La
cellule 249, c'est celle attribuée à Ludivine pour une trentaine d'années. Un psychologue ayant eu l'idée de convier la jeune femme à raconter à ses codétenues ce qui l'a amené là, elle commence une histoire qui très vite dérange les garants de l'institution qui stoppent l'expérience. Mais les autres pensionnaires de l'établissement pénitentiaire ne l'entendent pas ainsi, voulant découvrir la suite du récit. Ludivine se prête à l'exercice pour un auditoire privé qui finit par se restreindre à Sissi, surnommée ainsi car elle assure que Romy lui parle dans sa tête.
Ludivine s'interroge sur les véritables raisons de cet engouement à connaître son parcours. Mais, bien consciente qu'elle risque d'être victime de la vindicte de toutes les autres femmes, elle repousse telle Shéhérazade l'inéluctable en maintenant en éveil l'intérêt de Sissi, qui lui apparaît comme celle qui a son destin entre ses mains, notamment en la protégeant de la dangereuse Rachel.
Toute l'action se déroule en espace clos, les moments hors murs correspondant à l'histoire que conte Ludivine. L'univers carcéral est bien rendu par l'auteure, avec toutes les tensions qui se créent entre les différents clans qui se forment dans ce lieu de confinement, les violences verbales et physiques qui rythment le quotidien, sous les yeux souvent complices des surveillantes et d'un directeur qui n'hésite pas à abuser impunément de sa position.
L'autre - et principal - intérêt du roman, c'est le récit que fait Ludivine du drame qu'elle a vécu. Je ne peux bien évidemment pas en dire plus à ce sujet au risque de spolier l'histoire, ce que la sympathique
Marie Scannella ne me pardonnerait certainement pas. Je peux simplement révéler que l'auteure, fidèle à ses thèmes de prédilection, entraîne une fois de plus le lecteur dans une intrigue sombre et addictive, aux confins de la folie.
L'écriture de
Marie Scannella est vivante, fluide, et j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman. J'avoue avoir particulièrement aimé la mystérieuse et insaisissable Sissi.