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EAN : 9782743652203
442 pages
Payot et Rivages (17/02/2021)
3.98/5   70 notes
Résumé :
Un jeune homme sans qualité relate ses années d’apprentissage entre 1960 et 1984 dans une petite ville de province, au sein d’une famille pauvre et dysfonctionnelle. Marqué par la poisse, indifférent au monde qui l’entoure, il se retrouve néanmoins au centre d’événements morbides : ses voisins sont assassinés à coups de cutter, son frère cadet commet un braquage et disparaît avec le magot, des malfrats reviennent régler leurs comptes, une journaliste qui enquêtait s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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Les abattus est un très grand roman noir. Un très grand roman social aussi. Sordide et efficace. L'histoire se déroule sur une longue période et est découpée en 3 grandes parties : les vivants 1960-1983, les morts 1982-1983 et les fantômes en 2018. le récit narre la jeunesse d'un jeune garçon dont le destin semble semer le chemin de cadavres. Issu d'un milieu modeste et peu affectueux (ses 2 frères le tyrannisent, sa mère déprime, son père boit), il va devoir apprendre à éviter les coups du sort et à se frayer un chemin plus favorable. Mais il n'est pas toujours simple de sortir de sa condition...L'écriture, très factuelle, très détaillée, interactive parfois donne un réel tempo au livre. Elle est étonnante au départ mais en parfaite adéquation avec l'histoire car elle permet d'être au plus près des actions et pensées du narrateur. de même, la construction du récit est inattendue, avec un changement surprenant en 3ème partie. Voilà un roman et un héros qui me marqueront longtemps, même si le personnage principal n'a même pas la chance d'être nommé. Une réussite !
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Quel que soit le genre littéraire dans lequel on se cantonne et bien au-delà du fait de lire une quantité astronomique de romans, ce qu'il y a de réjouissant avec la lecture c'est d'être constamment surpris aussi bien par l'intrigue, notamment dans le domaine de la littérature noire, mais également par le style ce qui se révèle bien plus ardu avec cette sensation que tout a été créé dans le domaine et qu'il ne reste guère de possibilités innovantes en matière d'écriture. Pourtant on ne compte plus les voix dissonantes qui nous interpellent et qui nous dérangent parfois en nous sortant de notre zone de confort à l'exemple de James Ellroy (Le Dahlia Noir, Rivages/Noir 1988) ou de David Peace (1974, Rivages/Noir 2002) pour ne citer que quelques exemples emblématiques contemporains qui ont marqué le roman noir. Bien moins médiatisés et probablement moins excessifs, des auteurs comme Andrée A. Michaud (Bondrée, Rivages/Noir 2016), Pierre Pelot (Braves Gens du Purgatoire, éditions Eloïse d'Ormesson 2019), Eric Plamondon (Taqawan, éditions Quidam 2018), Gilles Sebhan (Cirque Mort, éditions du Rouergue 2019), Kent Wascom (Le Sang Des Cieux, éditions Christian Bourgeois 2013) ou Frédéric Jaccaud (Hécate, Série Noire 2014) ont également contribué à cette diversité en matière de style avec une écriture à la fois dissonante et surprenante, s'accordant à merveille avec les sujets parfois dérangeants qu'ils abordent au gré de leurs sombres récits. Loin d'être exhaustive, on pourra désormais ajouter à cette liste le nom de Noëlle Renaude, dramaturge française, qui nous livre avec son premier roman noir, Les Abattus, un récit déroutant qui s'articule autour d'un individu étrange dont la vie terne est ponctuée d'une singulière somme de faits divers frappant son entourage.

De 1960 à 1983, dans une petite ville de province, un jeune homme désincarné chronique dans son journal une vie sans fard au sein d'une famille aussi pauvre que dysfonctionnelle. Pourtant à mesure qu'il se raconte, on décèle quelques événements morbides qui ponctuent son existence comme le braquage dans lequel son frère est impliqué ou le meurtre de ses voisins. Et puis il y a ces flics et ces malfrats qui rôdent en se demandant s'il n'est pas en possession du butin que son frère lui aurait confié. Mais indifférent au monde qui l'entoure, le narrateur poursuit une existence morne tout en côtoyant une étrange journaliste qui s'interroge sur ces faits divers jusqu'à ce que qu'elle finisse par être victime d'une noyade. Et puis soudainement, le journal s'interrompt marquant la disparition brutale de celui que son entourage considère tour à tour comme une victime ou un suspect. Mais sait-on seulement s'il y a un lien entre tous ces faits divers ?

