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sur 4184 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai dû apprendre à aimer les tragédies classiques et celles de Racine. Leur rigidité formelle, leur sacro-sainte règle de trois… Tout cela me laissait une impression de froideur et pire encore : me laissait froide. C'est que j'avais rencontré le drame romantique, et les tragédies antiques. Et Shakespeare. Surtout Shakespeare.
Un jour de désœuvrement, j'ai toutefois ressorti Racine de ma bibliothèque pour lui redonner une chance, sans trop savoir pourquoi. Je venais de finir le très beau roman « Titus n'aimait pas Bérénice » et je le soupçonne de m'avoir poussé vers les volumes classiques de ma bibliothèque…
Cette fois, je suis entrée dans l'oeuvre sans mal et pour la première fois, la beauté des vers m'a frappé. Je me suis plu à les lire à voix haute, à les chuchoter voire à en répéter certains. Racine est un orfèvre, mais un orfèvre qui fait dans la pureté, dans la limpidité… Et puis, et c'est là le point de où se réunissent ma surprise et mon éblouissement, cette perfection formelle n'est pas sans feu, ni sans douleur. Pour la première fois de ma vie, j'ai été percutée de plein fouet par une tragédie classique, par sa beauté et par sa violence feutrée. J'ai éprouvé la douleur, la colère, la haine des personnages. Avec eux, comme eux, j'ai été engloutie par les passions interdites et aussi interdites soient-elles, je les ai accompagné jusqu'au bout.
L'argument de la pièce est connu, Racine l'a emprunté. Il l'a sculpté à sa manière. Phèdre, l'épouse du roi Thésée s'est éprise d'Hyppolyte, le fils de ce dernier. Amour incestueux et donc impossible… Pour la souveraine, la passion côtoie l'épouvante, puis le dépit… car le jeune homme la rejette : aimer l'épouse de son père ? Trahir son père et son roi du même coup ? Faire rougir les dieux ? Et puis… quand bien même… il n'aime pas Phèdre, qui l'effraie avec sa déclaration et l'amour fou qui surgit de son regard et son instinct de possession. Non, lui, c'est Aricie qu'il aime, la jeune et belle, et pure Aricie. Leur amour est bien réel et sans noirceur… Phèdre alors passe du désespoir à la haine et ce qui pourrait être un triangle amoureux banal touche au sublime et à la fureur, magnifié par la langue de Racine.
J'avais dit « jamais ! » et pourtant, je me suis inclinée… Et pourtant, j'ai aimé ! La deuxième chance fut la bonne.
Toutefois, ce nouvel amour n'en replace aucun et c'est un amour sage et sans tempête, quand je le compare à ma passion pour Shakespeare et les drames romantiques…

