Tendre est la mer

Récit poétique qui fait la part belle aux Abers. Et quel luxe, justement, de lire ce livre durant mes vacances à Plouguerneau dans ce beau pays du Finistère Nord, entre l'Aber Benoît et Aber Wrac'h.
La plume de Queffélec est poétique et puissante comme les marées. La lune y a la part belle. Et cet hommage lunaire révèle son influence infinie sur nos vies et sur la vie de tant d'êtres vivants.
Les dernières pages soulignent une fois de plus l'urgence de cesser ou du moins de ralentir les actes de pollution commis sous prétexte de commerce. Dans ces pages-là, la magie fond et la beauté cède le pas aux tourments et à l'inquiétude.
Et ces questions lancinantes tout au long de la lecture...
Et moi, suis-je capable de m'émerveiller des richesses de notre belle terre, de nos mers foisonnantes ? Suis-je prête à faire un pas, un geste pour la préserver ? Ce que je fais déjà suffit-il vraiment ?
Les photos de Plisson ouvrent des perspectives lumineuses, rendent proche et accessible cette mer aux vifs caprices, transforment de beaux lieux en des terres uniques et exceptionnelles.
Un petit livre dégusté sous le soleil breton après des heures de marche dans ces Abers mythiques. Un très grand coup de coeur pour un moment de lecture inoubliable.

L'histoire :
À la mort de l'oncle Jo, Yann Queffélec découvre un journal intime que le vieux parrain, celui qui l'a initié à la mer, avait écrit à son intention. Au fil des pages, Yann Queffélec égraine les souvenirs dans un hommage voulu vibrant à la mer et au pays de son enfance.

Largement déçue par son "Tabarly, une vie", j'avais envers Yann Queffélec une sorte de rage rentrée. Je m'étais promis de la faire taire et de ne pas m'en laisser influencer. Y suis-je parvenue ? Je ne sais pas. Une chose est sûre, loin de me réconcilier avec l'auteur, "Tendre est la mer" a encore élargi le fossé qui nous sépare. Première déception, dont il faut blâmer l'éditeur, les photographies ne sont qu'un prétexte. Elles n'ont pas le moindre rapport avec le récit. le nom de Philip Plisson, professionnel renommé à juste titre, n'est invoqué que dans un but commercial. En outre, le format de l'ouvrage ne rend que peu justice aux prises de vue. Laissons-les donc et revenons au récit. Une fois de plus, sous couvert de parler d'un autre (son parrain), Queffelec se met en scène dans une forme de nombrilisme exaspérant. L'exercice pourrait encore passer s'il était réussi. Las... Queffélec semble avoir décidé de tout faire pour pousser à l'exaspération. Son écriture, improbable, est d'une enflure incroyable et sa plume est trempée dans une potion amère dont toute poésie semble évaporée.
En bref : Une arnaque commerciale.

Dommage, dommage, dommage...

Livre étrange qui se lirait à haute voix. Yann Queffélec nous prend à témoin sur la mer à préserver, à protéger. Un manifeste pour invoquer le rythme des marées, le mariage de la lune et de la terre...Le style peut surprendre pour le lecteur qui ne connait pas Yann Queffélec charmeur et provocateur.