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EAN : SIE151162_934
J'ai lu (30/11/-1)
3.54/5   23 notes
Résumé :
Les premiers textes classiques de la science-fiction américaine parurent dans les Munsey Magazines, tels Ail-Story Week/y, Argosy, etc. Les meilleurs d'entre eux furent réédités dans Famous Fantastic Mysteries à partir de 1939.
Chaque numéro présentait un roman complet suivi de deux ou trois nouvelles et nous avons tenu à respecter cette coutume.
Le roman de George Allan England, Les ténèbres et l'aurore, raconte le réveil d'un couple de jeunes new-yor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lancé à une époque où le paysage de pulp compte déjà de nombreuses revues, Famous Fantastic Mysteries n'entend pas vraiment apporter quoi que ce soit de bien nouveau au registre. Et pour cause, elle ne propose que des réimpressions. La ligne éditoriale dictée par Mary Gnaedinger - première femme à occuper un tel poste - est très simple : chaque volume est composé d'un roman complet accompagné de deux ou trois nouvelles de genre, principalement de la science-fiction ou de la fantasy. de 1939 à 1953, elle exhume donc des textes courts ou des romans qui avaient déjà vu le jour entre 1912 et 1919 dans les pages des magazines du groupe auquel elle appartient, la Munsey Company. L'accueil est plutôt bon, notamment car certains amateurs apprécient de retrouver en une seule livraison des romans qui n'étaient parus qu'en épisodes ou des textes qui avaient rencontré le succès avant de disparaître de la circulation. Jacques Sadoul, dans le but de rester fidèle à ce modèle, a sélectionné pour cette anthologie un roman et trois nouvelles. S'ils sont censés être représentatifs du ton et de la qualité de la revue, ils sont surtout présentés comme le meilleur de ce qu'elle a publié. Voyons cela.

George Allan England, Les Ténèbres et l'aurore
Allan Stern, ingénieur-conseil, et Béatrice Kendrick, sténodactylo, ouvrent les yeux sur leur lieu de travail et réalisent qu'il s'est produit quelque chose. Oui mais quoi ? Et combien de temps sont-ils restés inconscients pour que le monde ait changé à ce point et qu'il n'en reste ni rien ni personne ?

Francis Stevens, L'Île amie
Le narrateur, jeune homme mal à l'aise dans ce bar rempli de représentantes du nouveau sexe régnant, s'approche d'une vieille baroudeuse des mers, "la mine sévère, la trogne tannée par le vent et le soleil". Il espère tirer de cette survivante de l'ère des turbines et des moteurs à essence le récit de son naufrage.

Abraham Merritt, Trois lignes de vieux français
Le temps de ce court conte, l'auteur de la Femme du Bois nous plonge dans l'horreur de la première Guerre Mondiale. le soldat Laveller est épuisé, à bout. du fond de la tranchée de première ligne dans laquelle il est réfugié, il lui semble entendre quelqu'un murmurer. Son esprit lui jouerait-il des tours ?

Raymond King "Ray" Cummings, La Fille dans l'atome d'or
Grâce à un microscope d'une puissance phénoménale, un scientifique a découvert une forme de vie semblable à la nôtre dans l'infiniment petit. Il a alors investi ses talents de chimiste à la mise au point d'une pilule qui permettra à celui qui l'avale de rétrécir au point de s'y rendre. Devant témoin, il la gobe.

Après ces brefs aperçus, il faut que je revienne sur le premier texte, le roman de George Allan England.

Comme je le disais dans le court résumé ci-dessus, un ingénieur et sa secrétaire se réveillent d'un long sommeil auquel ils n'ont pas souvenir d'avoir succombé. Lui porte maintenant une longue barbe, leurs vêtements se sont désagrégés et ils sont seuls dans ce gratte-ciel du centre de New-York dorénavant entourée d'une jungle luxuriante. Cette variation assez classique sur le thème post-apocalyptique va alors confronter nos deux personnages à son lot d'incohérences : la civilisation a disparu mais eux sont toujours vivants après 800 ans d'un sommeil inexpliqué qui n'aura heureusement pas altéré la nourriture contenue dans les conserves. Vêtus de peaux de bêtes, ils attendent que d'autres survivants, s'il y en a, viennent à eux. En effet, d'après Allan, il est plus que probable que ceux-ci, où qu'ils se trouvent sur le globe, se dirigent vers New-York. Pourquoi ? Car la Grosse Pomme est le centre du monde, tout simplement. En attendant, ils explorent ce qu'il reste de la ville et finissent par tomber sur des créatures sauvages. Des hommes de couleur ! La première pensée de l'ingénieur est la suivante : "Il se peut que ces créatures descendent des noirs, qu'ils aient une histoire, une tradition de l'homme blanc". Oui, vous avez bien lu ce que vous avez lu. Vous n'avez pas interprété hâtivement cette phrase, tout comme il est inutile de la mettre sur le dos d'une formulation malhabile. Cette phrase est bien révélatrice d'un racisme tellement basique et décomplexé qu'il en ferait presque oublier la dimension misogyne du roman. D'ailleurs, l'auteur en remet régulièrement une couche. C'est insupportable.

