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EAN : 9782709644655
140 pages
J.-C. Lattès (04/09/2013)
3.29/5   112 notes
Résumé :
Tout cela n'a rien à voir avec moi décortique un chagrin d'amour, selon une méthode relevant de la fantaisie, de la poésie et de la science. Il se présente comme un traité académique, dont l'auteur serait à la fois le sujet et l'objet (dispositif qui révèle ses limites, ne nous le cachons pas). Alternant observations cliniques et textes lyriques, photos et correspondance, ce roman-collage est à la fois une enquête de police (les objets du quotidien sont présentés co... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Tout le monde peut se tromper. Après tout, l'amour n'a rien d'une science exacte ! Mais tout de même… Certain(e)s ont plus le chic que d'autres pour tomber inévitablement sur LA personne qui n'est pas faite pour eux… Alors forcément, quand la rupture survient (et elle finit toujours par arriver) et bien ça fait mal ! Oui, on a beau tenter de se faire une raison, prendre conscience de la non compatibilité avec l'être aimé, la souffrance n'en est pas moins forte (au début en tout cas !) et n'a tendance à s'effacer qu'avec la rencontre d'un nouvel individu, tout aussi peu compatible, mais qui ne manquera pas de nous faire souffrir davantage ! Alors, besoin purement masochiste ou véritable hasard, complètement indépendant de notre volonté ?

C'est ce que tente d'analyser Monica Sabolo, dans son roman/récit « Tout cela n'a rien à voir avec moi », après avoir vécu une nouvelle déception amoureuse… Construit en trois parties : « de l'aveuglement », « Des antécédents », « de l'effondrement », l'auteur nous raconte ses déboires amoureux tout en faisant le point sur la raison (peut-être héréditaire ??) de ses échecs et de ses choix souvent malheureux… Un livre agréable à lire, parsemé de clichés en noir et blanc qui l'animent, le rendent plus vivant, plus ludique aussi (la couleur aurait tout de même apporté quelque chose je pense). Néanmoins, je regrette que l'introspection et les réflexions de Monica Sabolo n'aient pas été plus poussées, plus creusées… J'ai eu l'impression qu'elle se contentait de faire un constat assez factuel des évènements, sans forcément en tirer une leçon ou se remettre en question, me laissant la sensation de rester en surface… Un roman sympathique donc, mais qui ne me marquera pas plus que ça. A noter qu'il a néanmoins reçu le prix de Flore 2013.
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Attirée par la première page de ce livre qui parle du phénomène de l'aveuglement amoureux illustré par une photo du titanic, j'ai été conquise par cet humour piquant que l'on retrouve tout le long. C'est l'histoire de MS, follement amoureuse de XX qui semble bien indifférent à cet élan même s'il y succombe du bout des lèvres. MS souffre, analyse, décortique, persévère et tombe (coule) malgré tout, à chaque fois, dans le piège de l'espoir vain.
J'ai adoré ce roman aux allures autobiographiques (mais non tout cela n'a rien à voir avec l'auteur) parsemé d'illustrations choisies avec minutie qui éclairent parfaitement le texte. Les errements de MS nous sont dévoilés dans son entièreté. Pensées profondes sur le bonheur, sms entre copines, radiographie des poumons, tableau des antécédents (enfance passée entre une mère borderline et un père narcissique), photos diverses, … chaque élément nous est offert pour comprendre comment MS passe de l'aveuglement à l'effondrement.
Ce livre est un objet littéraire unique en lui-même qui fait mouche par son intelligence fine, pas trop guindée, et qui se révèle à la fois drôle, dur, et libérateur.
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C'est un grand chagrin, un chagrin d'amour qui se prend la porte. La porte d'un type qui joue le sale tour d'aimer sans toujours. C'est un petit chagrin, un chagrin d'amour d'une blondinette qui fait son herbier « I still loving you ». Elle, elle pense à lui outrancièrement comme un rouge à lèvres qui déborde. Lui, il l'oublie outrageusement façon Gatsby sans le magnifique et enfourche son scooter direction les brumes du petit matin. Plus il va loin, plus elle le cherche. Plus elle écrit, moins il répond. Point de salut pour les mauvais écoliers.

Car, c'est avant tout cela « Tout cela n'a rien à voir avec moi » une rencontre qui aurait pu rimer et qui finit par ne rimer à rien. En cause : une écorchée vive et un ténébreux qui se fait la belle. Incompatibilité des rives. En dépit des livres exigeants, des films en noir et blanc, en dépit du vin blanc partagé le soir sur une Rive plus à droite qu'à gauche. Jamais la cloche de l'amour n'entonne son ding ding dong enchanteur et le « suis moi je te fuis » devient le tragique mantra de la narratrice. Et le pourquoi ? Mesdames, mais tout cela n'a rien à voir avec nous. La faute à une mère border line partie un soir d'été avec une valise Gucci sur les routes de la romance transalpine qui finit dans le fossé. La faute à la vie qui pousse de travers et nous tacle dans son cercueil de vide, avant même qu'on ne la comprenne. La faute à la Dolce Vita, la faute à la rue Mazarine, la faute aux feuilles mortes.