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Oui, c'est beau. Oui Racine sait écrire des vers qui marquent. Mais que j'ai trouvé la première scène indigeste avec toutes ces références à la mythologie que je ne connais pas assez bien pour n'être pas obligée à tout moment de lire les notes. Bien sûr monsieur Racine n'est pas responsable de mon ignorance et le public auquel il destinait ses vers devait être familier des dieux grecs et romains, de leurs amours et de leurs actions. Mais aujourd'hui il est difficile de vraiment apprécier de façon naturelle cette pièce à moins d'avoir une riche culture classique.
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"Je ne sais où je vais, je ne sais qui je suis"
Ce conflit intérieur, cette confusion relative au coup de foudre incestueux qu'éprouve Phèdre (aveuglée,passionnée,inconsciente mais capable d'introspection) pour son beau-fils Hippolyte (homme d'honneur puis victime) est l'un des pivots de la tragédie (drame en V actes basé sur la légende mythologique de Phèdre fille de Minos et Pasiphaé) de Racine (poète tragique dramaturge du XVII° siècle). Il a également, avant Racine, inspiré une tragédie à Euripide (Hippolyte couronné) et à Sénèque.
C'est la fausse nouvelle de la disparition de son mari Thésée, roi d'Athènes, et les mauvais conseils de sa nourrice possessive Oenone, qui poussent Phèdre à déclarer l'amour qui la culpabilise ("J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime/ Innocente à mes yeux je m'approuve moi-même..". Mais Hippolyte aime Aricie et ce sera le rejet de son côté, la jalousie (jusqu'à la démence) et les fausses accusations (de viol) de l'autre qui mèneront ces personnages principaux vers la mort et l'empoisonnement.
Racine, par des procédés de style, sait rendre avec lyrisme la force de la passion destructrice de Phèdre pour Hippolyte (qu'il oppose à l'amour lumineux d'Hippolyte et Aricie) et la lente descente aux enfers de Phèdre embourbée dans la honte, la souffrance, l'ignominie et le remords. Il sait créer une atmosphère mystérieuse et poétique, faire monter la tension par des coups de théâtre et retournements de situation sur fond de mythologie aux dieux cruels et impitoyables. Il sait manier la psychologie des personnages, même secondaires comme Thésée tour à tour crédule,méfiant, jaloux, impulsif; ou Aricie courageuse princesse retenue captive..
Cet impasse de l'amour non partagé rappelle celui de Madame de Rénal dans le Rouge et le noir de Stendhal.
Cet amour incestueux impossible rappelle celui d'Amélie dans René de Chateaubriand mais la trop grande emphase des déclamations (de ce classique incontournable) m'a quelque peu rebutée.
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Un petit détour par la lecture d'un classique de Jean Racine. Phèdre (1677), tragédie en cinq actes inspirée de la mythologie grecque, met en scène les ravages de la passion. L'héroïne éponyme est la fille du roi Minos et de Pasiphaé. Soeur d'Ariane, Phèdre est l'épouse de Thésée qui lui est régulièrement infidèle. Elle se comporte froidement avec son beau-fils Hyppolite qu'elle semble détester. le jour où Thésée disparaît, Phèdre laisse échapper ses véritables sentiments à l'égard de son beau-fils. Mais Thésée revient. Quant à Hyppolite, il aime Aricie, une princesse de sang royal d'Athènes.

Au centre de cette pièce en alexandrins, se déploie l'amour interdit de cette femme pour son beau-fils, déchirée entre sa passion et sa culpabilité d'éprouver de tels sentiments. La malédiction divine, la fatalité et le drame causé par la calomnie sont des thématiques au coeur de l'oeuvre. Une lecture rapide au cours d'un après-midi qui m'a donné envie de découvrir la pièce sur scène.
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Une très belle tragédie ecrite en alexandrins.
Je connaissais l'histoire de Thèsee, du Minotaure et du fil d'Ariane mais pas celle de Thèsee, de sa femme Phedre (la soeur d'Ariane) et d'Hippolyte (le fils de Thesee).
Autour d'un amour incestueux non consommé et à sens unique, des mensonges et des quiproquos, Racine nous livre une magnifique tragédie.
Les monologues de Phedre, d'Hippolyte et le dernier servant de final à la pièce de Thèsee sont splendides.
Ce fut un réél plaisir de lire cette pièce et de retrouver cette force des mots à travers ces alexandrins.
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Quel beau texte! quelle littérature!... Bien trop beau pour en faire une grande pièce. C'est peut-être la grosse faiblesse du théâtre racinien. A trop penser au texte, il en oublie tout le reste, l'interprétation et le jeu des acteurs, la mise en scène, la scénographie, les lumières, tout ce qui fait l'éclat du théâtre.
Restons en au texte, donc.
Si la forme est admirable, certains vers ont une musicalité exceptionnelle, le fond laisse perplexe. En bon janséniste, Racine nous fait comprendre que les passions humaines sont destructrices, surtout chez une femme. Alors que Thésée, son mari, court à gauche, à droite, d'une amante à une autre, sans aucun reproche, Phèdre se morfond parce qu'elle en bave pour un bel éphèbe resplendissant. Et cerise sur le gâteau, le personnage le plus ignoble est la servante de Phèdre, Oenone, qui lui suggère d'avouer son amour et de mentir auprès de son mari. Forcément! le sang noble ne sera jamais fautif. S'il y a une faille, elle ne peut venir que du peuple et, si possible, d'une femme. Ah! Pas étonnant que Racine comble tant l'élite de notre société!
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Phèdre de Racine