À ce sujet, pas un mot de Jacques Sadoul. C'est probablement ce qui m'a le plus surpris. Concernant le roman, publié en 1912, je me dis qu'il faut probablement le remettre dans son contexte - et encore ! Mais l'anthologie, tout comme la préface, date de la fin des années 70. Que Sadoul ait sélectionné ce roman parmi d'autres et qu'il ne fasse pas allusion aux idées que celui-ci véhicule me laisse perplexe. Quelle conclusion faut-il en tirer ? Jacques Sadoul a-t-il simplement choisi ce roman pour l'efficacité de sa narration ? N'était-il pas sensible à son propos ou estimait-il qu'il n'y avait pas matière à s'en formaliser ? À moins que ce texte et son esprit ne reflètent sincèrement le ton de la revue. Pourtant, les nouvelles qui composent le reste du volume sont tout à fait honnêtes et ne vont pas dans le sens du roman de George Allan England.

À l'heure où j'écris ces lignes, je ne sais pas quoi en penser.

Touchez mon blog, Monseigneur...
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Exceptionnellement, cet article n'est pas forcément une recommandation de livre, mais un témoignage sur le chemin parcouru en science-fiction depuis le début du XXe siècle. Dans les années 1970, les éditions J'ai Lu réalisaient en effet, des anthologies de textes de science-fiction sous l'égide de Jacques Sadoul, son directeur de collection et fin connaisseur du genre. Certaines de ses anthologies étaient dédiées à des titres de pulps américains. C'est le cas pour celle-ci, Les meilleurs récits de Famous Fantastic Mysteries parue en 1977 et qui rassemble elle quatre textes parus entre 1912 et 1919. Si ce sont effectivement les meilleures publications de cette revue américaine, alors la production de l'époque devait être bien inégale. Chaque texte est préfacé pour présenter l'auteur et ses conditions de parutions.
Et nous commençons par Les ténèbres et l'aurore de George Allan England, écrit en 1912.. Lu 110 ans plus tard, c'est… douloureux. La trame est pourtant intéressante : un ingénieur et sa secrétaire ont travaillé tard dans un gratte-ciel new-yorkais, se sont endormis à leurs bureaux et se réveillent quelques siècles plus tard. La ville est redevenue sauvage, tout part en lambeaux (à commencer par les vêtements de la dame entièrement volatilisés bien moins solides que les haillons qui restent à monsieur) et ils vont devoir survivre et reconstruire la civilisation. Mais comme dans La Machine à explorer le temps (d'H.G.Wells parue en 1895), ils vont trouver un peuple dégénéré et cannibale qu'ils devront affronter. En quoi, est-ce douloureux à lire ? L'histoire a de bons relents de machisme avec le patron qui va classiquement tomber amoureux de sa secrétaire en l'appelant sans cesse « petite fille », mais celle-ci ne se contente pas d'être une belle plante en détresse et prend parfois l'initiative. Ce qui pose problème c'est le racisme violent du texte. Quand les monstres arrivent de nuit, le héros croit qu'il s'agit de personnes noires et avant qu'ils aient fait quoi que ce soit se lamente déjà sur la fin de la civilisation ! Puis quand il les voit de jour avec leur peau bleu-grisâtre, il va leur trouver des traits « mongoloïdes » (comprendre asiatique) pour expliquer une dégénérescence si rapide… Si en 1912, ce genre de préjugés rances pouvaient passer, j'aurais apprécié d'avoir au moins quelques lignes dans la préface de Jacques Sadoul, écrite elle plus de 50 ans après pour avertir des tons douteux de l'histoire (au lieu d'avertir de la fin « socialiste » des deux suites non publiées en français).
Le deuxième récit, L'Ile amie date de 1918 et est lui l'un des rares textes écrits par une femme de l'époque, Gertrude Barrows sous le pseudonyme de Francis Stevens. C'est un texte plaisant qui, avec ses gros sabots, imagine un monde où les femmes sont le sexe dominant et un récit de naufrage où l'impolitesse du seul mâle va mettre en danger la survie des naufragés. Pas inoubliable, mais il se lit vite et fait sourire.
Le troisième récit est finalement le plus ciselé du lot. Écrit en 1919 par Abraham Merritt, Trois lignes de vieux français arrive à mêler dans un cours texte onirique, traumatisme de guerre, hypnose et voyage dans le temps. Une oeuvre mineure pour Abraham Merritt, mais un petit bijou parmi ces quatre textes.
