D'après le Larousse, astringent se dit d'une substance qui resserre et assèche les tissus, et peut faciliter leur cicatrisation, et se dit aussi d'un vin trop chargé en tanins et qui resserre les papilles gustatives.
C'est un peu le qualificatif que l'on pourrait attribuer à "
La joueuse de go", roman paru en 2001 de l'autrice française d'origine chinoise
Shan Sa : une prose sans recherche apparente, sans effet superflu, mais disant "à l'économie" ce qu'elle a à dire, d'une façon simple, claire, concise, certains diront tranchante. À certains égards elle fait penser à
Knut Hamsun, dans "
La faim" par exemple.
Cette lycéenne amatrice du jeu de go, pour lequel elle est extrêmement douée, se rend régulièrement sur une place de la ville où se retrouvent des amateurs de ce jeu qui s'y affrontent. Elle joue régulièrement contre un inconnu. Chacun des protagonistes concentre à l'extrême son attention sur le jeu, mais aussi sur son adversaire dont il apprend à connaître le style de jeu bien sûr, mais aussi les réactions, et dont il essaie de deviner la personnalité. C'est d'une découverte mutuelle qu'il s'agit en fin de compte, évoluant vers ce qui apparaîtra comme un amour fou, même si inavoué.
Amour fou, mais amour impossible en ce bas monde comme si souvent en littérature : nous sommes en Mandchourie en 1931, durant la guerre qui y est menée par l'empire japonais. le final dévoile ce dont il s'agit d'une façon magistrale.
Un très beau roman, une belle langue, une belle histoire.