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sur 3771 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce qu'il me reste aujourd'hui de la Mare au diable, que j'avais lu il y a quelques années, c'est surtout une atmosphère, plutôt qu'un scénario bien précis. L'écriture était telle que je m'étais imaginée des paysages de campagne et de forêt obscurs, rouge sang et orange feu, laissant une très belle impression à l'imagination et aux rêves...
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La Mare au diable
George Sand (1804- 1876)
Resté veuf de Catherine depuis deux ans à l'âge de vingt-huit ans avec trois enfants en bas âge, Germain se voit conseillé par ses beaux-parents chez qui il demeure et travaille à la ferme, de se remarier. Une seconde femme est nécessaire pour s'occuper des petits. Maurice son beau-père pense avoir trouvé la veuve qui lui conviendrait et qui habite à une lieue de là : on l'appelle la veuve Guérin.
Ce roman conte la touchante et délicieuse histoire du second mariage de Germain, une quête de la femme idéale qui ne va pas sans surprise, la mare du bois de Chanteloube mystérieuse et satanique apportant une ambiance ténébreuse et magique.
La Mare au diable se compose de trois parties, la première, en manière d'introduction, évoque une gravure de Hans Holbein montrant un laboureur oeuvrant dans son champ penché avec grandeur et solennité sur son arreau, ce qui permet à Sand de parler avec respect et admiration de la vie paysanne. La deuxième partie met en scène la fin du veuvage de Germain. C'est là que Germain, dur travailleur, parti conquérir la veuve Guérin passe la nuit sous les brandes au bord de la Mare au diable, le temps de se reposer avec son petit garçon Pierre et la jeune fille Marie âgée de seize ans partie elle pour travailler dans une ferme voisine comme bergère. La troisième partie décrit somptueusement les noces de campagne dans le Berry à cette époque.
C'est avec une grande finesse quez George Sand fait évoluer ses personnages paysans en montrant leur bon sens et leur intelligence, ainsi que leur langage antique et naïf. Une touche de romantisme agreste et de fantastique subtil agrémente cette histoire émouvante.
La Mare au diable, paru en 1846 connut un vif succès. Pour George Sand, la mission de l'art est une mission de sentiment et d'amour, ce que l'on retrouve tout au long du roman. Grâce à une intrigue bien conduite et attachante, G.Sand sait toucher le lecteur, et puis la relation des moeurs et traditions rustiques apporte le pittoresque qui plait. La délicatesse morale et les émotions esthétiques des personnages ravivent chez le lecteur le sens de la fraternité humaine par-delà les différences de fortune, d'éducation et de culture. On peut dire que la romancière a su toucher les coeurs sans avilir son art, sans donner dans la sensiblerie. . Par ailleurs sont bien rapportées les traditions séculaires du Berry de l'enfance de George Sand.
Enfin, la poésie et le style très littéraire de la narration complète ce beau tableau.
Un très agréable moment de lecture.
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La perfection classique et minutieuse d'une oeuvre qui ne contient pourtant pas beaucoup de pages, la maestria implacable d'une langue écrite précieuse et délicate, le talent de l'autrice à accumuler la tension puis à la briser, l'adresse avec laquelle elle dépeint une époque et un lieu, si vieille France, si douce France: tout ça fait de la Mare au Diable un bonbon d'absolu.

Rien n'est laissé au hasard, tout y est admirablement maîtrisé: le suspense, l'aventure, l'histoire d'amour, les descriptions adorablement rustiques et d'un autre temps... Fabuleux témoignage d'une époque révolue, somptueuse historiette au contenu à la fois si commun et exceptionnel guidé par l'Amour, George Sand signe là un de ses plus grands petits romans.
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Voilà encore un roman qui a bercé nos enfances (Bibliothèque Verte ou Rouge et Or, vous vous souvenez ?). Il avait atterri chez nous je ne sais comment (nous étions trois garçons plutôt branchés Michel ou Bob Morane) mais ce livre m'avait intrigué. Pas passionné, mais simplement intrigué, par son histoire un peu hors du temps, et cette atmosphère de mystère campagnard, sur des chemins embrumés, avec des sentiments qui ne le sont pas moins. C'est une bluette, en fait, mais racontée avec beaucoup de sensibilité, et un souci du détail, tant du point de vue psychologique, que du point de vue narratif, qui fait de l'autrice la première de nos écrivaines « rustiques », ouvrant la voie à notre grande Colette le siècle suivant.