Bon, je respire. En jargon psy on dit de l'amour « L'amour, c'est deux névroses qui sont compatibles ». Et si c'était vrai et si tout simplement l'exaltation ne pouvait jamais rencontrer la fuite ?

Cependant, oui, un joli livre, un ton, un collage sentimental astucieux qui par moments s'égare sur les sentiers pailletés du champagne pour filles et sauve la mise par une mélancolie vénéneuse bien balancée sur ses talons aiguilles. Quelque chose en creux d'une Sagan pas encore assez ivre, de cette ivresse de l'intime qui va cueillir l'universel.

A lire, en versant une larme de dépit sur nos amours perdus et en félicitant chaudement Monica Sabolo d'avoir eu le courage de tremper sa plume dans son cambouis émotionnel. Parce que quoi qu'on en dise, des crapules du rêve bleu, nous en connaissons toutes. A bon entendeur salut.

Monica Sabolo a obtenu le Prix de Flore 2013 avec ce roman.

Astrid Manfredi, le 12/12/2013
Une chronique à retrouver sur mon blog : http://laisseparlerlesfilles.com/
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J'ai choisi "Tout cela n'a rien à voir avec moi" un peu par hasard, attirée en premier lieu par le titre et la couverture d'un rouge vif, puis par le résumé.
En le débutant je m'attendais, naïvement je l'avoue, à une énième histoire d'amour qui tourne mal. Et bien c'était une erreur car ce livre n'a rien d'une romance fleur-bleue classique, il est plutôt du genre inclassable.
La première partie, intitulée « de l'aveuglement », relate les débuts de la relation entre MS et XX. Ils travaillent dans la même entreprise, leurs bureaux se faisant face au sein de l'open space, et, bien qu'apparemment très différents l'un de l'autre, leur lien déborde bien vite du cadre professionnel.
Le fond est donc assez simple mais la forme se révèle déconcertante: le style tient tout à la fois du journal intime, de l'enquête policière et de l'étude de cas scientifique. L'auteure, qui s'exprime un peu comme le ferait une voix off dans un reportage, nous prend à témoin en nous exposant diverses preuves, écrites ( retranscription de sms, de notes ou de lettres ) ou matérielles ( objets hétéroclites ), de l'histoire qui se noue entre les protagonistes.
S'il n'y avait pas eu de petits traits d'humour pour égayer l'ensemble je me serais prodigieusement ennuyée.
On comprend peu à peu, entre les lignes, que la relation entre MS et XX est bancale dés le départ et qu'il y a peu de chances pour qu'il en ressorte quelque chose de bon. Alors qu'elle ( MS ) est dans la demande, l'action, la verbalisation, lui ( XX) est dans l'immobilisme, l'attente, le silence.
Je me suis d'ailleurs demandé s'il était vraiment question d'amour entre eux; là où l'une est en manque de tout l'autre paraît juste saisir l'occasion. Il n'est nullement question ici de coup de foudre ou de passion.

La deuxième partie, intitulée « Des antécédents », adopte finalement le style du roman. On y découvre les origines troubles de MS, dont le prénom est en fait Monica, fille illégitime d'une mère émotionnellement instable tombée sous le charme d'un séducteur de bas étage qui l'a abandonnée sitôt sa grossesse connue. On apprend ses premières expériences amoureuses, déjà déséquilibrées, et on devine la construction de son difficile rapport aux hommes, confortée par sa fugace rencontre avec son géniteur ( qui ne sait décidément pas rester ).
C'est ici que prend naissance la véritable problématique du livre: quel impact a notre histoire personnelle sur notre relation aux autres et les choix amoureux que nous faisons?

La troisième et dernière partie, intitulée « de l'effondrement », est, au niveau du style, un mélange des deux précédentes. Elle démontre en filigrane, par l'exploration de la personnalité d'Ambra ( la mère de MS ) et du couple qu'elle forme avec son nouveau conjoint, comment et à quel point l'exemple des parents, leur propre rapport à l'amour, imprègne et définit inconsciemment le futur comportement amoureux des enfants et peut être destructeur.
On y lit les derniers échanges entre Monica et XX, signes de son mal-être, de son manque de considération pour elle-même et de son incapacité à reconnaître combien la relation à laquelle elle s'accroche est vide de sens, préférant ainsi la médiocrité à la solitude. On découvre aussi l'abandon de sa mère, le lien ambigu et malsain qui en a découlé avec son beau-père et les traces que ces blessures ont laissées comme autant de failles dans les fondations de son être.
Les pièces s'emboîtent et le puzzle prend forme. On comprend que ce livre n'a finalement pas grand chose à voir avec la romance mais plutôt avec le manque d'amour, constitutif du rapport aux autres ( dont la relation amoureuse n'est qu'une des possibilités ), de reconnaissance et, de façon générale, l'absence.

