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EAN : 9782877141642
254 pages
Booking international (06/07/2004)
3.96/5   14 notes
Résumé :
De conception traditionnelle, cette collection a le mérite d'aborder l'œuvre intégrale sous des angles diversifiés. Outre le résumé détaillé des différentes parties et les commentaires composés qui le complètent, chaque ouvrage propose une synthèse littéraire assez riche : il y est question de l'auteur, des personnages, de la genèse et de l'architecture de l'œuvre mais aussi de ses particularités stylistiques, des réseaux d'intertextualité et des interprét... >Voir plus
Que lire après Bérénice - Phèdre - AthalieVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Pour les babies-challenge, je devais lire uniquement Bérénice, toutefois, j'adore Racine depuis que j'ai travaillé sur Britannicus. En voyant que cette pièce se retrouvait en compagnie de deux autres, je me suis convaincue de lire les trois. C'est un beau livre, parce que ces trois pièces sont belles et agréables à la lecture.


Bérénice : une très belle pièce, je l'avais lu il y a des années pour compléter mon travail sur Racine en première et j'avais bien aimé cette pièce. En la relisant, je l'apprécie toujours autant, voire même plus. Elle est très touchante.

L'histoire nous présente dans un cadre intimiste un triangle amoureux, une passion romanesque et un débat politique. Titus est empereur de Rome, il aime Bérénice, reine de Palestine. Cette dernière est également aimée d'Antiochus, roi de Comagène. Bérénice aime Titus, mais celui-ci se voit déchirer entre passion et devoir, entre la femme qu'il aime et son empire. Comme il s'agit d'une tragédie, il ne faut pas s'attendre à un dénouement heureux, pourtant, Racine parvient quand même à nous faire espérer jusqu'au dernier moment une fin plus heureuse pour nos protagonistes. L'histoire, la manière dont elle fut menée par le dramaturge ainsi que ses thèmes forts m'ont emportée dans la pièce. Je l'ai lu en quelques heures tant je fus transportée dedans, c'est une belle histoire.

Le style est typique de Racine, une langue maîtrisée, un français irréprochable, de l'art dans les vers, du génie dans les émotions. Il parvient à composer un texte de très haute qualité, compréhensible et vibrant avec des mots à la fois soignés et simples. Évidemment, le style ne plaira pas à tout le monde, ici, Racine offre une pièce qui reprend ce qu'il sait faire de mieux.

Quant aux personnages, je me suis prise de passion pour ce trio important. Bérénice est une femme forte et sensible, elle est perspicace et intelligente, voir sa longue chute et la voir se déchirer est bien cruel pour le lecteur. J'ai adoré suivre ses pensées. J'ai également de l'affection pour les deux hommes de huis clos, Antiochus fou amoureux de Bérénice, tentant de se taire sur sa passion et Titus perdu entre son devoir et son amour. Ils sont aussi différents que proches et l'on ressent à travers leurs répliques le grand respect qu'ils ont pour Bérénice.


Phèdre : j'ai sincèrement adoré cette histoire, c'est une très belle pièce, une de mes préférées de Racine. Je n'en gardais pas de souvenirs, ou alors des bribes, mais elle ne m'avait pas marquée à l'époque. Aujourd'hui, en la relisant, je l'ai redécouverte et elle est très intéressante.

Le style de Racine reste identique. Nous retrouvons les vers typiques du théâtre de l'époque, le français maîtrisé dans un mélange incroyable de fluidité et de force dans les sentiments. le texte est de bonne qualité, même si je préfère celui de Bérénice, néanmoins, je retrouve avec plaisir une plume efficace et soignée. Je ne me force pas à comprendre la langue ou les tournures de phrases, tout m'est compréhensible de suite. Bien sûr, tout le monde n'apprécie pas, moi-même j'avais du mal avec cette forme de théâtre, mais Racine sait transporter les lecteurs.

Pas seulement avec le style, mais aussi grâce à l'histoire. Je l'ai préférée à Bérénice, parce qu'il y a tellement de choses à dire. L'amour, la confiance. Ce sont les deux thèmes forts de ce récit. L'amour, parce que tous ces personnages en sont animés et en souffrent ; l'amour dans son côté positif aussi bien que négatif. Phèdre est mariée à Thésée, ce dernier a eu un fils avec une amazone, Hippolyte. Phèdre aime donc ce beau-fils qu'elle haïe, lui est amoureux d'une princesse athénienne. L'amour laisse donc sa place à la haine et la jalousie. D'où l'arrivée de la confiance. Thésée avait confiance en sa femme et son fils, Phèdre avait confiance en sa suivante. Cette dernière la poussée à commettre d'horribles actes qui n'auront comme unique conséquence : la mort. C'est une histoire forte, riche en émotions, c'est une pure tragédie, donc n'attendez pas de happy end. C'est d'ailleurs très violent, j'avais au moins espéré une fin plus heureuse, mais je l'accepte telle quelle, elle n'en est que plus poignante.

