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EAN : 9782265117785
704 pages
Fleuve Editions (12/04/2018)
  Existe en édition audio
4.04/5   440 notes
Résumé :
Interrompu un matin dans l'écriture de son prochain roman, Manuel Ortigosa, auteur à succès, trouve deux policiers à sa porte.
Cela aurait pu n'être qu'un banal et triste accident – une voiture qui, au petit jour, quitte la route de façon inexpliquée. Mais le mort, Álvaro Muñiz de Dávila, est le mari de Manuel, et le chef d'une prestigieuse dynastie patricienne de Galice.
Dans ce bout du monde – sublime peut-être, mais aussi le plus archaïque de tout... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (93) Voir plus Ajouter une critique
4,04

sur 440 notes
Que c'est triste. Oh mais quelle tristesse ! Triste de perdre un être cher. Encore plus tristes sont les étonnantes, les perturbantes découvertes que celles de la famille, de la lignée de ce mari disparu. Avec l'écrivain, Manuel, qui vient de perdre Alvaro son mari dans un accident de voiture loin, bien loin du lieu où il aurait dû se trouver, nous gratterons, découvrirons, explorerons, pisterons et nous irons de surprises en surprises mais toutes plus accablantes les unes que les autres.
Découvrir une famille dysfonctionnelle. Rencontrer une belle-mère acariâtre, méchante. Déchiffrer les codes de moeurs sorties des boules à mites de cette lignée d'aristocrates d'un autre temps. Retourner dans le temps, dans l'enfance, dans les années d'internat.Triste vie de famille pleine de secrets. Manuel aura à faire . Il s'écrasera, il doutera, à force de fouiller cette terre et ces gens inconnus mais il se relèvera et revivra.
Dolores Redondo nous présente des personnages riches, étoffés, avec de la substance et du caractère . C'est la force de ce roman. Une délicatesse et un respect dans la virulence des sentiments et des gestes qui accompagnent ceux-ci. L'autrice a su nous surprendre tout le long de la lecture de "Tout cela je te le donnerai". Pour ma part, une excellente lecture .
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Ce matin-là, le monde de Manuel s'écroule. Alors que cet écrivain à succès travaille sur son prochain roman, la police lui annonce que son mari Álvaro vient de se tuer dans un accident de voiture. Sur une route déserte de Galice, à 600km de Madrid, il se serait endormi au volant. En état de choc, Manuel se rend sur place et, aiguillonné par un garde civil qui vient de prendre sa retraite, comprend rapidement que la mort d'Álvaro n'est pas accidentelle. Avec son improbable acolyte, il mène l'enquête et découvre peu à peu que son mari avait bien des secrets, à commencer par le fait qu'il était toujours en contact avec sa famille, alors que celle-ci l'avait soit-disant banni des années auparavant en raison de son homosexualité. Manuel fait connaissance avec cette partie de la vie d'Álvaro dont il ignorait tout, et rencontre les différents membres de cette famille richissime, issue d'une noble lignée galicienne. Il comprend vite que le prestige séculaire des Muñiz de Dávila leur vaut, depuis des années, respect et crainte de la part du "petit peuple", et la complaisance, voire la complicité des autorités, dont ils ont usé et abusé par le passé, n'obéissant qu'à leur seule et unique loi : sauver les apparences à tout prix. Et ce n'est peut-être pas terminé, parce que les secrets de famille que Manuel met à jour sont très lourds et très laids.

750 pages pour tout cela, c'est beaucoup trop, aussi foisonnante que soit l'intrigue. Trop de descriptions, un lyrisme et une touche surnaturelle qui sonnent mal, une écriture trop didactique qui ne laisse pas de place à la suggestion et à l'intuition du lecteur, tout cela ralentit et noie l'histoire, au point qu'on s'y perd par moments. Pourtant on sent l'engouement de l'auteure pour cette belle région sauvage, et son envie de bien faire les choses en développant la psychologie des personnages et les nombreuses thématiques (critique de l'aristocratie, abus sexuels dans l'Eglise, résilience, trahison, croyances et traditions, viticulture,...), mais tout cela est un peu caricatural, n'est pas abouti et manque de force. Globalement peu convaincant, donc, à l'exception des descriptions du fleuve et des coteaux escarpés de la Ribeira Sacra, qui donnent furieusement envie d'aller se balader sur les rives du Miño et de savourer ensuite un verre de Mencía ou de Godello.
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Oh nom d'un chien ! Quelle claque ce fut, ce roman ! J'ai l'impression en le refermant de perdre une partie de ma famille. Très bien rythmé, avec une écriture empreinte de délicatesse. Cela m'a donné l'envie de découvrir les autres romans de l'auteur.
De même ses personnages sont très loin de la tendance manichéenne actuelle. Qualités et défauts se mêlent et s'entremêlent...