Je suis ressortie de cette lecture mitigée: la forme du livre m'a vraiment déstabilisée et je n'y ai pas vraiment adhéré. J'ai du coup eu du mal à m'attacher, ou en tous cas à m'identifier, aux personnages et plus particulièrement à Monica. Ce n'est qu'à partir de la deuxième partie du roman que j'ai commencé à mieux la comprendre et, finalement, à la plaindre.
En dehors de ça je trouve le questionnement soulevé par l'auteure très intéressant et habilement amené, ça fait clairement réfléchir ( surtout quand on est soi-même parent )! ça laisse même un petit sentiment de malaise…


Lien : https://mllejuin.wordpress.c..
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26/11 19h50 : un verre de rosé Pamplemousse
Ai pris cet après-midi deux livres à la bibliothèque
Pour l'un il fallait la syllabe « sa » et Sabolo c'est un très joli nom.
Pour l'autre « Daimler s'en va » je l'ai pris parce qu'il était cité dans bibliothèque de Survie (recueil de Beigbeder)
Page 20 Monica Sabolo cite « Daimler s'en va » : quelle coïncidence …

26/11 : 20h00
La narratrice échange des mails, envoie des lettres, se croit amoureuse, réécrit des lettres (à un écrivain mort…)

26/11 21h10
Je referme ce court roman (autobiographique), la forme est intéressante : des lettres, des mails, des photos… sur le fond l'héroïne est inquiétante…ou très perturbée… tout s'éclaire à la fin ….glaçant…
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critiques presse (1)
LePoint
13 août 2013
Tout cela n'a rien à voir avec moi, troisième roman de l'auteur, est une oeuvre d'art. Et un texte émouvant, très émouvant.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Cher Monsieur Berthet [...] Ma requête relève à la fois de l'intérêt littéraire (votre style facétieux et mélancolique, bravo, vraiment) et de la nécessité psychologique. Ce texte me serait en effet utile pour comprendre d'autres garçons accablés et immatures dans votre genre. Ces garçons qui prononcent des phrases comme "je pourrais être agent secret" ou "je voudrais être l'homme de la situation tel qu'il est décrit dans Simple journée d'été de Frédéric Berthet". Qu'est ce que cela signifie ? Un garçon qui dit cela est-il un garçon amoureux ? Ne croyez-vous pas que la vie soit suffisamment épuisante pour ne pas devoir, en plus, chercher des réponses dans des textes épuisés ? Avec toute ma gratitude, je vous prie d'agréer ...

La question de la transmission se pose ici avec toute son acuité et son mystère. Que transmet-on à son enfant ? Des cheveux blonds, des yeux bleus, de tout petits pieds? Mais aussi le goût de la cigarette, du panettone, des garçons possédant une guitare ? Doit-on envisager pour ce fœtus une vie remplie de valises faites au milieu de la nuit, valises qui reviendraient inévitablement à leur point de départ quelques semaines plus tard ? En d'autres termes ce fœtus est-il voué à revivre, encore et encore, des émotions encodées dans une région fossile de son cerveau et ainsi traverser, de façon quasi simultanée, l'amour et la fin du monde, l'espoir et la foudre, une comédie romantique et un film de zombie ?
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Dans cette première partie, nous étudierons le phénomène de l'aveuglement amoureux. Nous verrons de quelle façon l'individu se voit frappé de cette pathologie implacable, alors même qu'il avance, ingénu et confiant dans la vie. Il est scientifiquement notable, pour ne pas dire émouvant, de relever les éléments précurseurs de la catastrophe, ces signes intrinsèques qui scintillent comme autant d'avertissements écrits en lettres de feu et que l'individu traverse, primesautier, avec le sourire innocent d'un enfant qu'on mène à l'autel sacrificiel.
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cher Monsieur Berthet,
je me permets de vous écrire à nouveau , car je viens de découvrir avec effroi que vous étiez mort.
Naturellement, je suis consciente qu'écrire à un auteur mort puisse s'appréhender comme le signe d'un déséquilibre mental.
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Monica les regardait passer dans les couloirs avec le sentiment d'une incomplétude honteuse, la sensation d'avoir été trahie par la nature. En l'espace de quelques mois, elles avaient perdu leurs joues et poussé comme des plantes tropicales, tandis que son corps s'était figé à un stade préhistorique de l'évolution, privé des attributs qui ouvrent des perspectives intéressantes, tels le mélange des salives ou les doigts glissés dans les interstices des chemises.
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Vidéo de Monica Sabolo
"J'avais été abandonnée par la flamme de la littérature..." L'écrivaine Monica Sabolo nous confie sa crise de la page blanche, avant d'avoir trouvé l'inspiration à partir d'un fait divers qui l'avait marquée : l'assassinat de George Besse en 1986 par deux membres de l'Action directe. Quelles ont été les raisons qui ont poussé ses deux femmes à commettre un tel acte ? Mais la réelle question que se pose l'écrivaine, et qui est à l'origine de son livre "La Vie clandestine", devient quasiment autobiographique : "qu'est-ce que je cherchais, moi, à travers cette histoire ?"
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