Je lis / relis des classiques. J'avoue ne pas me souvenir si j'ai étudié ou non cette pièce au lycée.

En tout cas, je ne regrette pas cette lecture. Certains monologues sont magnifiques. J'ai aimé ces descriptions en vers.

J'ai aimé cette tragédie où les personnages sont mi teinte. Phèdre a des remords, tardifs certes mais des remords. Et puis ce n'est pas entièrement de sa faute mais de celle de Venus. Sa gouvernante a le mauvais rôle mais ... seuls des gens de basse extraction peuvent commettre des villenies.

Hippolyte est décrit comme un pur. Certes il ose désobéir à son père en aimant Aricie mais il tente de lutter contre cet amour.

Thésée revient d'entre les morts. Il est dupé par Phédre et condamne son fils a une mort violente mais l'honneur est sauf

J'avais une édition destinée à ceux qui passent le bac. Cette édition m'a permis de comprendre le contexte, la construction etc. Ce fut fort instructif.

La prochaine fois je relirai le Cid ou une pièce de Shakespeare.

Et vous, lisez vous des pièces de théâtre classiques?
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Comment ne pas connaître Phèdre, classique parmi les classiques ? Je l'ai enfin lu. J'ai peu de choses à en dire, si ce n'est que c'est une magnifique tragédie. Les vers, l'écriture, le rythme, les sons, tout cela est sublime. L'intrigue, que je m'abstiendrai de raconter, est cruellement, désespérément tragique. Phèdre est une femme pathétique et détestable à la fois (surtout détestable, au final) qui par son seul amour va mettre tout Trénèze sans dessus dessous. Phèdre brûle d'un feu incestueux pour Hippolyte, le fils de son mari Thésée. A la mort de celui-ci, les passions éclatent, dévastatrices, conduisant inéluctablement à la mort. le destin est en marche, inexorable et chacun devra en payer le prix.
Magnifique et triste histoire que celle de Phèdre. Je vous avoue que je n'ai pas été aussi touchée que j'aurais cru l'être, mais le genre théâtral n'est pas celui qui recueille tous mes suffrages en temps normal.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
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Une tragédie très agréable à lire, et dont les références les plus obscures sont expliquées en bas de page (sans être intempestives). J'avais quelques réticences à me lancer dans cet ouvrage, puisqu'étant dégoûtée par mon approche de Racine durant mes études. Je suis donc agréablement surprise par ma lecture assez rapide : une fois dans le bain, cela va tout seul ! J'ai pris grand plaisir à suivre l'aventure de Phèdre et son beau-fils, où morale et pathos sont bien dosés.
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Quoi de plus horrible à vivre qu'un amour non partagé ? C'est ce que subit Phèdre ici puisqu'elle est éprise de son beau-fils, Hyppolite, qui la dénigre et lui en veut pour cet amour interdit mais est en même temps épris d'une autre, Aricie. Phèdre, veuve de Thésée, roi d'Athènes, est une femme respectable et respectée mais qui manque cruellement d'amour, ce qu'Hyppolite refuse de lui donner.
Magnifique pièce de Jean Racine où l'on retrouve les personnages de la mythologie greco-latine et dans laquelle les thèmes de la passion, de l'amour obsessionnel et de l'inceste sont abordés. Cette pièce a traversé les siècles et continuera à les traverser puisqu'elle considérée comme un classique de la littérature française. À découvrir !
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