Le même fleuve de vie
Qui court à travers mes veines nuit et jour
Court à travers le monde
Et danse en pulsations rythmées.
C'est cette même vie qui pousse à travers
La poudre de la terre sa joie
En innombrables brins d'herbe,
Et éclate en fougueuses vagues de feuilles et de fleurs.
C'est cette même vie que balancent flux et reflux
Dans l'océan-berceau de la naissance et de la mort.
Je sens mes membres glorifiés au toucher de cette vie universelle.
Et je m'enorgueillis,
Car le grand battement de la vie des âges
C'est dans mon sang qu'il danse en ce moment.
Le préambule
Ecrire la mémoire lui donnant un visage
recueillir en langage ce qui laisse
sur les sens ses traces,
je me demande ce que cela signifie !
Cette prétention,
enfantillage de la vie,
fait semblant de tromper la mort
et s'en félicite :
son envie de vaincre
dans le jeu de vivre et de mourir
fait naître alors
en invoquant un charme
des brumes fantastiques
sous mille formes.
Le cours du temps fatal
grignote le temps terrestre ;
aussi l'esprit sculpte-t-il
son second en ombre.
"Ceci reste", dit-il, mettant le cap
sur l'invisible :
si la mort le conteste,
il ne peut l'entendre.
Moi, je suis pris dans les mailles
de l'existence fugitive ;
mon image, de ma propre écriture,
traverse l'espace, le temps ;
qu'importe si j'ignore cela
le jour de la chute finale,
si un autre le sait,
je concède avoir réellement vécu.
Tu trouveras dans ces mélodies
une jeunesse éloignée qui te charmera,
trouveras ton moi par-delà tes propres confins.
J'apporte aujourd'hui d'un printemps passé
l'envolée de la flûte qui chanta l'amour,
recueille-la dans tes paupières mi-closes,
prends-la dans tes soupirs.
Dans ton zéphyr printanier je déposerai
la trace fugitive de mon chagrin oublié,
comme le parfum subtil des fleurs fanées.
Ma douleur de jadis te fera tressaillir
le coeur sans nulle raison ;
en pensée tu sauras qu'en ce temps-là
tu n'étais pas encore et pourtant tu étais
au théâtre du monde jeune
de l'autre côté du rideau dans les coulisses.
Si vous fermez la porte à toutes les erreurs, la vérité aussi restera dehors.
Citation trouvée dans "Mafalda, l'intégrale".
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix
Béatrice Valantin : voix, clavier
Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion
Guillaume Leprevost : basse, guitare
Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku
Madalina Obreja : violon
Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020.
Plus d'informations sur www.deleyaman.com
À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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