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Claude Bleton (Traducteur)
EAN : 9782917084250
235 pages
Attila (03/02/2011)
3.86/5   18 notes
Résumé :
Une partie de chasse dans la montagne permet de retrouver Sabino, un homme qui a mystérieusement disparu du village il y a 15 ans, et à l'assassinat duquel tout le monde a cru. Sur fond de tensions sociales et d'exploitation politique du moindre fait divers, deux paysans pauvres ont même, à l'époque, été condamnés pour ce meurtre (supposé). La résurrection du "fantôme" jette tout le village, de la femme du mort aux familles des condamnés, dans un trouble sans nom, t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Je cherchais un livre, un auteur, Ramón Sender, mais je n'ai pas trouvé le bon titre.
Qu'à cela ne tienne, c'est un Sender et je veux découvrir l'auteur. Si l'autre est bon voyons celui-ci. Toutefois, je le regarde, le feuillette et l'ouvre aux trois quarts, le lis un peu en son milieu, juste quelques lignes qui me soufflent que l'écriture est bonne. La couverture est superbe, bien que, s'y fier trompe parfois, mais s'il me plait en entier, je n'en cherche pas davantage. Doubles pages rouge-bordeaux devant, derrière, avec illustrations. Couverture et dessins d'Anne Careil et maquette de Jeanne Witta. A l'intérieur des images en noir et blanc, une cigogne, des loups, des cochons et autres animaux singuliers dont un âne paisible et, je retombe en enfance. Pourtant l'histoire est sérieuse et c'est sur fond de mystère que nous entrons dans l'ouvrage. L'originalité, c'est qu'elle commence comme un conte et finit dans la réalité, tant et si bien qu'au début j'avais dix ans et à la fin... disons... que j'étais une grande personne, mais sans conteste bien plus sage que tous les personnages.
C'est l'histoire d'un homme disparu qui reparait au grand dam des villageois confrontés à leur passé... Mais je laisse le soin à l'auteur de démarrer l'histoire.
Le printemps approchait...
Et pour comble de surprise, voilà que la fin s'achève sur un fait véritable, lequel s'est déroulé en Castille, dans la campagne espagnole de 1911. Un fait divers couvert par l'auteur en qualité de journaliste, travaillant à l'époque pour le journal « La Libertad ». Preuve en est, en fin d'ouvrage, de nombreux commentaires et des articles rédigés par Sender lui-même ravivant ma curiosité et prolongeant l'agréable tête à tête.
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J'aime beaucoup ce genre de roman écrit simplement et sans fioriture. Il décrit parfaitement les hommes et l'ambiance d'une époque qui nous sont méconnus : la campagne sous l'Espagne franquiste.
Les descriptions sont telles qu'on se sent intégré à l'histoire, comme un témoin ou le narrateur.
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Paru en 1939 alors que Ramón Sender est déjà en exil à Mexico, « L'empire d'un homme » est inspiré d'un fait divers qu'il avait couvert en Castille en tant que journaliste de nombreuses années auparavant, mais ce récit puise une force bouleversante dans l'imaginaire et les racines de la vie de l'auteur, dans les souffrances de la guerre d'Espagne.

Au coeur de l'aridité sauvage d'un village d'Espagne, au début des années 1930, à une époque où les légendes sont encore vivaces et où quelques propriétaires terriens accaparent la richesse, se détestent entre eux et se battent par l'entremise de leurs chiens, un groupe d'hommes mené par don Ricardo, l'un des riches du village, part à la chasse pour trouver un homme, à moins qu'il ne soit un monstre à deux têtes ou une chimère. Cette proie dépeinte comme un monstre effrayant n'est en fait qu'un pauvre hère, Sabino, un homme humilié et que tout le monde avait cru mort, disparu pendant seize ans dans les montagnes, depuis un soir d'octobre 1916.

« Il paraissait muet, mais ses cris, ses grognements, étaient articulés et il entendait parfaitement. D'une manière ou d'une autre, par sa seule présence, cet homme nous montrait à tous notre propre misère. »

Quinze ans plus tôt, on avait cru à son assassinat, sous l'empire d'une justice inique, de la domination de riches propriétaires cherchant à asseoir leur autorité en désignant des coupables, et d'une police ayant hâte de commettre le pire. Ouvrant des yeux ronds, apeuré puis heureux d'être le centre de toutes les attentions, cet homme simple revenu de nulle part nous fait plonger dans le trou noir de la persécution de deux innocents accusés d'un meurtre fictif, des tortures terrifiantes pour leur faire avouer le crime, de l'absurdité des tortures pour qu'ils disent enfin où trouver le cadavre de cet homme toujours en vie.

L'animal est plus noble que la part sombre de l'homme.

