Agônia. Dernier titre publié du cycle de la Pyramide mentale.
Enchaîné de suite après
Peur – normal, le cliffhanger était trop alléchant! – voici Erick Flamand plongé de nouveau dans le mystère de ses suicides liés aux phobies…
Seulement le grand Maître qui a tiré sa révérence dans le précédant roman avait ses successeurs et ses disciples et … peut-être que le grand Maître n'est pas mort en fait. Et peut-être qu'au-delà des
peurs, ce sont toutes les émotions humaines parasites, ou considérées comme telles, qui sont visées par les expérimentations de ce savant fou, aux fins d'annihilation totale.
Peut-être, peut-être… Mais ce qui est certain, c'est que la fille de Laurent et Eva, Léa, est aux mains de ceux qu'Erick, Laura et Marina cherchent et poursuivent! Et ça, c'est une pression supplémentaire pour toute notre équipe d'enquêteurs!
Il faut les empêcher de nuire et de se servir de cobayes humains qui n'ont rien demandé à personne!
Etant donné que c'est la suite directe de
Peur, le style et l'écriture sont sensiblement les mêmes et donc toujours aussi agréables!
La nouveauté est que la psychologie des personnages est plus fouillée. Nous entrons davantage dans l'intimité de ces personnages devenus familiers et l'empathie est donc plus grande! le docteur Pilon, ancien psy ayant suivi Erick dans son enfance, tient ici une place plus importante. Un personnage que j'ai trouvé très attachant et qui ajoute une dimension cérébrale à ce chaos de mort: C'est un pont entre la science et la police, mâtinée d'humour et de réflexion. C'est le professionnel qui ne se détache plus de l'affect: il ne voit plus mais il sent toujours…
Léa, la petite fille qui se retrouve au centre, malgré elle, du dénouement, nous interpelle par l'innocence et l'implacable logique de son ressenti. Elle reste fragile mais ô combien lucide des événements. Ce personnage force l'admiration par son détachement et sa sensibilité exprimée en dehors de toute norme.
L'intrigue est toujours dense et rythmée et l'atmosphère est quelque peu lourde car nous ne parlons plus d'adultes mais d'enfants et jeunes ados qui subissent le matraquage psychologique, le formatage à coups d'expériences hasardeuses.
La présence d'un ado tueur, au service d'une trop grande fougue, au détriment du calcul et de la réflexion de son maître, instille également une réflexion sur la dangerosité de l'éducation donnée ou de l'existence de la déviance innée. C'est un ado devenu incontrôlable par excès de pouvoir, par inconscience morale et par déni et déconnexion de toute réalité. Ce n'est pas sans rappeler quelques faits divers criminels dans lesquels de jeunes assassins croient détenir la vérité suprême et ne reculent devant aucun sacrifice gratuit. La jeunesse, dans
Agônia, amplifie le sentiment, à la lecture, de
peur et de perte de contrôle…
Le final est un peu convenu et attendu mais libérateur et apaisant après cette enquête tumultueuse. le repos du guerrier en somme.
J'ai adoré cette immersion dans la perversité humaine qui s'échine à vouloir contrer la nature au lieu de s'en accommoder et d'en faire un allié. Une intense réflexion sur ces émotions qui nous gouvernent parfois… souvent…
J'ai adoré ce "dernier combat" mais j'espère que ce n'est pas le dernier dernier!
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