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EAN : 9782213022284
369 pages
Fayard (01/09/1988)
4.38/5   8 notes
Résumé :
" Plus lourd que le sable des mers pèsent mon chagrin et mon malheur. " Avec ce message biblique, Anatoli Rybakov, grand romancier de l'Histoire, nous conduit pas à pas dans l'univers de cendre et de silence qui clôt le destin d'une paisible petite ville d'Ukraine en 1943. Avant le dernier voyage au bout de l'enfer, il nous conte, sur plus d'un demi-siècle, la saga d'une famille d'artisans juifs qui n'est autre que la sienne. Image attendrie et enjouée de ces simple... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un roman autobiographique puisque A.Rybakov, va nous raconter sur plus d'un demi siècle,l'histoire de sa famille juive.une superbe "love Story",celle de Jacob et de Rachel.
Un couple que tout sépare :lui vit en Suisse(Bâle ) né d'un père russe ,célèbre chirurgien et d'une mère allemande,elle ,originaire d'une petite ville d'Ukraine,son père est cordonnier,la religion sera un obstacle aussi,mais leur amour triomphera de tout.Jacob,quittera la Suisse et une vie très aisée pour vivre avec Rachel en Russie .Le début du roman nous les dépeint comme un couple vivant dans le bonheur jusqu'à un certain jour de septembre 1941 où plus lourd que le sable de la mer le malheur s'abat sur leur univers naïf et chaleureux.
Cette petite ville d'Ukraine paisible va être le théâtre d'atrocités au nom d'une idéologie où le seul but était d'exterminer les juifs.La seconde moitié du roman est très très dure,on se demande comment des êtres dits"humains"
ont pu commettre de telles atrocités ?
On assiste à la naissance d'un ghetto qui va enfin se révolter mais à quel prix!
De toute évidence,les habitants de ce ghetto n'avaient plus rien à perdre puisqu'ils se savaient condamnés; de cette révolte il n'y aura que peu de survivants.
Une grande fresque de la résistance de cette population juive face à l'occupation allemande, fait de ce roman l'un des témoignages les plus marquants,poignants et bouleversants.A déconseiller aux âmes sensibles tant certains passages sont horrifiants et inhumains.Un livre à lire par devoir de mémoire. ⭐⭐⭐⭐
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Et à nouveau ce fut la place publique ,à nouveau on rassembla ces gens harassės qui n'étaient plus que des fantômes d'êtres vivants, et parmi eux,il y avait ma mère à qui il ne restait plus que Olia. Au milieu de la place ,agenouillė, les mains attachées derrière le dos, il y avait le petit Igor.Derriere lui,un SS avec une hache.Oů avaient-ils trouvé cet instrument ? Je n'en ai aucune idée. C'était un vieux modèle, en croissant de lune.Je sais qu'elle servait de jouet aux SS,dans la cour de la Kommandantur .Le jeu consistait à mettre un enfant à genoux les mains ligotėes derrière le dos,à lui faire baisser la tête et à le frapper avec la hache .Le vainqueur était celui qui réussissait à fendre d'un coup l'enfant en deux par le milieu.C'etait l'amusement auxquels ils se livraient dans la cour de la Kommandantur et qu'ils faisaient maintenant partager au public.
Stalbe dit à ma mère :
--《 Ton petit-fils est allé trouver les partisans.S'il nous montre le chemin,il aura la vie sauve,sinon il mourra.
--Il ne connaît pas le chemin des partisans ,répliqua ma mère.
C'est alors que le petit Igor se mit à crier:
--《 Grand-mère ,j'ai peur!》
Et maman lui dit:
-《 Ne crains rien mon chéri,ils ne te feront rien,baisse seulement la tête et ferme les yeux .》
Igor inclina la tête, cligna des yeux le bourreau leva la hache et,d'un coup ,coupa l'enfant en deux,juste au milieu,parfaitement .Le sang gicla mais le bourreau ayant revetu son tablier de cuir,ne fut pas éclaboussé.
Stalbe l'ancien maître d'école, déclara alors:
《 C'est ce qui arrivera à tous les enfants que nous trouverons hors du ghetto. Sachez-le!》
Puis s'adressant à ma mère :
《 Ramasse ton petit-fils personne ne le fera à ta place.》
Maman retira ses guenilles et y deposa,les morceaux ensanglantés du petit Igor.Elle les ramena à la maison et,le jour même ,l'équipe des fossoyeurs alla ensevelir ces restes au cimetière.