Au départ George Sand voit un jour un dessin d'Holbein (un peintre de la Renaissance) qui représentait un paysan courbé sur sa charrue et menacé par la faux de la Mort.
« C'est bien là la satire douloureuse, la peinture vraie de la société qu'Holbein avait sous les yeux. Crime et malheur, voilà ce qui le frappait ; mais nous, artistes d'un autre siècle, que peindrons-nous ? Chercherons-nous dans la pensée de la mort la rémunération de l'humanité présente ? L'invoquerons-nous comme le châtiment de l'injustice et le dédommagement de la souffrance ? Non, nous n'avons plus affaire à la mort, mais à la vie ».
C'est donc un hymne à la vie que va écrire George Sand : Germain, un veuf de 28 ans, est le père du petit Pierre. Sur les conseils de son beau-père, et dans l'intérêt du petit, il décide de se marier avec une veuve d'un village voisin. En chemin, accompagné de Marie, une jeune fille de seize ans, et de Pierre, il s'égare au bord de la « Mare au diable », un endroit réputé pour son étrangeté … diabolique. Germain, tombé amoureux de Marie, se déclare mais elle le refuse, invoquant la différence d'âge. Germain va voir la veuve, et comprend vite que celle-ci, qui a déjà plusieurs prétendants, ne ferait pas une bonne mère pour son fils, revient près de Marie. Mais celle-ci a disparu. Germain arrive à temps pour la sauver des avances d'un fermier. Tous trois reviennent à la ferme où, devinez-quoi, ils vont fonder une vraie famille.
Une histoire simple, simpliste, même, on pourrait appeler ce court roman un conte paysan. C'est ce que fera plus tard Maupassant, en beaucoup plus réaliste, et souvent tragique. Mais ici nous sommes encore dans un romantisme diffus, où les bons sentiments tiennent toute la place, mais où la dimension sociale n'est pas oubliée : George Sand réhabilite le paysan : il n'est pas ce pouilleux, analphabète et proche des animaux, que l'imagination publique (citadine) a représenté. Il a une réelle sensibilité, et même une réelle culture.
Le romantisme s'exprime aussi dans la description de la nature, si proche des sentiments, et une impression de fantastique autour de cette mare (qui existe vraiment, et qui a joué un rôle dans l'enfance de la petite Aurore Dupin – George Sand).
Je me souviens, qu'à la première lecture, j'avais été frappé par la différence d'âge (12 ans) alors que je ne l'avais pas été par celle entre Michel Strogoff et Nadia (14 ans). C'est bien plus tard, à la relecture des deux romans que cet aspect des choses me revint et me fit rire in petto (je pratique couramment le rire italien)
Un joli roman, donc, à lire avec « La Petite Fadette » (mon préféré) et « François le Champi » pour connaître et apprécier la veine rustique de George Sand. Mais surtout ne pas en rester là. Et lire les romans « romantiques » (« Indiana – 1832 », « Lélia – 1833 », « Mauprat – 1837 ») mais surtout son chef d'oeuvre (« Consuelo – 1842 », suivi de « La Comtesse de Rudolstadt – 1843 ») et son autobiographie (« Histoire de ma vie - 1855 »).



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On l'appelait la mare au Diable de George Sand a surpris tous le monde à l'époque. Elle révèle l'importance du patois, les joies de l'amour, de l'enfance et du travail de la terre. Beaucoup d'amour de romantisme dans ce livre, nous avons tous été bercé par ce livre dans nos jeunesses lycéennes. Un livre simple mais un best seller
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La Mare au Diable, un roman, un témoignage ethnologique passionnant sur ses us et coutumes de la paysannerie du Berry du 19ème siècle.
George Sand préfère, aime et produit une littérature anti-misérabiliste. «… la mission de l'art est une mission de sentiment et d'amour … le but de l'artiste devrait être de faire aimer les objets de sa sollicitude et, au besoin, je ne lui ferais pas un reproche de les embellir un peu. L'art n'est pas une étude de la réalité positive, c'est une recherche de la vérité idéale.»