Avec cette chronique d'une France ordinaire, Noëlle Renaude décline une succession de faits divers qui vont survenir dans le cours de la vie de ce personnage désincarné dont on ne connaît ni le nom, ni même le prénom en insufflant au texte ce sentiment d'étrangeté qui contrebalance avec la banalité de cette vie morne, presque déprimante au sein d'une famille frappée durement par la pauvreté dont on découvre toute la panoplie de dysfonctionnements sociaux qui vont avec. En parcourant cette première partie qui se décline sous la forme d'une espèce de journal où le jeune narrateur relate, avec une froideur qui fait frémir, tous les événements qui ponctuent son existence, on ne peut s'empêcher d'éprouver une espèce de fascination pour cet individu dont on ne sait pas vraiment quoi penser. Simple spectateur des faits divers qui frappent son entourage, ou manipulateur machiavélique, tout l'enjeu de l'intrigue réside dans le rôle que joue cet étrange narrateur qui semble totalement dépourvu de sentiment. Avec le regard distant de ce singulier protagoniste, le lecteur découvre cette dichotomie propre au roman noir au moment où la banalité du quotidien est soudainement bousculée par l'impact du fait divers en tentant vainement de faire le lien entre les multiples événements qui jalonnent son existence à l'instar du meurtre sanglant de ses voisins ou du braquage dont son frère est l'instigateur et avec lequel il entretient d'ailleurs des rapports ambigus. Au cours de cette chronique du quotidien, on découvre également les petites veuleries et les petites trahisons de toute une galerie de personnages qui gravitent autour du narrateur avec cette impression de mesquinerie et de secrets dérisoires que chacun d'entre eux semblent détenir et vouloir préserver à tout prix, comme une espèce de bien précieux comme cela semble être le cas avec Max, le beau-père de l'auteur du journal, ou Rachel, cette journaliste énigmatique qui s'acharne à vouloir éclaircir les zones d'ombre du meurtre des voisins du narrateur qui semble être un témoin-clé.

Avec le décès de la journaliste que l'on retrouve noyée et la disparition soudaine du narrateur, Noëlle Renaude entraîne le lecteur dans une seconde partie qui apporte autant de confusions que de réponses en adoptant le point du vue des différents protagonistes qui ont fréquenté cet étrange jeune homme que tous s'accordent à définir comme refermé sur lui-même. Comme une toile d'araignée savamment élaborée, on découvre ainsi que bon nombre d'interactions et de liens surprenant entres plusieurs personnages au gré de certaines interprétations qui se révéleront, pour quelques unes d'entre elles, complètement biaisées. On navigue ainsi toujours dans le doute quant au déroulement des multiples faits divers qui ont marqué certains des protagonistes, ceci d'autant plus que flics et enquêteurs amateurs ne parviennent pas à trouver d'explications au sujet de la disparition du jeune homme et de corrélations entre les multiples événements qui ont jalonné sa vie. Il faut dire que l'on côtoie des femmes et des hommes résolument ordinaires qui n'ont absolument pas le profil d'enquêteurs chevronnés qui seraient dotés de facultés hors norme en matière d'investigation. C'est bien le coup de génie de Noëlle Renaude de faire en sorte que le quotidien, que l'ordinaire reprennent le dessus au détriment de toute velléité de résoudre ces singulières affaires qui sombrent dans l'oubli.

On baigne ainsi dans un environnement glauque et déprimant où la résignation semble être le mot d'ordre qui frappe l'ensemble de protagonistes choisissant de reprendre le banal cours de leur triste existence tandis que dans une troisième partie prenant le forme d'un épilogue, Noëlle Renaude donne la parole aux morts ou plutôt aux fantômes qui vont finalement nous éclairer sur le destin de certains des personnages principaux. En adoptant cette dimension surréaliste, la romancière met ainsi en lumière quelques quiproquos et quelques éléments surprenants qui vont nous permettre d'avoir un vision saisissante sur l'ensemble d'un récit se révélant finalement bien plus terrible qu'il ne le laissait paraître.

Nouvelle voix originale, sortant du registre habituel du roman noir à caractère social, Noëlle Renaude nous livre avec Les Abattus un récit âpre à l'atmosphère à la fois poisseuse et cafardeuse qui s'inscrit dans le quotidien ordinaire d'individus troublants qu'elle met en scène avec un indéniable talent autour d'une succession de faits divers singuliers. Une réussite.


Noëlle Renaude : Les Abattus. Rivages/Noir 2020.


A lire en écoutant : Les Souvenirs de Léo Ferre. Album : L'Espoir. 1974 Barclay.
Lien : http://monromannoiretbienser..
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Dans l'offre éditoriale pléthorique actuelle, il est précieux de découvrir parfois la voix singulière et novatrice d'un auteur qui prouve que tout n'a pas encore été inventé ni écrit. Les abattus de Noëlle Renaude est une expérience littéraire inédite et savoureuse, qui renouvelle le roman noir souvent maltraité parce que souffrant d'une réputation erronée de genre facile accessible au premier écrit-vain venu.