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Il pointa un doigt vers l'inscription gravée dans les deux langues et me demanda tranquillement:
《 Dis-moi ,Boris,ont-ils bien traduit le texte russe?》
Dans mon enfance ,probablement jusqu'à huit où neuf ans ,j'ai fréquenté le kheder, puis je suis allé à l'école russe et donc depuis longtemps oublié l'alphabet hébreu.
Pourtant,près de soixante ans plus tard ,ces lettres et ces mots ont surgi des profondeurs de ma mémoire, et j'ai lu:
VENIKOSI DOMOM LOI NIKOISI.
Ce qui veut dire :《 Tout se pardonne ,mais ceux qui ont versé le sang des innocents ne seront jamais pardonnés. 》
Voyant que je tardais à lui répondre ,Sidorov me jeta un regard futé, preuve qu'il avait compris ,et il me demanda à nouveau:
《 Alors ,ils ont traduit comme il faut?
--Mais oui,tout est bien,tout est exact.》
YALTA-PÉRĖDELKINO
1975-1977
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Cependant,il ne les mit pas tout de suite en application.Il n'en eût pas le temps. Peu après sa conversation avec Iossif,le ghetto fut victime de la première extermination.Cela dut probablement avoir lieu en février où mars 1942 ,selon certains ,en hiver ,selon d'autres au printemps ,je dirai donc entre fin février et le début mars.
Une semaine ou deux auparavant les Allemands avaient ordonné la réquisition de toutes les pinces,pioches et pelles pour les travaux de construction de la route,avaient-ils dit.
Des bruits couraient lå-dessus depuis longtemps : ce devait être une grande route allant du Nord au Sud et d'ailleurs Iossif en avait lui-même parlė à grand-père .La rėquisition n'eveillait aucun soupçon, tout le monde y était habituė depuis longtemps. Les Politzeï chargèrent les outils sur un véhicule qui les transporta dans la forêt ,près du kiosque d'Oriol, le pharmacien comme il fut établi plus tard ......
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Mon père avait-il quelque chose de particulier? Rien ,sinon qu'il était né en Suisse à Bâle. Et des citoyens suisses dans notre petite ville,il n'y en avait guère. Il était même le seul,C'est vous dire!
Pour le reste,c'était un simple cordonnier et pas des plus experts.Son père -mon grand-père était professeur à l'académie de médecine et ses frères -mes oncles ėtaient tous médecins.Mon père aurait dû lui aussi devenir médecin,mais au lieu de cela,il se fit cordonnier.
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La première 《action》 toucha les habitants de la rue de la tranche.A quatre heures du matin la colonne des travailleurs partit en forêt et,une demi-heure plus tard ,dans la nuit noire,les SS et les Politzeï, accompagnés de chiens firent sortir les gens dans la rue sous prétexte de désinfecter les maisons par crainte du typhus;à coups de fouets,de lanières et de crosses,ils les chassèrent du lit sans leur laisser le temps de s'habiller.Il fallait mettre les malades sur des brancards ou les porter sur le dos;les infirmes claudiquaient avec leurs béquilles, sous les injures et les mots obscènes ;ceux qui ne pouvaient bouger étaient abattus dans leur lit.Mais en dépit de cette précipitation, des jurons,des aboiements,des coups de trique et des décharges de revolver,aucun d'eux ne soupçonna que c'était la fin,qu'il ne leur restait que quelques heures à vivre.Chaque opération s'accompagnait d'injures,violences,de coups de fouet,de décharges et il fallait aller plus vite,toujours plus vite,sans réfléchir, en courant ,vite,vite! Celui qui s'attardait une minute était tué sur place! Plus vite!il fallait former une colonne de dix personnes par rangée, se donner la main plus vite!Lorsqu'une femme portait un bébé dans les bras et ne pouvait donner la main ,les soldats le lui arrachaient et fracassaient sa tête contre la chaussée où l'angle d'une maison;plus vite ,vous dit-on sales bêtes !les seuls bébés épargnés étaient ceux que leurs mères avaient eu le temps d'attacher contre elles avec des fichus ou des serviettes .Une seule chose comptait:se hâter, vite,vite!en moins d'une demi-heure, on avait chassé des maisons huit cents personnes voisines ,on avait tout entendu,le ghetto était réveillé et tous s'étaient barricadés dans les maisons.Vaine protection....
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Rybakov
Parution en France du livre d'Anatoli RYBAKOV "Les Enfants de l'Arbat" (Albin Michel). Interview à PARIS de l'écrivain soviétique qui, à 77ans, a bien connu Joseph STALINE : il décrit (traduction simultanée) son admiration pour CHAPLIN (extrait noir et blanc film en illustration), son amour pour son dentiste, son caractère "cruel, perfide, amoral, hypocrite" et son goût du pouvoir. Il...
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