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EAN : 9782070349142
304 pages
Gallimard (24/01/2008)
3.2/5   32 notes
Résumé :

Phnom Penh, 1970. Au lendemain du coup d'État qui porte au pouvoir un gouvernement favorable aux Américains, un diplomate français rattrape la Cambodgienne qui lui a volé de l'argent et la ramène chez lui de force. Cinq mois plus tard, le corps de la jeune fille est retrouvé dans la brousse, au nord d'Angkor. Près d'elle, un plateau rituel destiné aux offrandes. Étrange affaire qui risque de prendre un tour pol... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Avec le Saut du Varan, François Bizot nous emmène au Cambodge dans les années 70, une fois la plupart des français partis et alors que les khmers rouges tentent de renverser le gouvernement pro-américain.
Le roman est nourri de l'expérience de François Bizot qui travaillait à cette époque, comme l'un de ses personnages, en tant qu'ethnologue à la restauration d'Angkor, là même où se situe l'intrigue de son bouquin. Il sera même prisonnier des khmers rouges et racontera son aventure dans Portail, son premier livre couronné de plusieurs prix.
Le Saut du Varan nous plonge dans cette ambiance fin de monde (les colons sont sur le point de se faire foutre dehors), un monde où la lumière des femmes asiatiques attire les hommes blancs comme des papillons.
Le bouquin démarre comme un polar et Bizot possède l'art de peindre des portraits d'une écriture forte et décidée : des portraits d'hommes, des portraits de blancs, ces hommes blancs en train de se perdre, corps et âmes, dans les jungles d'Asie.
Avant une fin sombre et désabusée, la seconde partie du roman nous a semblé plus pesante où l'auteur, poursuivi par le bouddhisme, se laisse aller à des digressions mystiques, dans une sorte de jungle philosophale où, cette fois, c'est le lecteur qui s'égare un peu ...
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C'est après avoir vu le film « Le portail », d'après le livre de François Bizot, que j'ai eu l'envie de lire un autre de ses récits. J'étais alors au Cambodge et ces récits liés à l'histoire des Khmers rouges m'interpellaient beaucoup. C'est donc dans une petite librairie francophone de Siem Reap que je me suis procuré ce livre. En fait en dehors du contexte de l'achat du livre, je me souviens juste avoir été déçu. Aucun détail de l'intrigue ne m'est resté.
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Avec le Portail, François Bizot m'avait subjugué par la force de sont témoignage et par sa langue.

Il nous propose ici de retourner au Cambodge un peu avant l'arrivée au pouvoir des Khmers Rouges.
Il ne s'agit plus d'un récit autobiographique mais d'une sorte de faux polar qui tourne peu à peu à la quête mystique.
L'auteur parvient parfaitement à rendre l'ambiance de fin de règne qui prévalait à l'époque parmi les personnels diplomatiques et scientifiques français en place.
La dernière partie, presque onirique, à convié chez moi des réminiscences de " La voie Royale " et de " Apocalypse Now ".
Mais ne nous y trompons pas, Bizot ne galvaude pas le folklore local dans un but cosmétique, il nous initie à un Cambodge qui n'existe probablement plus en partageant avec nous ses solides connaissances du pays, de son histoire, de ses habitants et du Bouddhisme.