Bienvenue dans une famille tuyau-de-poêle pauvre et déglinguée, maman torche ses trois moutards mâles tous un peu fêlés, papa boit puis papa meurt, vivement remplacé par Max qui fait une entrée triomphale dans la smala en augmentant la fratrie d'une petite soeur, grosse, moche et bête, puis maman boit-sans-soif et meurt, son foie lâchant en même temps que tout le reste. Bref, rien ne va. Dans cet environnement digne de Affreux, Sales et Méchants ou d'Emile Zola plusieurs fois cité, le focus est mis sur le cadet ; cadet des soucis des autres s'entend. En dépit de ce milieu hostile à un épanouissement harmonieux, cet anti-héros pourtant né sous le signe de la chierie intégrale, poussé par quelque enseignant bienveillant et peut-être par un instinct de survie méritoire, parvient à se hisser au niveau du bac et accède à la vie terne et inintéressante d'employé de banque, tandis qu'autour de lui, tombent les morts comme à Stalingrad.


Le héros n'a ni nom, ni prénom . Au départ, seuls la fillette puinée, le beau-père, le poisson rouge et certains protagonistes extérieurs à la famille sont baptisés par l'auteure. La ville de province n'est pas nommée non plus, mais représente l'archétype d'une bourgade endormie dans sa grisaille ou sa neige gadouilleuse, à la bien-pensance hypocrite, où les bourgeois et les manants ne se mélangent pas, sauf parfois dans une brasserie ou un bistrot pour y répandre les dernières rumeurs et médisances. Enfin, il faut noter que le héros jette sur cet environnement un regard indifférent, il n'éprouve rien, n'a pas d'avis tout en étant attachant. Tous les contextes, géographiques ou historiques sont floutés au profit de la description de cette famille-paratonnerre frappée par toutes les déficiences économique, affective, culturelle, et conséquemment par les problèmes financiers, policiers ou judiciaires sans oublier la scoumoune, facteur possiblement aggravant !


Tout est intéressant dans ce roman, à commencer par le style de l'auteure, susceptible de dérouter par son phrasé saccadé, elliptique, ses dialogues incrustés, son rythme unique bien adapté au récit de ces vies sans queue ni tête et changeantes au gré des infortunes, la seule fortune étant celle du casse du siècle réalisé par le second fils, petite frappe locale puis délocalisée. La galerie de personnages – journaliste aux motivations inexpliquées, notaire excentrique et gay, tenancière de bistrot à la cuisse légère, ou flic fantômatique - est le 2ème atout de ce roman si bien troussé, comme le sont certaines femmes de l'intrigue par le héros qui ne ressent rien pour elles, ni désir, ni attirance, juste une envie ponctuelle en prise directe avec ses glandes. Toutes ces personnes vont se croiser, s'oublier puis se recroiser dans un ballet mortifère étalé sur plusieurs décennies.


Il faut, selon mes critères, lire ce roman sans trop se torturer pour savoir où Noëlle Renaude veut aller, car quoi que l'on imagine, on sera à côté de la plaque. Il faut se laisser porter par son écriture, son inventivité, son culot qui seraient inutiles sans son immense talent. Plutôt que de chercher les raisons mal définies qui m'ont fait apprécier cette lecture, je préfère dire en vrac à quelles oeuvres préalables elle m'a fait penser et tout d'abord et avec force à Buffet froid de Bertrand Blier pour son humour noir, son surréalisme affleurant, des situations à la limite de l'absurde ; en second lieu à Franz Bartelt parce que deux des lieux stratégiques de l'intrigue sont une brasserie et un hôtel provinciaux à souhait où Vertigo Kulbertus ne déparerait pas ; ensuite à Graeme Macrae Burnet pour la restitution de l'atmosphère d'une ville de province figée dans un indépassable passé ; enfin et surtout à Hervé le Corre pour l'étude sociale, et ce n'est pas la moindre de mes références.

