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EAN : 9782330009441
316 pages
Actes Sud (01/09/2012)
3.39/5   9 notes
Résumé :
Le jeune narrateur du Singe noir – le singe noir désignant un jouet d’enfant –, journaliste et écrivain moscovite, est envoyé enquêter sur un laboratoire ultrasecret où un professeur “s’occupe” d’enfants meurtriers. “Savez-vous que, dans la Chine antique, certains empereurs confiaient aux enfants le soin de torturer… Car les enfants ne connaissent pas les catégories du bien et du mal.”

Le narrateur est à un moment de sa vie où tout bascule. L’atmosphè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Dans une ambiance de canicule étouffante, à Moscou, ce roman de fiction est percutant, noir, glauque, trouble. Il narre l'histoire d'un journaliste enquêtant sur la violence criminelle d'un groupe d'enfants accusés d'avoir massacré les habitants de tout un immeuble.
Zakhar Prilepine nous interpelle dès les premières lignes : « Savez-vous que dans la Chine antique, certains empereurs confiaient les tortures aux enfants ?... Ils les confiaient aux enfants qui, comme on le supposait, ne connaissent pas les catégories du bien et du mal. de plus, en vertu de ce que l'on peut appeler leur nature angélique, ils ne comprennent tout simplement pas ce qu'est la cruauté. On raconte qu'il n'y avait pas de tortures plus raffinées que celles commises par ces enfants. le saviez-vous ou non ? »
Après cette entrée en matière édifiante j'ai bien failli fermer le livre ! Mais je connais le romancier, j'ai aimé d'autres oeuvres.
Zakhar Prilepine nous trace le portrait sombre de ce journaliste homme marié vivant une désolation dans son couple, entre sa femme, maitresse et les putes. Il exerce aussi son métier dans ambiance bizarre !
Cette histoire s'entremêle à d'autres histoires toutes aussi noires et rocambolesques. Difficile de suivre le fil de ce roman où Prilepine dégaine un humour caustique et une multitudes de souvenirs loufoques et violents.
Il est question d'amour, de haine et de violence infantile. Il est questions d'enfants soldats d'Afrique se mêlant aux souvenirs d'armée de notre héros dont la vie s'écroule.
Je l'avoue la lecture est exigeante à tous points de vue et j'ai peiné pour terminer ce livre dont l'ambiance est un tantinet malsaine !
Mais que se passe-t-il donc dans la tête de notre journaliste et dans la tête de Prilepine ? Si les enfants deviennent des meurtriers, pourquoi ? Sont-ils manipulés, sont-ils forcés comme les enfants soldats ? Sont-ils mal aimés et battus ? Où va le monde si des enfants innocents ne distinguent plus le bien du mal ?
le Singe noir c'est bien ce jouet grotesque qui ne nous fait pas du tout rêver.

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Les eaux sont troubles dans ce roman ; dès les premières pages, on est constamment entouré d'un brouillard épais et visqueux, quelque chose de désagréable, de poisseux, comme si la réalité refusait de se dévoiler. On sent bien pourtant, que l'on touche à un sujet douloureux et cruel - la violence des enfants, les enfants soldats, les enfants criminels, leur incapacité à distinguer le bien du mal, etc. - mais comme le personnage principal, on ne parvient jamais à atteindre le vif du sujet, comme si l'on conspirait autour de nous, comme si l'on cherchait à nous cacher cette réalité. Mais au lieu d'en être frustrant, le résultat n'en est que plus magistral : l'effet littéraire grandiose que parvient à tisser Zakhar Prilepine rend la lecture fluide et l'on s'accroche d'autant plus à ce personnage, même si l'on devine bien qu'il est dans une terrible spirale.
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IL est extrêmement difficile de résumer ce roman qui parle à la fois des enfants-soldats en Afrique, d'enfants au Moyen-âge et dans lequel le narrateur vit des péripéties dont on se demande si elles sont réelles ou fictives. Escroquée par une prostituée, il la retrouve chez elle, se voit poursuivi par ceux pour qui elle travaillent. Prilepine critique à la fois ceux qui viennent adopter des enfants en Afrique et se donner bonne conscience et ce ne peut être un hasard si la femme blanche qui adopte un enfant d'appelle Angelina:

Ensuite Angelina, la femme blanche avait choisi cet enfant pour l'adopter. Elle avait déjà des enfants blancs, elle en voulait encore quelques-uns d'une autre couleur.

Il critique aussi le médecin blanc, qui vient diagnostiquer une maladie jamais nommée et qui se contente d'annoncer la maladie sans tenter d'aider le malade. Il est difficile de lire un tel roman sans rien connaître de l'auteur car il est parsemé de remarques racistes dont on ne sait pas si l'auteur les critique ou les fait siennes. J'ai donc dû me documenter sur l'auteur et est découvert qu'il fait partie du Parti National-Bolchevik, créé par Limonov mais qui semble être un journal d'extrême-gauche. Pilipine est lui aussi journaliste écrivian et est un farouche opposant de Poutine.

J'ai donc trouvé ce roman bien trop déroutant pour l'apprécier, même si certains passages m'ont intéressée.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Le Singe noir doit etre lu indépendamment de l'opinion que l'on peut avoir des engagements politiques de l'auteur.
Un beau livre qui s'interroge sur ce mélange inextricable du bien et du mal, analysé à partir des dérives chaotiques de certaines enfances. Il y a des pages magnifiques et terribles dans le témoignage d'un enfant soldat en Afrique. L'innocence ne préserve pas de la cruauté. Mais la tendresse n'est pas totalement absente de ce livre dont on reçoit la lecture comme un coup de poing. On peut rapprocher le Singe noir de certains livres de Cormac MacCarthy. On y trouve la même volonté de distanciation froide et troublante. Mais Prilépine reste bien un auteur russe. C'est surtout à Dostoievski qu'il nous fait penser. Ecrivain maudit, certes, Prilépine bouscule la littérature russe.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Où s'arrête la raison et où commence la folie ? Qu'est-ce qui est le plus inhérent à la nature humaine : la résignation où la révolte ? Quand la résignation fat-elle d'un saint un pauvre type ? Et quand la révolte fait-elle d'un héros national un psychopathe paroxystique ?
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Ça arrive parfois dans la vie : un évènement qui paraît tout à fait insignifiant et anodin, un autobus rouillé qui passe, des pigeons qui se dispersent devant vous et un seul qui s'envole, bref, quelque chose de complètement futile qui, bizarrement, s'inscrit dans votre mémoire et y reste inutilement.
C'est ce qui s'était passé aussi avec Charov : il s'était montré dans cette foule et était parti.
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Nos Caucasiens maîtrisent tellement bien les grossièretés et les obscénités, ils vous apparaissent d’emblée tellement proches, qu’ils vous donnent l’impression de porter votre vieille chemise avec reconnaissance.
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De plus, en vertu de ce que l’on peut appeler leur nature angélique, ils ne comprennent tout simplement pas ce qu’est la cruauté. On raconte qu’il n’y avait pas de tortures plus raffinées que celles commises par ces enfants.
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Elle était vraiment comme une prune qu’on avait envie d’écraser dans sa main pour manger ensuite, dans la paume, toutes ces fibres, cette chair juteuse et humide.
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Videos de Zakhar Prilepine (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Zakhar Prilepine
Salon du Livre 2018 à Paris Zakhar Prilepine présente Ceux du Donbass.
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