Que feriez-vous si la Garde Civile venait sonner chez vous tôt le matin, pour vous annoncer que votre mari est mort ? Qui plus est, mort à des centaines de kilomètres de là où vous pensiez qu'il se trouvait... Et si vous découvriez qu'il ne vous avait pas tout dit sur son enfance et sa famille...

Argh... Difficile de ne pas vous saturer d'indices, faites-moi confiance sur ce point : une fois ce livre ouvert, vous n'aurez plus aucune envie de le lâcher.

Bonne lecture :)
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Tout cela je te le donnerai fait référence aux possessions innombrables qu'invoquent Satan pour tenter le Christ. C'est aussi le roman qui me permet de découvrir la romancière espagnole Dolores Redondo.

Lorsqu'on apprend que son mari vient de trouver la mort dans un accident de voiture, c'est déjà une épreuve sans nom. Mais quand de surcroît cet accident est survenu à des centaines de kilomètres de l'endroit où ledit conjoint était sensé être, ça fait beaucoup trop. Et pourtant, pour Manuel, écrivain quinquagénaire de Madrid, ça n'est qu'un début.
Dès ce premier chapitre où ces deux terribles enclumes tombent sur la tête du Madrilène, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour lui, torturé entre la mort de l'être aimé et la poisseuse et détestable sensation d'avoir été trahi par ce même être. Comment lâcher prise au chagrin quand toutes les années vécues ensemble, l'amour qu'on croyait partagé, se retrouvent comme salies par le poison des mensonges envisagés?

Les chapitres suivants conduisent Manuel, et nous par la même occasion, en Galice, à la recherche de la vérité sur qui était véritablement Álfaro et qu'est-ce qu'il s'est réellement passé au moment de sa mort. Il est des couvercles qu'on ne soulève pas sans conséquences non plus que sans souffrances. Dolores Redondo, à travers son roman, pose la question suivante : que vaut-il mieux? Trouver la vérité aussi éprouvante soit-elle, ou choisir de partir en préférant ne rien voir, ne rien savoir? Dilemme dilemme.

Si le livre présente une trame d'ensemble qui reste convenue, sa richesse porte surtout sur la personnalité des protagonistes mis en scène. Les personnages, à commencer par Manuel et le lieutenant Noguares, sont construits avec recherche et solidement étoffés à mesure que les chapitres défilent. Faux-semblants, vraies vipères, Dolores Redondo multiplie pistes et indices dans sa narration labyrinthique. Un peu trop parfois sans que ça n'alourdisse la lecture au point de la rendre pesante.

Et quelles magnifiques descriptions de la Galice, de ses vignes en terrasses au bord du fleuve, tradition viticole qui remonte au début de notre ère et dont les récoltes sont des prouesses physiques. Accessoirement j'ai aussi appris grâce à l'auteure que le vin galicien se buvait traditionnellement non dans des verres mais dans de petits bols de céramique ou de porcelaine. Un détail peut-être mais j'avoue en être friande. Dolores Redondo donne très envie de se rendre dans cette belle région du nord-ouest de la péninsule, de visiter les pasos, les vastes domaines aristocratiques des Grands d'Espagne qui continuent de suivre autant que possible les us séculaires de leur famille. Peut-être en humant l'air à la recherche des effluves envoûtants des fleurs de gardenias...

Une très belle découverte que ce bon pavé de 750 pages environ paru il y a peu chez Pocket. Je compte bien lire la trilogie policière que l'auteure a écrit avant ce roman. Son style (et la traduction bien sûr) est très agréable à lire.
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Des coups frappés à la porte, insistants, énergiques, impérieux.
Ecrivain à succès, Manuel Ortigosa voudrait les ignorer. Il est occupé à terminer son dernier roman, il est inspiré, en verve.
Mais les coups ne cesseront pas et il se décide à ouvrir la porte sur le gouffre vertigineux dans lequel il va tomber. La Guardia Civil lui annonce que son mari est mort dans un accident de voiture quelque part dans un coin perdu de Galice. Au choc succède le soulagement. Alvaro est à Barcelone pour affaires, cela ne peut être qu'une grossière erreur. Et pourtant…Ce n'est là que le début de l'enfer pour Manuel qui s'aperçoit qu'il ne connaissait pas l'homme qu'il avait épousé. Alvaro était un Grand d'Espagne, un marquis chef d'une famille riche et puissante de Galice. Alvaro lui avait caché tout un pan de son existence…Pourquoi ? Parce qu'il avait honte de lui ? de son homosexualité ? Sur place, l'écrivain découvre qu'il hérite de tous les biens de son époux, au grand dam de son frère et de sa mère. Et il n'est pas au bout de ses surprises. En effet, Nogueira, un garde civil fraîchement retraité, lui annonce qu'il soupçonne un meurtre derrière la mort d'Alvaro. Entre chagrin, incompréhension et colère, Manuel entame une enquête. Qui était vraiment son mari et pourquoi a-t-on voulu le tuer ?

