Lecture jeune, n°118 - A dix-huit ans, le maladroit Hippolyte rencontre Mado, jolie rousse aux yeux verts, sur les bancs de la fac de médecine. Les jeunes gens se plaisent, s’aiment avec passion, s’installent ensemble... Le mariage s’impose comme une évidence. Mais au matin des noces, pris d’une crise d’angoisse inexplicable, Hippolyte abandonne son « épouse tombée du ciel ». A quarante-quatre ans, Hippolyte est un neurologue reconnu, à la vie personnelle inexistante. Lorsqu’à la fin d’une conférence, il tombe sur la mère de Mado, tous les souvenirs enchantés de son premier et seul amour lui reviennent en mémoire. Une fois chez lui, il se laisse aller à écouter les morceaux qui le reliaient à Mado. Et le miracle se produit… Dans un état second, Hippolyte retrouve son corps de jeune homme et la compagnie de sa fée rousse. Désormais, il lui suffira de se concentrer sur une musique ou un parfum aimé pour voyager dans le temps. Hippolyte use et abuse du procédé car rien dans le présent n’est susceptible de l’émouvoir comme ces jours bénis. Obsédé par l’idée de retrouver Mado, Hippolyte ne peut s’empêcher de se demander ce qu’aurait été sa vie s’il l’avait épousée. Sa nouvelle condition d’explorateur du temps lui permettra peut-être d’obtenir une réponse… Ce texte, qui commence comme beaucoup de romans contemporains avec les états d’âme d’un quadragénaire désillusionné, crée la surprise. D’abord par son ton, drôle et piquant. Ensuite par son incursion réussie du côté du fantastique. Le thème du voyage dans le temps se révèle une nouvelle fois riche de possibilités romanesques. Il donne ici lieu à une réflexion sincère sur l’ambivalence de la nostalgie — tour à tour curative et destructrice — et la vanité des regrets. _ Gaëlle Glin
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Il voulait devenir médecin, parce qu'il ne faisait pas confiance aux toubibs.
"La nuit nous sauvera" Philippe Ségur aux éditions Buchet Chastel