Avant de commencer ce livre, j'avais un a priori plutôt mitigé : si j'étais un peu rebutée par l'aspect « science-fiction » qui transparaissait dans la présentation de l'éditeur, j'étais par contre très enthousiaste face au thème de la folie annoncé par le titre. Cette thématique m'intéresse beaucoup dans la littérature, de tous lieux et époques confondus, et je suis toujours curieuse de lire comment les écrivains ont su la traiter et la faire transparaître chez leur(s) personnage(s).
Dans
Les Paradis du Fou,
Muriel Roland-Darcourt a choisi de la faire naître chez Lazare Verne, un homme malade à qui il ne reste que quatre mois à vivre selon les médecins. Il refuse cette « condamnation à mort » et se réfugie, sans s'en rendre compte, dans la folie, voyageant sur différentes planètes, assez semblables à la terre, où il retrouve divers personnages récurrents qu'il aime ou hait tour à tour.
Cette plongée dans la folie commence très rapidement : bien trop vite à mon goût ! A peine a-t-on appris la maladie du personnage principal à la première page que celui-ci devient déjà violent envers ses proches, car refusant de réprimer ses envies, à la seconde et part dans l'espace six pages plus loin ! Tout le livre se déroule ensuite à cette vitesse vertigineuse, ne laissant guère ou presque le lecteur s'habituer à un nouvel environnement, pour se terminer après 90 pages bien trop denses pour moi. Habituée à plus de lenteurs, de suspense ou de descriptions, j'ai eu l'impression que cette oeuvre avançait bien plus vite que moi et que je la poursuivais en vain, éjectée de la fusée dès le début du voyage.
Cette rapidité du récit a, selon moi, nui au traitement du motif de la folie : survenue trop soudainement, elle n'est pas du tout vraisemblable, on n'y croit guère. On plonge certes dans les mondes imaginés par ce fou, on les parcourt avec lui, mais un enfant ou un personnage doué d'imagination aurait tout aussi bien pu inventer ces aventures lors d'un jeu. La folie semble n'être ici qu'un prétexte à raconter, alors qu'elle aurait pu être bien plus. Dommage.
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