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EAN : 9789606115684
Presses de la Cité (30/11/-1)
3.5/5   11 notes
Résumé :
Dans un futur dangereusement proche, une guerre nucléaire ravage l'Afrique, la famine s'en mêle, des millions de réfugiés noirs déferlent sur l'Europe. Sous ce coup de boutoir, les sociétés industrielles avancées vacillent et perdent leur équilibre. Dans une Angleterre ravagée par la crise, l'Etat et l'Armée se cassent en deux, les Loyalistes affrontent les Nationalistes et, dans les banlieues, les milices blanches se barricadent contre les squatters noirs armés.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Daté de 1972, ce titre de Christopher Priest résonne avec une horrifique actualité… Jugez-en : une guerre nucléaire ravage l'Afrique, obligeant des millions d'Africains à fuir et à tenter de trouver refuge dans d'autres pays, pays qui ne voient pas forcément arriver ces migrants avec un regard bienveillant.
Parmi les destinations possibles, l'Angleterre. L'île, si jalouse de ses frontières, éclate en interne entre les loyalistes et les nationalistes, les uns prônant l'accueil, les autres le refusant par égard pour les citoyens anglais. Les migrants n'ont alors pas d'autres choix que de s'imposer par la force.
Le déroulement de ces événements nous est conté par la voix d'Alan Whitman, Anglais blanc, anodin, incolore, inodore… Son inaction, son absence de choix, sa neutralité ne vont, dans un premier temps, pas lui faire de tord. Jusqu'au jour où choisir un camp devient une obligation, mais peut-être trop tard pour Whitman.
À l'aune de l'année 2023 qui connaît une forte immigration en provenance du Sud et de l'Est, où l'Angleterre fait tout son possible pour refouler les migrants tentant, au péril de leur vie, la traversée de la Manche, et alors que les autres pays européens ne savent plus comment accueillir sur leur sol les désespérés fuyant leur terre natale, pour des raisons diverses et variées, le roman de Christopher Priest est plus que jamais d'actualité.
Il est en effet bien difficile de ne pas s'interroger sur les motivations des uns et des autres, de trouver dans les arguments des deux bords des points d'accord et de désaccord. À l'échelle politique nationale et européenne, les décisions font froid dans le dos ; à l'échelle humaine d'Alan Whitman, son comportement glace aussi les sangs. Y a-t-il une solution qui satisferait tout le monde ?
Le Rat blanc est une énorme claque. Par sa prémonition tout d'abord, et évidemment par son fond, car tout un chacun est beaucoup plus proche d'un Alan Whitman que d'un héros.
Un roman qui incite énormément à la réflexion, aussi bien éthique que personnelle.
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Deuxième roman de Christopher PRIEST, le rat blanc est une anticipation du devenir de la société britannique au regard de l'opinion qui prédominait au début des années 1970 vis-à-vis de l'immigration massive en provenance d'Asie et d'Afrique ; comme aujourd'hui dans d'autres pays, les migrants étaient très mal accueillis et la préoccupation première des anglais était de les renvoyer chez eux au plus vite...

PRIEST imagine qu'une guerre nucléaire ravage l'Afrique et que, la famine aidant, des millions « d'Afrims » tentent de trouver refuge en Europe, et notamment en Angleterre. C'est à tel point que la société britannique est déséquilibrée et très vite en crise ; un gouvernement d'extrême droite est élu et, bientôt, nationalistes et loyalistes s'affrontent dans la rue, avec comme arbitres les milices afrims qui n'ont d'autre choix que de s'imposer par la force.

Sous la plume de Christopher PRIEST ce chaos généralisé est incarné par Alan Whitman, un homme tout ce qu'il y a de moyen, voire médioce. Il nous raconte sa vie, de sa jeunesse à sa quête dans une Angleterre ravagée par la guerre civile. Comme souvent chez l'auteur, le récit n'est pas linéaire ; ici ce sont pas moins de trois époques que PRIEST fait raconter à Whitman ; ce sont grosso modo sa jeunesse, la rencontre avec sa femme, qui correspond au début de la crise, et la recherche de sa femme et de sa fille dans un chaos absolu, laquelle représente la quête évoquée plus haut. Bien entendu les trois récits convergent l'un vers l'autre jusqu'à un final pour le moins tragique.

Car le propos de PRIEST est d'un pessimisme absolu. Il fait payer à la société britannique toutes ses fautes plus (la colonisation) ou moins (l'extrêmisme) anciennes au prix le plus fort, à savoir la dégénérescence lente jusqu'à la disparition pure et simple. En cela, Alan Whitman est un symbole particulièrement percutant.

Oeuvre de jeunesse, le rat blanc est donc déjà une oeuvre forte. On y décèle les grandes qualités qui caractériseront bientôt l'oeuvre de l'auteur en dépit de quelques maladresses de forme et de ton ici et là. D'ailleurs Christopher PRIEST a récemment réécrit ce roman, ce qui devrait donner lieu à une nouvelle traduction française dans les mois à venir. La seule traduction initiale du titre témoigne que l'exercice est nécessaire.
Lien : http://philemont.over-blog.n..
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Un roman de 1972 qui résonne étrangement avec notre actualité. La famine et la guerre poussent les Africains à fuir leur continent pour rejoindre l'Europe. Dans une Angleterre en crise, la société se divise devant cette masse d'immigrants. D'un côté les loyalistes prônant l'aide aux réfugiés et de l'autre les nationalistes qui refusent « l'invasion étrangère ». La guerre civile éclate et l'anarchie et la violence finissent par dominer. Au milieu de ce chaos, un homme ordinaire essaie de survivre. L'histoire est racontée en paragraphes courts et la chronologie n'est pas linéaire. C'est déroutant au début car j'ai cru suivre plusieurs personnages différents jusqu'au moment où j'ai compris que non, c'était le héros qui se transformait radicalement sous la pression des évènements. Ce procédé est en fin de compte assez bien trouvé et rend le récit plus palpitant. Priest soigne comme toujours la psychologie de ses personnages et nous livre une fois de plus un bouquin très réussi.
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isbn:9789606115684
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La Sécurité sociale estimait à quatre mille cinq cents le nombre des survivants qui furent transportés dans des hôpitaux ou des centres de soins d'urgence. Il était impossible de calculer le reste, quoique j'entendis dire une fois que l'on évaluait à trois mille le nombre de ceux qui avaient quitté le bateau pour tenter de survivre par leurs propres moyens.
Peu après que le bateau eut été amarré, nous fûmes chassés du Pont de Londres par la police qui nous dit qu'il risquait de s'écrouler. Pourtant, le lendemain, il était à nouveau ouvert à la circulation.
Par la suite, lorsqu'on se référaità ces événements auxquels j'avais assisté, on disait : le premier débarquement Afrim.
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J’ai la peau blanche. Les cheveux châtain clair. Les yeux bleus. Je mesure un mètre quatre-vingts. Je m’habille de façon plutôt classique veste sport, pantalon de velours à côtes, cravate de tricot. Je mets des lunettes pour lire, plus par affectation d’ailleurs que par nécessité. Je fume la cigarette, modérément. Il m’arrive de boire de l’alcool. Je ne crois pas en Dieu ; je ne vais pas à l’église ; je ne vois aucun inconvénient à ce que d’autres y aillent. Quand je me suis marié, j’étais amoureux de ma femme. J’aime beaucoup ma fille Sally. Je n’ai pas d’ambitions politiques. Je m’appelle Alan Whitman.
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