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Guy Le Querrec (Illustrateur)Jim Harrison (Préfacier, etc.)Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782845970038
130 pages
Textuel (12/10/2000)
4.28/5   9 notes
Résumé :
Le 29 décembre 1890, la cavalerie américaine massacre plus de 300 hommes, femmes et enfants sioux regroupés autour de leur chef, Big Foot, à Wounded Knee (Dakota du Sud).

C'est la fin des guerres indiennes. Du 15 au 29 décembre 1990, les cavaliers Lakotas ont refait le parcours de leurs ancêtres jusqu'à Wounded Knee, afin de commémorer le centième anniversaire de cette tragédie.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
« Sur la piste de Big Foot » est un reportage photographique du français Guy le Querrec de l'agence Magnum. Cent ans après les terribles événements qui ont conduit à l'assassinat de Sitting Bull et au massacre de plus de trois cent femmes, enfants et hommes à Wounded Knee, les Sioux lakotas ont suivi la piste de leurs ancêtres. Ils ont repris jour après jour, très précisément du 15 au 29 décembre 1990, le trajet emprunté par Big Foot et les siens en 1890.
Comme cent ans auparavant, le froid de décembre 1990 est glacial et terrible dans l'état du Dakota du sud ; moins quinze degrés tout au long de la période. Les photos noir et blanc de ce parcours de mémoire en sont encore plus saisissantes. Certaines situations évoquent des images sorties du passé, pour autant la chevauchée est bien contemporaine.
A noter une très belle préface de Jim Harrison, sept pages très denses.
Le livre, paru en octobre 2000, est déjà ancien mais il est toujours disponible dans les bonnes bibliothèques. Et ce serait dommage de s'en priver.
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En cherchant un roman de Jim Harrison à lire, je suis tombée sur sa préface pour cet album de photographies. J' ai été émue et me le suis fait offrir à Noël. Je le montre à mon entourage et la réflexion fuse mais on croyait qu' il n'y avait plus d' indiens. Ca m' a surprise. Donc j' ajoute ce livre en hommage aux nations indiennes décimées et ignorées de beaucoup.Jim Harrison vient de mourir ce printemps ; c'est ma façon de rendre hommage à un grand écrivain et un grand homme.
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Une belle préface de Jim Harrison ouvre ce livre de photographies très sobres dont l'auteur a suivi le pèlerinage effectué en décembre 1990 par les descendants des Lakotas qui survécurent au massacre de Wounded Knee un siècle plus tôt. A cheval et par un froid de loup, les cavaliers des réserves de Standing Rock et Cheyenne River ont entrepris de remonter la piste jusqu'au lieu du massacre. Au cours de cette chevauchée, ils seront rejoints par des Lakotas des réserves voisines, mais aussi par des Chippewas, des Choctaws, car la tragédie qui s'est abattue sur le peuple Sioux concerne toutes les autres tribus.

Les photos en noir et blanc ont capturé le quotidien de ces cavaliers, leur imprimant une dimension tragique. Car ce pèlerinage évoque à la fois un passé douloureux et un avenir sans espoir. Tiraillés entre deux mondes et deux époques, les Amérindiens tentent de donner un sens à leur vie. Les véhicules sont garés à côté des chevaux et des tipis, les danseurs de pow-wow en costumes traditionnels côtoient les spectateurs en vestes et jeans, et dans les salles communales des centres culturels, le drapeau américain et le crucifix s'opposent aux crosses à plumes d'aigles et à la bannière de l'AIM.

Cette chevauchée avait pour but de rendre hommage à ceux qui sont tombés à Wounded Knee, mais, comme le souligne un participant, elle aura peut-être permis à certains de trouver un sens à leur vie. S'impliquer réellement afin de restaurer l'unité Indienne, continuer à transmettre le savoir ancestral aux plus jeunes, militer pour récupérer les Black Hills… Loin de s'achever sur un constat d'échec, ou de susciter l'amertume, cette chevauchée a redonné du courage à ceux qui ont remonté la piste, et tout le talent de le Querrec est d'avoir su capter cette volonté au fil de ses clichés.

Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
La dernière chose à laquelle un américain doté de la moindre conscience morale désire penser, ce sont les Sioux. Autant oublier qu'on a des coudes, avant de s'en cogner un, douloureusement, contre une porte. Ca vous arrête net, et cette douleur bénigne vous rappelle des événements nettement plus pénibles, par exemple le jour où vous vous êtes fracturés le dos ou le cou.
Les premiers habitants de l'Amérique formaient plus de cinq cents tribus ; nous n'en avons traité aucune aussi mal que les Sioux. Jusqu'à une date récente, même des historient renommés avaient tendance à évoquer le massacre de Wounded Knee comme "la bataille de Wounded Knee" ce qui revient à parler de la bataille de Treblinka, de la bataille de Buchenwald ou de notre prpre bataille de Mi Laï. Après la fin des "Guerres Indiennes", qui se résument pour l'essentiel à une longue boucherie, il n'y a eu aucun Plan Marshall, mais simplement la création du Bureau des Affaires Indiennes, sans doute l'administration la plus insidieuse de toute l'histoire de notre république. Pour passer du général au particulier, je me rappelle avoir vu, il y a vingt ans, sur la réserve Navajo de Keams Canyon, des enfants infirmes jouer pieds nus dans la neige, une image incroyable. A peine une semaine plus tard, dans les locaux de la Société historique du Nebraska, je regardais des photos prises immédiatement après le massacre de Wounded Knee. Ma vision monoculaire s'est légèrement brouillée (je suis borgne) quand j'ai découvert la photo d'un ravin rempli d'enfants morts. Il avait fait un froid terrible et l'on aurait dit que les membres gelés de ces enfants s'étaient disposés d'eux mêmes pour adresser une supplique maladroite à un ciel muet. Des massacres comparables pour le nombre des victimes avaient déjà eu lieu à Sand Creek, dans l'est du Colorado, chez les Cheyennes, et à Bear Creek chez les Shoshones, quand l'un de nos soldats avait décrit la tuerie comme "une partie de plaisir". Il est sans doute difficile de connaitre la véritable histoire de notre propre pays, mais la plupart de mes concitoyens ne semblent pas trop s'en inquiéter. Nos manuels scolaires ne reconnaissent jamais clairement que nous sommes descendus de nos bateaux pour anéantir une civilisation extrêmement variée, dont les cinq cents incarnations possédaient un art et une littérature orale d'un raffinement admirable. Nos armes ont inclus revolvers et carabines, famines et maladies.

La raison de nos conquêtes avait pour nom : cupidité.
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Mardi 25 décembre 1990

Quelque part dans les Badlands (zone rocheuse quasi lunaire au Nord de la réserve de Pine Ridge) est enseveli dans un lieu secret le corps de Crazy Horse, chef emblématique, vainqueur à Little Big Horn, assassiné en prison.
Crazy Horse avait toujours refusé d'être photographié...
Les ghost dancers de 1890 avaient espoir de redonner vie par leur danse à ce guerrier mythique sans image et sans tombe.
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« L’une des illusions les plus formidables de l’Amérique, c’est que nous allons de mieux en mieux. Cette conviction se fonde essentiellement sur notre perversion du calvinisme, pour qui la richesse récompense la vertu. Et puisque nous sommes riches, nous sommes forcement vertueux. »
Jim Harrison
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Le froid est intenable. Le soir, quand Guy, comme tous les participants, se présentera, il sera chaleureusement applaudi par les cavaliers lorsqu'ils leur dira : My english is very weak but I have learnt two words : cold and courage.

Traduction approximative :
Mon anglais n'est pas bon mais j'ai appris deux mots : froid et courage.
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Va ton chemin mon enfant,
va ton chemin mon enfant,
et tu deviendras une nation,
chantaient quelques survivants non résignés au lendemain du massacre de Wounded Knee. Il était dit alors que la septième génération née après Wounded Knee ramènerait l'unité du peuple lakota. Cent ans plus tard, les cavaliers des réserves de Standing Rock et Cheyenne River repartent sur les traces de leurs ancêtres.
Parmi eux, des enfants de cette septième génération.
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Enterre mon corps Wounded Knee
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