Encore une excellente lecture.
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Ce n'est pas seulement un roman policier, c'est aussi un roman qui nous permet de découvrir le peuple khmer et surtout ses traditions, son langage, ses croyances très anciennes, les différents visages de ce peuple, à la fois moderne et très ancien. C'est aussi un livre qui nous montre les méfaits de la colonisation et de la soi-disant protection des pays riches.
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François Bizot, après avoir écrit des témoignage que le Cambodge des kherms rouges, se lance dans un roman et en particulier un roman policier. Il situe son livre pendant les premiers jours de prise de pouvoir des kherms rouges en 1970. Une jeune fille est retrouvée égorgée, éventrée, au Nord d'Angkor. Comme elle travaillait chez un conservateur français, un inspecteur français est dépèché sur le terrain pour tenter de résoudre ce crime.
L'inspecteur va découvrir ce paysn rencontrer les ressortissants étrangers qui travaillent sur le site d'Angkor. Il va tenter de comprendfre les rites ancestraux de la culture khmere.
Je n'ai pas réussi à être convaincu par ce livre, intéressé par cette intrigue et par ces personnages en majorité masculins, plus interessés par le physique des jeunes khmers que par leur culture.
Un peu déçue par cette lecture.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
La jeep rejoignit le sillon carrossable qui fendait le paysage plein nord, avec une rectitude si parfaite qu'on l'aurait dit tracé au cordeau. Un tel alignement ne pouvait être qu'une marque hostile de l'homme ; il contrariait les lois de la création et blessait la vue. Sur l'affleurement granuleux de la terre, où tout caresse l'œil quand c'est l'œuvre du temps, rien n'est droit. Du ciel, c'est ce qui permet de distinguer d'emblée la route ou le canal des rides émouvantes que forment les rivières, les montagnes, toutes produites par l'oscillation des fluides mystérieux qui courent à sa surface. Seules les œuvres humaines assujettissent la nature à cette rectitude, tout comme les systèmes de pensée échafaudent leurs doctrines en suivant toujours le même tracé simplificateur.
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L'inspecteur demeura longtemps les jambes pliées sous lui, ordonnant dans ses doigts les feuilles fraîches qu'il avait eu soin d'arracher dans sa course. Ainsi recroquevillé au milieu de la nature, dont les grouillements se mélangeaient aux siens et à ceux de ses pensées, son oeil s'attacha à de toutes petites choses qui bougeaient partout, insectes solitaires, minuscules sensitives, soubresauts des brins d'herbe. Sous les nuages, la friche où il était venu se cacher livrait à son regard des perspectives nouvelles. Jamais il n'avait vu le ciel d'aussi bas. Et tandis que son ventre s'allégeait, un flot d'images changeantes afflua à son cerveau; il songea à l'homme préhistorique et aux grands sauriens qui avant lui déjà déféquaient sur la terre, et la conscience lui vint que la vie dans l'univers n'était peut-être rien d'autre que ce transit entre une absorption et une déjection sans fin. Une guêpe vint se mêler au carrousel des moucherons attirés contre ses paupières. Au loin, le gong d'un temple se mit à battre faiblement.
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Au-dessus de lui, le ciel entamait sa révolution nocturne: sur le dôme incendié,
tel un charriage de nappes d'or et de platine qu'un immense bien-être l'envahit, comme si plus rien n'avait d'importance. L'idée lui vint que pareil spectacle se serait produit hors de son regard, bien improbable à cette heure et en ce lieu, de même qu'après sa mort ombres et lumières continueraient à zébrer les nues avec autant d'allégresse. Il sentit que mourir ne serait pas si terrible.
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[...] Chez Rénot, c'était tôt ou tard un préalable, une règle infrangible, un test : il avait reçu des khmers que la richesse d'une rencontre se joue à la qualité du silence qu'on est en mesure d'établir. Ce n'est qu'en se taisant qu'on peut percer l'autre, éprouver son ambiance, détecter ses intentions, atteindre son âme sous l'intelligence.
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[...] D'ailleurs, regarde. L'homme, c'est la seule créature qui vienne au monde en pleurant. Dans la douleur. Tu vises ? La seule ! Et ça, mon vieux, ça se paie toute la vie. Une naissance pareille, c'est un signe. Le drame ontologique par excellence.
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Video de François Bizot (1) Voir plusAjouter une vidéo

INVITE PLT FRANCOIS BIZOT
Pour la sortie de son livre "Le Portail", plateau avec François Bizot, ethnologue français et membre de l'Ecole française d'Extrême-Orient, qui a été fait prisonnier en 1971 par les Khmers rouges. Il y raconte ses 3 mois de détention dans un camp de prisonnier à TUOL SLENG.
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