Nous ne savons pas aimer

Un livre indéniablement bien écrit, au style irréprochable.
Un bel hommage de la langue française.
Malheureusement l'auteur ne se renouvelle pas.
Comme dans beaucoup de ses livres, il fait une autobiographie où il se complet à parler de gens célèbres qu'il a côtoyés.
Il parle aussi encore des ses amours, du désir, de Napoléon......
toujours le même registre.
Son écriture et son esprit me font un peu penser à Jean d'Ormesson que je trouvais cependant plus imaginatif dans ses textes.
J'en conclurais que Jean-Marie Rouart a tous les talents et le savoir-faire pour être un excellent écrivain, mais qu'il lui manque l'imagination pour se réinventer et surprendre le lecteur.
Je serais tentée de lui mettre 5 étoiles pour le style mais seulement 2 pour le contenu.

C'est étrange... On ne sait comment lire ce livre... une énième forfanterie d'un auteur qui ne peut s'empêcher de faire étalage de ses "amis" (des gens importants style Giscard ou Mitterand...) et qui nous en gave et en profite pour raconter ses coups (sa vie amoureuse visiblement)... comme une autobiograhie indispensable... pas sûr que la vie de M.Rouart ait un quelconque intérêt et il faut être Proust pour raconter une vie sans intérêt aussi génialement, Rouart en est tellement loin... en tout... Je ne parle même pas de ce cinquantenaire ou soixantenaire qui se raconte ici comme le ferait un ado... pathétique...Ou bien c'est un vrai roman, une vie inventée, rêvée... et ça n'est pas un roman très intéressant. Par le plus grand des hasards je lis en même temps que ce livre le Sexus de Henry Miller, qui raconte lui aussi sa vie amoureuse mouvementée, ses amis, sa vie quotidienne, tout sans intérêt premier mais il y a une écriture, il y a un souffle comme on dit, qui font même passer les mots et les images les plus crus... Rouart ? : un (petit) écrivain français... et tout est dit ?? J'en avais lu d'autres de lui qui m'avaient porté... je n'en lirai plus... trop peur de retomber sur ce genre de prose artificielle et prétentieuse.

En refermant ce livre on se pose la question : qu'est ce que l'amour?
Comme disait Sacha Guitry: «  l'amour n'existe pas , il n'y a que l'amour propre »
Monsieur Rouart est un papillon de jour et de nuit qui butine toutes les belles fleurs qu'il trouve sur son chemin toujours en quête de lui-même .
Ses rencontres semblent plus fictives que réelles tant il les associe à ses fantasmes littéraires faisant de toutes ses femmes des personnages de roman . Ainsi , aux yeux du lecteur (qui n'en croit pas ses yeux!)il se disculpe d'être un fieffé libertin en « anoblissant « ses activités sexuelles puisque lui-même et toutes ses femmes s'identifient aux héros et héroïnes De Stendhal et autres écrivains.
Les anecdotes concernant Mitterrand, Giscard, Philippe Tesson , Jean d'Ormesson ,son maître à penser et Hersant sont savoureuses.
Le récit est magnifiquement écrit quelquefois même au service d'une cruauté dans, par exemple, le portrait qu'il fait de Dominique Jamet.
Cependant on éprouve un certain malaise à l'étalage de toute ces conquêtes sans réel lendemain même si il les situe dans les cadres paradisiaques des îles méditerranéennes.