Les personnages sont vraiment humains. Bérénice est une femme amoureuse qui aura mal placé sa confiance, elle aura préféré la facilité à la vérité, même si l'on peut comprendre que la vérité aurait été cruelle pour son époux. Thésée apparaît à la fin, je ne l'ai pas aimé, je n'appréciais pas sa facilité de jugement. Il en fut bien puni. Aricie est une jeune femme que j'aurais aimé voir plus souvent, parce qu'elle est juste et sympathique. Hippolyte est un jeune homme fort, j'ai adoré son personnage dès le début, il est franc, droit, et je suis bien triste pour lui. le protagoniste que j'ai le plus détesté c'est certainement Oenone. Elle sait qu'elle a la confiance de sa maîtresse, Phèdre. J'ai beau savoir qu'elle lui a insufflé toutes ces idées pour la sauver, pour l'aider, malheureusement, ces manigances sont terribles. Et le pire, c'est qu'elle ne s'arrêtait pas. Elle représente la domestique prête à tout pour venir en aide, quitte à s'engouffre dans la mauvaise pente.


Athalie : la pièce que j'ai le moins appréciée. Elle reste sympathique, mais son histoire m'a moins emballée et ses personnages m'ont laissée indifférente.

L'intrigue nous change des deux autres histoires, nous sommes à Jérusalem. C'est une histoire plus religieuse, dans ce sens, Racine respecte le vocabulaire et la piété requise à ce genre de récit. L'ambiance est plus sombre, Athalie n'est pas une reine appréciée, elle semble cruelle et sans scrupules. S'oppose à elle des protagonistes liés au temple, pieux et voulant faire d'un petit garçon le roi juste qu'ils attendent. J'ai bien aimé l'histoire, mais sans plus, il me manque un petit truc, ce truc qui m'aura plût dans les deux autres pièces. Peut-être est-ce parce que le sujet ne m'a pas touchée. Pourtant l'intrigue autour d'Athalie est intéressante, c'est même le personnage que j'ai trouvé le plus passionnant en dépit de sa personnalité abominable.

La plume de Racine se reconnaît, mais il y a quelques changements. Une plus grande souplesse dans les vers, qui ne m'a pas déplût, mais j'ai énormément adoré la présence des Choeurs. Ces derniers sont pensés comme des chansons, et ils devaient certainement être en musique lors des représentations. le style reste soigné, le français demeure impeccable, les émotions répondent présentes, c'est fluide et cela se laisse lire ; même si de nombreuses références bibliques sont là et pourront interpeller ceux et celles qui n'y sont pas familiers.

Les personnages sont bien. Je les ai trouvés moins captivants que ceux des deux pièces précédentes. Seule Athalie sort du lot, en raison de sa personnalité trouble, cruelle, manipulatrice et perfide. Les autres sont sympathiques, mais je les aie vu rester en retrait, affable. Joad, le grand-prêtre est humain et l'on s'attache un peu à lui, malheureusement, il n'est pas très combatif, il attend. Seule Josabet semble vouloir bousculer les événements, tout en restant humble et digne, elle est la femme de Joad et je l'ai vraiment appréciée. Un autre personnage qui parvient à sortir son épingle du jeu, c'est Abner, ses interventions sont toujours intéressantes et son protagoniste, quoique peu vu, me paraît sympathique.


En conclusion, des trois pièces, les deux premières ont ma préférence et il me serait bien difficile d'en choisir une. La plume de Racine est belle, soignée et juste, les émotions sont très bien retranscrites à travers ses vers. Les pièces se lisent en quelques heures, on en apprécie les histoires où se mêlent complots, intrigues, amours, trahisons, famille et beaucoup de thèmes forts et passionnants. J'ai pris plaisir à relire ces pièces, elles sont très belles, même Athalie (où j'ai été moins transportée).
Lien : http://la-citadelle-des-livr..
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BERENICE :

Pièce de théâtre en 5 actes.
Tragédie sur la base d'un triangle amoureux et d'un dilemme : le coeur ou la raison.
C'est le dilemme que va subir Titus, empereur romain : choisir entre le pouvoir, gouverner le peuple romain, ou choisir celle qu'il aime, Bérénice, reine de Palestine.
Leur amour est impossible car l'empereur romain ne peut épouser qu'une romaine et pas une étrangère.
Autour d'eux se trouve Antiochus, qui aime secrètement Bérénice, mais cet amour n'est pas réciproque. Peut-être va-t-il pouvoir profiter de l'occasion pour tirer son épingle du jeu...

