoyés.

C'est toujours agréable d'apprendre des choses sur les auteurs, toujours intéressant de comprendre quelques bribes de l'ambiance politique de l'époque, mais surtout de connaître un peu mieux certains hommes politiques, tout comme certaines actrices, car avec Bouillon de culture il a reçu pas mal de gens différents du grand monde du spectacle, et d'avoir quantité de références de bouquins.

J'ai été très intéressée de connaître sa ration, comme il écrit, de lectures dans une semaine, où il lisait, et des conseils pour tenir sur la distance !

Et comme j'ai fait un grand tri dans ma bibliothèque il y a quelques années, j'ai aimé savoir comment il faisait de son côté, vu qu'il recevait à longueur de journée des colis de bouquins ! Il essaie de ne faire rentrer chaque année, qu'une centaine de nouveaux ouvrages dans ses bibliothèques.

Amusant petit chapitre sur la reproduction des livres, et sur leurs humeurs !

Le livre d'un homme cultivé et truculent, amical et généreux, qui répond avec une belle répartie à Pierre Nora.
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Intéressant, vif, parfois sans concession cet entretien.
Sincérité.
Une trentaine d'années nous sépare maintenant du dernier "épisode" de cette célèbre émission qui a intéressé ses fidèles téléspectateurs, jeunes et moins jeunes.
Une animation de qualité à la télévision, qui a requis une dizaine d'heures par jour de lecture, pendant plus de vingt-cinq ans!
Et contribué à faire connaître certains auteurs.
"La grogne des intellos s'est apaisée d'elle-même". A stimulé la concurrence ("Boîte aux lettre" et "Libre et change".
Réjouissant...
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Une très très très agréable lecture, un hymne à l'amour des livres !
Lien : http://irreguliere.over-blog..
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