Enfin le dernier a également été écrit en 1919. La fille dans l'atome d'or de Ray Cummins est de nouveau un récit d'exploration avec une belle dame en détresse à sauver. Sauf que… Cette exploration se fait dans l'infiniment petit et que la fin ne nous dit pas si la dame fut sauvée ou si le preux Chimiste venu à sa rescousse connut un sort tragique. le tout a un petit arrière-goût des Voyages de Gulliver et finit, ma foi, sur une note honorable si ce n'est assez convenue cette anthologie.
Lien : https://www.outrelivres.fr/l..
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Jacques Sadoul. Les meilleurs récits de Famous Fantastic Mysteries. 1912-1919. J'ai lu. 253 p. 2,5 étoiles.
4 nouvelles dans cette 7 ème et dernière lecture des anthologies présentées par J. Sadoul qui a fait un superbe travail. Voir mes critiques sur mon profil, mes livres, entrer « Sadoul » et cliquer « voir la critique » pour plus d'infos sur les 6 autres anthologies.
Revenons à celle-ci. La première nouvelle fait 140 pages…et c'est un flop. le thème est archi-connu. Un patron et sa secrétaire se réveillent quasi seuls survivant d'une catastrophe mondiale qui a eu lieu des centaines d'années auparavant. Leurs vêtements sont en loque (ce qui est assez amusant) : Les ténèbres et l'Aurore. G.A. England. 1912. J'ai arrêté de lire après quelques pages, ce qui explique la cotation.
L'île amie. Francis Stevens. 1918. Fantastique. Une très chouette nouvelle sur une île très…maternante.
Trois lignes de vieux français. Abraham Merrit. 1919. Une expérience médicale sur un soldat hyper tendu en mission de guetter les tranchées allemandes depuis des heures. Injection de psychotrope pendant la guerre des tranchées. Faites de beaux rêves.
La fille dans l'atome d'or. R. Cummings. 1919. le héros rejoint sa princesse qu'il aperçoit grâce à un excellent microscope dans une bague en or. Dépassé et incohérent. Pas grave…
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Chaque numéro de ce titre "Famous Fantastic Mysteries" présentait un roman complet suivi de deux ou trois nouvelles.
Ici l'excellent roman "les ténèbres et l'aurore" de George Allan England qui raconte le réveil d'un couple de new-yorkais après un sommeil de huit siècles. Les nouvelles suivantes sont "la fille dans l'atome d'or", "trois lignes de vieux français" d'Abraham Merrit et "l'île amie" de Francis Stevens.
Ces trois textes courts sont aussi bons que le roman qu'ils accompagnent.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Frank A Munsey créa au début du siècle un énorme empire de presse essentiellement composé de ces magazines populaires appelés "Pulps" en raison de la mauvaise qualité du papier employé. A sa mort survenue en 1925, il eût droit à l'épitaphe suivante :
"Frank A Munsey, le grand directeur de journal, est mort.
Il a apporté au journalisme de son époque le talent d'un charcutier, l'éthique d'un usurier et le style d'un croque-mort. Lui et ses semblables ont à peu près réussi à transformer une noble profession en un placement à 8%".
En un mot, Munsey fut donc le premier patron de presse moderne.
Dès leur début les diverses publications de cette firme accordèrent une assez large part à des textes inspirés par Jules Verne et HG Wells.
C'est dans les pages de "All Story Weekly", entre février et juillet 1912, que la science-fiction connut son vrai grand succès avec la publication de "Under the moons of Mars", d'Edgar Rice Burroughs. Ce récit fut plébiscité par les lecteurs et, un peu plus tard, sa version rallongée devint le premier roman de la série martienne sous le titre "A princess of Mars"....
(extrait de l'introduction insérée en début de l'édition parue chez "J'ai Lu" en 1977)
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Vidéo de Jacques Sadoul

Rencontre avec Jacques Sadoul 4/4
Rencontre avec Jacques Sadoul lors des huitièmes Rencontres de l'Imaginaire de Sèvres. Une vidéo tournée par Actusf.
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