Conteuse espagnole hors pair, Dolores Redondo nous emmène ici au fin fond de la Galice, dans un coin d'Espagne où la famille Muñiz de Dávila règne en maître depuis des siècles.
Bien sûr, les temps ont changé mais les mentalités restent figées dans un passé et l'on reste toujours très respectueux d'une famille qui fait vivre la région.
Manuel découvre l'étendue des biens que possédaient son défunt mari et se heurte à l'hostilité de sa belle-famille. En particulier, la Marquise, la mère d'Alvaro. Une femme dure qui place la réputation des Muñiz de Dávila au-dessus de tout, et a fortiori des sentiments.
Si l'écrivain pensait refuser son héritage et regagner rapidement Madrid, il change d'avis à cause d'un policier à la retraite qui attire son attention sur des incohérences concernant l'accident d'Alvaro. Débute alors une enquête qui va plonger les deux hommes dans les plus sombres secrets de la riche famille. Manuel va douter de son mari, de sa sincérité, de son honnêteté. Mais il va aussi se rapprocher de sa belle-soeur et de son neveu et, contre toute attente, se lier d'amitié avec Nogueira, l'irascible et homophobe garde civil qui va entrouvrir sa carapace et se confier.
Au- delà de l'enquête, efficace et pleine de rebondissements, Tout cela je te le donnerai est aussi un roman sur la perte, le deuil, la famille et brasse de nombreux sujets tels que la pédophilie, la drogue, le viol, la puissance des riches, etc.
Et, en prime, l'autrice nous régale de magnifiques descriptions de cette région méconnue d'Espagne.
Un roman foisonnant et immersif. le temps de la lecture on a réellement l'impression de vivre aux côtés d'Alvaro et de Nogueira, de partager leurs repas, leurs moments de complicité, leurs coups de blues.
Un coup de coeur.
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critiques presse (1)
Actualitte
18 avril 2018
Alvaro Muniz de Dávila, fils d’une famille patricienne de Galice disparaît. Et pour son mari, le romancier Manuel Ortigosa, de ces vignes escarpées sortira un vin des plus amers à boire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Lire était une défense, un bouclier pour pallier ses difficultés à communiquer.
Mais écrire était infiniment plus que cela.
L’écriture était un palais, un gigantesque labyrinthe dont il arpentait pieds nus et le sourire aux lèvres, les pièces secrètes où il s’arrêtait pour caresser des trésors.
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Ce jour-là, il plut sans discontinuer. Depuis presque deux semaines qu’il était en Galice, il avait appris à ne pas se fier aux promesses d’un ciel dégagé qui, en quelques heures, pouvait se couvrir au point d’anéantir tout espoir d’amélioration, mais il avait aussi assimilé le savoir propre aux gens d’ici qui leur permettait d’identifier les journées où il ne cesserait pas de pleuvoir. La pluie madrilène était nerveuse, rapide et impétueuse. Imprégnée de la saleté des trottoirs, elle filait vers les égouts et disparaissait de l’atmosphère lorsqu’elle cessait de tomber. Ici, en revanche, la terre absorbait l’eau, l’accueillait comme un amant avide et, quand la pluie s’arrêtait, sa présence demeurait dans l’air comme un spectre palpable susceptible de se matérialiser à nouveau à tout instant.
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Durant quelques secondes, il observa, pensif, le curseur qui clignotait à la fin de la dernière phrase. La matinée lui réussissait bien, mieux que les trois dernières semaines, parce que, même s’il répugnait a l’admettre, il écrivait plus facilement quand il était seul à la maison, qu’il travaillait à son rythme, libéré des petites interruptions routinières que sont le déjeuner et le diner, et se laissait simplement porter. Dans cette phase d’écriture, c’était toujours la même chose. Soleil de Thèbes serait terminé dans quelques semaines, peut-être même plus tôt si tout allait bien, et jusqu’à cet ultime instant, cette histoire serait toute sa vie, son unique obsession, le seul objet de ses pensées, qui l’occuperait jour et nuit. A chaque nouveau roman, il connaissait cette sensation à la fois vitale et dévastatrice, comme un sacrifice qu’il désirait et redoutait à la fois. Une expérience intime qui, il était conscient ne faisait pas de lui la plus agréable des compagnies.
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La vérité ne vaudrait-elle que lorsqu'elle nous montre ce que nous voulons bien voir? Quand elle nous apporte un soulagement face aux ravages de l'incertitude? Et si, au lieu d'un baume qui vient apaiser nos blessures, la vérité n'était qu'un autre acide, plus virulent encore?
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«  Lire était une défense, un bouclier pour pallier ses difficultés à communiquer.
Mais écrire était infiniment plus que cela. L’écriture était un palais, un gigantesque labyrinthe dont il arpentait, pieds nus et le sourire aux lèvres, les pièces secrètes où il s’arrêtait pour caresser des trésors . »
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