Un livre incontournable, suivi d'une très belle postface de Claro qui sait si bien parler des livres.
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Anne, c'est ma topine. Elle me prête plein de bouquins, dont des vachement bien souvient. Elle a super bien cerné mes goûts, mes attentes et mes envies. le problème, c'est qu'elle me les présente avec des mots qui font peur « c'est punk, c'est trash, c'est futuriste, c'est politique, c'est des nouvelles« . du coup, des fois, j'ai pas trop le courage de lire les romans qu'elle m'amène, je les garde dans ma PÀL et je me dis qu'elle va les oublier. Et à ce moment-là, je lui rends avec un grand sourire. Bon, généralement, je me fais gauler, elle me demande si je les ai lus (mais oui je vais le lire ton russe, mais j'arrive pas à retenir son nom alors je panique), si oui pourquoi j'en ai pas parlé sur le blog, tout ça tout ça, et du coup je les remets dans la PÀL. Pour l'Empire d'un homme, ça a été à peu près comme ça. Je ne me souviens plus trop, je crois qu'elle me l'a donné dans une pile avec les Morues, du Steam Punk et un truc bizarre. du coup je l'ai planqué, je l'ai baptisé « lecture difficile » et je l'ai oublié. Puis je l'ai retrouvé. Puis je l'ai mis dans la pile « à rendre » et je l'ai ré-oublié.Et puis Fabienne m'en a parlé vite fait « un bouquin jaune, là, chez Asphalte, il paraît que c'est super bien » et je me suis dit « Anne + Fabienne = à ne peut-être pas rater finalement. » Et tu sais quoi ? J'avais carrément raison (ou ce sont elles qui avaient raison. Mais je préfère dire que c'est moi.)



L'Empire d'un homme est un roman excellent. Une troupe de villageois partent dans la montagne à la recherche d'une bête sauvage, mi loup mi-lion et re-mi-loup par dessus et tombent sur un homme sauvage, un homme qui s'est enfui de son village pour échapper à la honte. Mais entre temps, deux villageois ont été condamnés pour son meurtre et viennent tout juste d'être relâchés de prison après plus de quinze ans derrière les barreaux.



C'est le mécanisme de cette erreur judiciaire, de cette haine entre les hommes des deux villages, attisée par les riches propriétaires et les politiciens, entérinée par une police brutale et par une justice aux ordres qui est décrit ici. C'est absolument superbe, c'est prenant et on ne peut plus le lâcher. de la prison à la montagne, de la liberté à sa privation, les émotions sont présentes mais contenues et le discours politique est fort. C'est en plus tiré d'une histoire vraie, ce qui ferait frissonner n'importe qui. C'est un très bon roman, que je vais racheter pour le garder soigneusement et le faire lire autour de moi. Et peut-être aussi que sa contemplation m'encouragera à lire les trucs bizarres que m'amène Anne.
Lien : http://www.readingintherain...
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Cela commence comme une chronique villageoise dans les années 1920 en Espagne : des riches propriétaires, des paysans et des bergers, un instituteur, un curé, une femme considérée comme une sorcière, des enfants jouissant de pas mal de liberté… Cette communauté n'est pas si soudée que cela, car les élections approchent, et chacun des prétendants essaye de mettre à son profit les évènements qui surviennent dans le village. L'histoire est racontée par un jeune garçon qui se voit convié à une partie de chasse un peu particulière, puisqu'il s'agit de retrouver un homme, sauvage et en haillons, qui a été aperçu sur les terres de la commune. Don Ricardo, qui mène la chasse, s'obstine à penser que cet homme doit forcément être coupable d'un crime, puisqu'il se cache. le père du jeune garçon est heureusement plus prompt à tenter de comprendre ce qui a amené cet homme à survivre ainsi, seul dans une montagne aride. Pratiquement muet, il est ramené au village, puis reconnu : Sabino avait disparu quinze années auparavant et été déclaré mort. Deux journaliers, les dernières personnes à le voir vivant, avaient même reconnu son meurtre. En retraçant tout les détails de cette affaire, Ramon Sender fait un roman d'une enquête journalistique, puisque les faits ont vraiment eu lieu. le roman est d'ailleurs suivi des articles du quotidien El Sol de mars 1926, très intéressants à parcourir, même si j'ai largement préféré la version roman.

J'ai découvert Ramon Sender dans une librairie, j'avais été très tentée d'acheter Requiem pour un paysan espagnol, et cela ne s'est pas fait, mais je me rattrape et j'en suis ravie ! Je continuerai la découverte de cet auteur d'une soixantaine de romans, dont seulement quelques uns sont traduits en français, je devrai me contenter de ceux-là… de plus, les éditions Attila ont fait un magnifique travail de maquette et commandé des illustrations à la plume, qui ajoutent une touche fantastique au roman. Pas de réalisme magique pourtant, le récit reste très ancré dans le quotidien le plus réel, même si les faits sortent de l'ordinaire. La dénonciation du système judiciaire de l'époque est très bien menée et on ne s'ennuie pas un seul instant. Je vous invite vivement à découvrir Ramon Sender, avec ce titre ou l'un des autres parus.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tomaser lui demanda si les derniers orages avaient fait des dégâts ; il répondit qu’il n’y avait pour tout « labeur » dans le coin que quelques carrés d’orge de don Manuel et deux chaumes « pour les perdrix ». Mais plus de cinquante éclairs étaient tombés. Et il ajouta tranquillement, montrant l’enclos de la paridera :
- Je les ai mis là.
Quand il y avait un violent orage, il surveillait le point de chute des éclairs pour aller les chercher et les porter à la paridera. « Eteints, naturellement », expliqua-t-il.
On lui demanda d’en montrer et il alla les chercher. Il revint avec une douzaine de pointes de flèches en métal au creux de ses mains. Don Ricardo regardait cela avec un sourire vide sous sa barbiche. Ce sourire signifiait que le berger était un pauvre ignorant.
- Ne croyez pas qu’ils soient faciles à trouver, ajouta le berger, parce qu’ils se fichent dans le sol.


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