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Dès la description de sa venue au monde, le narrateur des Abattus – jeune garçon puis homme dont on ne connaîtra jamais le prénom – pose la substance de ce que sera sa vie. Pas une errance mais une façon d'être ballotté par les événements plus que par une volonté propre. Né dans une famille bancale, notre « héros » avance comme il peut sur les béquilles qu'il s'est forgées, sans grand sentiment. Car comment savoir aimer quand on n'a jamais appris ni à chérir ni à pleurer ? Il tente de toutes ses forces de faire son chemin dans une vie banale, presque effacée. Mais tout,autour de lui, semble vouer à le faire échouer dans sa tentative de normalité. Comment ne pas se faire remarquer quand vos voisins se sont égorger juste au-dessus de chez vous en pleine nuit à coups de cutter ou encore quand votre frère a pris part à un casse plutôt spectaculaire ?
Le roman de Noëlle Renaude narre une vingtaine d'années de la vie de cet anti-héros, personnage malgré lui d'une vie qui ne semble pas vouloir lui laisser de répit. Et quand lui-même disparaît, quelle trace a-t-il laissé dans les mémoires de ceux qui l'ont côtoyé ?
Avec Les Abattus, la dramaturge Noëlle Renaud signe son premier roman. L'écriture y est nerveuse, directe, s'embarrassant peu de fioritures. On y reconnaît l'influence d'une écriture théâtrale issue du discours où l'on avance rapidement. Et l'on se laisse emporter aux côtés de ce personnage que l'on plaint, que l'on affectionne aussi parfois tant on se dit qu'il n'a pas été gâté par la vie. Pourtant il pose sur la vie et les autres un regard si détaché que l'on s'éloigne peu à peu de lui, comme si, à l'instar des personnages qui l'entourent, il nous tenait nous aussi, lecteurs·lectrices à distance respectable. Plus précisément qu'un éloignement, c'est une forme de détachement qui s'opère en nous, face à ce destin contre lequel le sort semble s'acharner. Un étonnant roman noir dont je ne mesure pas encore la trace qu'il laissera dans mes souvenirs de lectrice mais qui s'est révélé prenant dès les premières pages.
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"Les Abattus" est un livre qui prend le temps de planter le décor et de faire grandir ses personnages. Nous allons découvrir et accompagner le personnage principal, sur près de deux décennies, des années 1960 aux années 1980. Il nous raconte par le détail son quotidien fait de misère, de violences familiales et de rêves. Son amitié avec le fils du riche propriétaire de la brasserie lui fait miroiter un avenir bien différent de celui qui lui semblait promis par ses origines.
Mais alors qu'il tente, bon gré mal gré, de s'émanciper, de devenir un homme, il ne peut s'empêcher de remarquer que les décès brutaux et les disparitions inexpliquées se multiplient autour de lui. Se pourrait-il qu'il ne s'agisse que d'une succession de coïncidences ? Ces événements sont-ils liés ? Et s'ils le sont, pourquoi en serait-il le dénominateur commun ? Car c'est bien ce que « le flic » semble penser, à chaque fois qu'il rôde, à la recherche d'un des frères du narrateur tombé dans le grand banditisme.
Dans ce roman savamment orchestré, sans effets ni tambour, l'autrice distille le doute, creuse les failles, dévoile les âmes. Ce livre est sombre, dur, déroutant; même l'écriture est "abrupte" comme tout ce qui arrive au narrateur.
Les 3 parties du livre se répondent, défont l'écheveau de toutes ces vies intriquées et la dernière partie est saisissante. J'ai beaucoup, beaucoup aimé!!
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Les vivants parlent tout le temps pour ne rien dire ou cacher ce qui les arrange alors que les morts, bien que privés de paroles, en disent long encore, bien plus qu'eux, les vivants. Les morts n'ont plus les moyens de mentir.
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Denise se maquillait, elle s’enveloppait de parfum, elle avait du rouge à lèvres, elle dandinait en marchant. Elle m’appelait son poussin.

Gilles disait, ma mère est comme ça, elle plaît, et elle aime ça, plaire. Mon père, lui, s’en fout, il fait des affaires, tu comprends, il a hérité cette brasserie de son père, il encaisse et il tient à me remettre le bien familial, il dit, prospère et en meilleur état encore que celui qu’il a reçu. Ma mère a épousé mon père pour son blé, tu comprends.
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Les choses se sont inversées. Ma mère partait au boulot, lui restait à la maison. Ma mère a commencé à le traiter de bon à rien, de parasite, de raté, qu’elle était obligée d’entretenir en lavant la merde des autres. Un après-midi, elle lui a balancé à la figure qu’il avait jamais été foutu de la faire jouir, il l’a giflée. Elle s’est tenu la joue, a saisi le couteau à pain et s’est jetée sur lui. Ola a hurlé. Max a pris Ola, la voiture, et il est venu me chercher au lycée.

Ta mère est folle.

On a eu les services sociaux sur le dos. Ma mère a été internée d’office. Le calme est revenu.
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Ils sont assis, moi debout, ils sont laids, grossiers, tout chez eux est laid, le corps raide et aigre de Gueule d’amour, les bajoues de Babar, sa peau luisante, ses dents noircies par les cachous, les cheveux brossés en arrière de Gueule d’amour, leurs sales tronches, ils attendent, j’essaie de les imaginer jeunes, beaux, amoureux, bébés, ils n’ont pas pu être un seul jour de leur vie agréables à voir, Babar s’éponge, Gueule d’amour a entrouvert la bouche, avancé la mâchoire inférieure, un petit bouledogue, tout fripé, tout inutile.
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La vie est faite comme ça. Personne n'y peut rien. La malchance frappe où elle veut et quand elle veut. La chance aussi , par contrecoup.
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