Idéalement les racontars de Riel se lisent en hiver, au coin du feu, avec un verre de bibinne quelconque pour se réchauffer et s'échauffer. Mais en été, par une chaleur torride, ils ne sont pas moins bons, je viens d'en avoir la preuve! Chaque retrouvaille avec ces chasseurs, très zen à leur façon, me transporte dans un univers chaleureux, confortable, amusant et fascinant à la fois. Que de sagesse derrière des apparences rudes et rustres, que de situations dramatiques qui trouvent presque toujours un dénouement serein, que d'humour d'autant plus efficace parce que non avoué! L'arrivée d'un musulman, les exploits d'un corbeau, un faux procès, le dressage de loups, le vertigo d'un étudiant, rien ne perturbe vraiment ces chasseurs qui voient plutôt là l'occasion de jaser un bon coup tout en dégustant, bien sûr, des eaux-de-vie du cru. Et dire qu'il ne me reste plus que deux recueils de racontars à lire. Misère.
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Humour trop étranger à ma culture, ou trop masculin, en tout cas je n'ai pas ri...
A essayer une autre fois !
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La veine d’un poète, c’est rien d’autre qu’une espèce d’intestin spirituel qui a besoin d’être bien rempli avant de pouvoir se vider. Anton est parti faire le plein, et tu verras, tôt ou tard, tout ressortira, sauf s’il nous fait une occlusion.
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour.
Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
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