J'ai trouvé le style d'écriture remarquable, réussir à écrire une pièce de théâtre complète en alexandrins et rimée et en plus avec autant de style, quelle réussite !
Sur le fonds, pas trop adepte des histoires d'amour, celle-ci m'a pourtant séduite.
On pourrait ici parler d'un choix "racinien", le coeur ou la raison. Tout au long de la pièce, on a l'impression que la balance penche plutôt d'un côté que de l'autre, mais la frontière est étroite. Chaque personnage du trio Titus/Bérénice/Antiochus a son propre caractère, ses propres arguments, ses propres valeurs. Leurs confidents, respectivement Paulin/Phénice/Arsace ont également leur rôle à jouer.
______________________

PHÈDRE

Pièce de théâtre en 5 actes.
Tragédie sur la base d'amours interdits :
- d'un côté, Phèdre, femme de Thésée, roi d'Athènes
elle est amoureuse de son beau-fils, Hippolyte.

- de l'autre, Hippolyte lui-même, amoureux d'Aricie, princesse du sang royal d'Athènes.

On va apprendre comment Phèdre a tout fait pour rejeter cet amour incestueux tout en gardant ses sentiments secrets.
Mais, quand on lui annonce que son mari Thésée est mort, alors, sur les conseils d'Oenone, sa confidente, elle avoue ses sentiments à Hippolyte.

Différents évènements vont s'enchaîner, orientant la pièce de bouleversements en surprises.

Talent d'écriture là encore indéniable de Racine. La recette est toujours aussi efficace et le suspense est maintenu jusqu'au dernier acte, tragédie digne de ce nom.

______________________
ATHALIE

Pièce de théâtre en 5 actes dont l'action se déroule à Jérusalem.
Athalie a sacrifié ses descendants lors d'une nuit sanglante, enfin c'est ce qu'elle croit.
Car Joad, un prêtre, aidé de sa femme Josabet, a sauvé le petit dernier, Joas. Ils l'ont caché sous le nom d'Eliacin.
Deux parties s'affrontent : team Athalie VS team Joad.
Ce dernier veut couronner Joas en cachette mais Athalie va surprendre la cérémonie...

J'ai eu un peu plus de difficultés avec cette pièce que les deux premières, du fait des personnages plus nombreux, des références religieuses que je ne maîtrise pas, et de certaines répliques pour lesquelles le sens m'a échappé.

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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
ANTIOCHUS
[...]
Adieu : je vais, le cœur trop plein de votre image,
Attendre, en vous aimant, la mort pour mon partage.
Surtout ne craignez point qu'une aveugle douleur
Remplisse l'univers du bruit de mon malheur,
Madame ; le seul bruit d'une mort que j'implore
Vous fera souvenir que je vivais encore.
Adieu.
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JOAD, à Joas.
Venez, cher rejeton d'une vaillante race,
Remplir vos défenseurs d'une nouvelle audace ;
Venez du diadème, à leurs yeux vous couvrir,
Et périssez du moins en roi, s'il faut périr.
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BERENICE
[...]
; et pour jamais, adieu.
Pour jamais ! Ah ! Seigneur, songez-vous en vous-même
Combien ce mot cruel est affreux quand on aime ?
Dans un mois, dans un an, comment souffrirons-nous,
Seigneur, que tant de mers me séparent de vous ?
Que le jour recommence et que le jour finisse,
Sans que jamais Titus puisse voir Bérénice,
Sans que de tout le jour je puisse voir Titus !
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PHÈDRE
[...]
Je connais mes fureurs, je les rappelle toutes.
Il me semble déjà que ces murs, que ces voûtes
Vont prendre la parole, et prêts à m'accuser,
Attendent mon époux pour le désabuser.
Mourons. De tant d'horreurs qu'un trépas me délivre.
Est-ce un malheur si grand que de cesser de vivre ?
La mort aux malheureux ne cause point d'effroi.
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HIPPOLYTE
[...]
Contre vous, contre moi, vainement je m'éprouve :
Présente, je vous fuis ; absente, je vous trouve ;
Dans le fond des forêts votre image me suit ;
La lumière du jour, les ombres de la nuit,
Tout retrace à mes yeux les charmes que j'évite ;
Tout vous livre à l'envi le rebelle Hippolyte.
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Videos de Jean Racine (37) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Racine
Rencontre proposée par Yves le Pestipon. Jean Racine, Lettre à La Fontaine, 11novembre 1661, de «De Lyon» à la fin.
On lit, on joue, on voit, on étudie beaucoup les tragédies de Racine. On a raison, mais on oublie parfois qu'il eut une vie, des amis, et qu'il écrivit des lettres. Ce qui nous reste de sa correspondance occupe presque tout un volume de la Pléiade. C'est passionnant, et c'est admirablement écrit. Parmi ces lettres, celle qu'il écrivit d'Uzès, le 11novembre1661, vaut par son ton, son humour, ses anecdotes, et son destinataire, le célèbre fabuliste qui ne l'était pas encore. On y découvre des complicités, presque de «loup» à «loup», une pratique de la langue, des styles, et du voyage, qui nous en apprend beaucoup sur le xviiesiècle français, et fait rêver. Très petite bibliographie Racine, Oeuvres complètes, II, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard. Georges Forestier, Jean Racine, Gallimard, 2006.
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04/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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