Extrait :
«Je connaissais ce jeune homme et ce bel enfant; je savais leur histoire, tout le monde a la sienne, et chacun pourrait intéresser au roman de sa propre vie, s'il l'avait compris… Quoique paysan et simple laboureur, Germain s'était rendu compte de ses devoirs et de ses affections. Il me les avait racontés naïvement, clairement, et je l'avais écouté avec intérêt. Quand je l'eus regardé labourer assez longtemps, je me demandai pourquoi son histoire ne serait pas écrite, quoique ce fût une histoire aussi simple, aussi droite et aussi peu ornée que le sillon qu'il traçait avec sa charrue…
L'année prochaine, ce sillon sera comblé et couvert par un sillon nouveau. Ainsi s'imprime et disparaît la trace de la plupart des hommes dans le champ de l'humanité. Un peu de terre l'efface et les sillons que nous avons creusés se succèdent les uns aux autres comme les tombes dans le cimetière. le sillon du laboureur ne vaut-il pas celui de l'oisif qui a pourtant un nom, un nom qui restera si, par une singularité ou une absurdité quelconque, il fait un peu de bruit dans le monde?»

La Mare au Diable, c'est aussi l'histoire de la pauvre petite bergère Marie qui doit bien finir par épouser par raison, mais qui heureusement, grâce à George Sand, trouve de l'amour.
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Germain, jeune veuf, est prié par ses beaux parents avec lesquels il vit, de partir rencontrer une jeune veuve de leur connaissance, afin de donner une nouvelle mère à ses enfants. En homme bon qui respecte les conseils des parents de sa défunte femme, il va donc partir, la mort dans l'âme, lui qui pense encore tellement à sa Catherine, partie trop tôt. Pour ce voyage, il va prendre avec lui la jeune Marie, qui doit aller se louer dans une ferme proche de chez la jeune veuve, afin d'y devenir bergère. Au fil du voyage, Germain va s'éprendre de la jeune Marie, jusqu'à ne plus savoir pourquoi il va chercher si loin un nouvel amour alors que peut-être, celui-là vivait tout près de lui, sans même qu'il y pense.
Un roman magnifique de candeur et de tendresse.
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J' apprends français et en décembre j'ai passé l'examen de C1. Heureusement, j'ai l'obtenu et je suis très contente. Je devais lire ce livre pour l'examen, parce que je devais répodre à quelques questions basées sur le livre. Alors, c'est la raison pour laquelle je l'ai lu. C'était le premier livre que j'ai lu en français et je l'aime! J'aimerais si quelqun me suggèrait un livre avec vocabulaire facile, parce que je craint que si j'achéte un livre je ne comprendrai rien ! Exusez-moi si j'ai des erreurs, mais le français n'est pas ma langue maternelle et cette langue est très difficile!!
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Un livre plein de charme qui convient aussi bien à la jeunesse qu'aux adultes et est un classique. Roman champêtre, roman d'amour, roman de la paysannerie, ce livre a une grâce toute poétique et un charme rustique irrésistible. La petite Marie est un des personnages les plus attachants crées par la littérature. L'histoire est fluide et se lit facilement. L'annexe finale sort du champs romanesque pour décrire une noce paysanne à l'ancienne. Je l'ai relu avec grand plaisir.
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UNE PASTORALE ÉMOUVANTE.
« Tout simplement un petit chef-d'oeuvre » (Sainte-Beuve). C' est le type du roman rustique : grandeur et poésie dans la simplicité, communion avec la terre, amour de la vie : nous découvrons le Berry (natal pour l'auteure), sa paysannerie du 19è siècle, avec un langage certes amélioré mais apparemment naturel, car parsemé ça et là de mots patois ou de tournures locales. Germain le laboureur, son fils Petit-Pierre et Marie la bergère sont de purs esprits au coeur simple ( comme l'homme naturellement bon de Rousseau). Loin des noirs bas-quartiers de Paris d' E. Sue et des personnages sournois De Balzac, ce roman apporte paix et bonheur. On a reproché à l'époque à George Sand son idéalisme socialiste, mais elle voulait seulement promouvoir les vraies richesses que sont la noblesse du travail et la beauté du travailleur : Il faudrait enfin que le riche respecte l'ouvrier et le paysan. Ce classique se relit avec plaisir et nostalgie.
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