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L'ombre du chardon tome 5 sur 6
EAN : 9782760913103
176 pages
Actes Sud (24/10/2018)
4.12/5   477 notes
Résumé :
Pentalogie : L’ombre du chardon comprenant :
1 Azami (2014)
2 Hôzuki (2015)
3 Suisen (2016)
4 Fuki-no-tô (2017)
5 Maïmaï (2018)

La mort subite de la séduisante Mitsuko prend tout le monde par surprise, y compris les clients de sa librairie. Alors que des visiteurs se présentent pour rendre un dernier hommage à sa mère, Tarô, son fils sourd et muet, est préoccupé par certains détails de son histoire familiale. Mais qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (101) Voir plus Ajouter une critique
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Une histoire pas si simple.
Tarô est un bon fils et un petit-fils affectueux. Tarô est sourd-muet et half, half parce que Japonais et Espagnol, du moins c'est ce que sa mère, Mitsuko, lui a dit. Mitsuko qui meurt jeune, dont le passé secret se révèle lourd de conséquences sur le projet de mariage de Tarô avec son amie d'enfance et fille de diplomate, Hanako.

Aki Shimazaki, que je découvre, n'a pas son pareil pour souligner avec concision et poésie le poids de la société japonaise traditionnelle sur les destins individuels. Ainsi de révélation en révélation Tarô, baignant dans une apparente légèreté et bienveillance, voit son avenir amoureux dangereusement s'assombrir... Comme sa mère avant lui, il est condamné à porter fardeau et chagrin.

«  maïmaï, maïmaï [escargot],
Où vas-tu si lourdement ?
Que portes-tu dans ta maison si grande ?
Un chagrin ou un fardeau, ou bien les deux ?
Ah, tu ne peux qu'avancer, comme la vie !
Bon courage, maïmaï ! Adieu !  »
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Maimai, maimai,
Où vas-tu si lourdement ?
Que portes-tu dans ta maison si grande ?
Un chagrin ou un fardeau, ou bien les deux ?”

Maimai (escargot en japonais), naît avec sa coquille et la garde toute sa vie.
Si sa coquille est cassée, maimai se dessèche et meurt.
La coquille de Mitsuko, notre libraire / entraîneuse de bar, pour qui la connaisse des épisodes précédentes de la pentalogie de “L'ombre du chardon “, s'est cassée.
Tarô, son fils sourd-muet et sa mère sont désarmés face à cette mort prématurée,
« ...je me réveille souvent sur un oreiller mouillé de larmes. Je me répète: “Maman tu es bête....” ».
Quand à La Librairie Kitô ( prière en hiragana ) de Mitsuko, elle va devenir La Galerie Kitô et Tarô va rencontrer son premier amour d'enfance, portant prémonitoirement sur sa poitrine une broche en forme d'escargot, “mon coeur s'agite”.
Ai, ai, ai, les secrets, les secrets !...........

Chez Shimazaki, jusque dans la mort, tout est comme toujours, simple, net, doux et d'une sensibilité à fleur de peau. Les signes, les mots à double sens selon l'écriture, qui indiquent “une vie ailleurs”, font la richesse de ces textes à la prose si spartiate. Un monde où tout a un sens, une valeur. Un monde comme je l'aime. C'est d'ailleurs pourquoi j'aime tant ses livres.

“Chacun porte un fardeau.”

Merci infiniment Sabine pour ce beau livre touchant.
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Le rideau de la boutique de livres d'occasion est resté baissé, ce matin. Mitsuko, que j'avais découvert entraîneuse le week-end dans un bar dans « Azami », puis gérante passionnée de cette librairie philosophique dans « Hôzuki », vient de décéder, surprenant son petit monde, notamment Tarô, son fils sourd muet, et sa grand-mère maternelle.

Ce nouvel opus centre son activité sur Tarô et son histoire d'amour silencieuse. Une histoire qui se passe de mots où Tarô vingt ans après retrouve la petite fille qui l'avait tant émue dans la boutique de sa maman. Et moi, les histoires d'amour, même silencieuses, c'est mon kif. Que de souvenirs, loin de ces lourds secrets de famille... et pourtant, ces fardeaux prennent toutes leurs conséquences dans ce dernier acte.

Fidèle à ses habitudes – et à elle-même, l'économie des mots se fait entendre. Normal me diras-tu pour un sourd et muet, pour un type normal aussi, je te dirais. La passion se passe de mots, et l'escargot glisse sur la couverture. Point de chardons bleus, ni de fleurs de myosotis, dans cet opus, seulement un escargot qui porte sa maison comme son fardeau le long de la vie. Décryptage de la société japonaise qui se mêle de cet amour, entres mariages arrangés et classes sociales, Aki Shimazaki clôt cette pentalogie avec la même finesse et poésie que ses premiers tomes. Maintenant, il me reste à plonger, ayant fait un bond dans le temps, à découvrir « fuki-no-tô » et « Suisen », parce que même s'il peut y avoir une suite logique dans ses écrits, les séquences peuvent se lire dans un ordre non prédéfini... Comme lorsque l'on dévoile le corps d'une geisha de son yukata...
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Etant tombée sous le charme des récits et du style étonnamment épuré, fluide d'Aki Shimazaki... je poursuis allègrement ma découverte de cette auteure japonaise, vivant à Montréal, et écrivant en français...

De plus le personnage introduisant cette nouvelle histoire est une libraire
passionnée et très estimée: la séduisante Mitsuko... malheureusement sa
mort subite vient attrister sa communauté de clients, d'amis, son fils unique, Tarô, artiste-peintre, sourd-muet de naissance et la grand-mère maternelle....

"-L'escargot me rappelle toujours maman.
-Pourquoi ?
Je lui relate ma conversation avec ma mère à propos de cette petite bête.
Hanako est intriguée. Je lui récite son unique poème :

" maïmaï, maïmaï, [Escargot]
Où vas-tu si lourdement ?
Que portes-tu dans ta maison si grande ?
Un chagrin ou un fardeau, ou bien les deux ?
Ah, tu ne peux qu'avancer,, comme la vie !
Bon courage, maïmaï ! Adieu !" (p. 111)

Je ne peux débuter que par cet extrait car comme dans d'autres textes de cette auteure japonaise, se trouve un symbole : fleur, animal..Ainsi dans ma précédente lecture de cette dame des lettres nipponne, le myosotis était symbole de la fidélité du souvenir... ici ce petit animal, l'escargot qui porte "cette maison si grande" symbolisera les chagrins ou fardeaux des divers personnages, dont un très discret, dont on ne découvrira le "chagrin-fardeau" qu'à l'ultime moment de ce roman !

Revenons à l'histoire !...

Tarô s'occupe des obsèques avec sa grand-mère, vide la librairie maternelle
pour la transformer en atelier-galerie selon les volontés de la maman...
Il est très affecté du décès de cette mère aimante, à la personnalité singulière...
Il s'interroge sur son histoire familiale, aimerait avoir quelques renseignements sur son père qu'il n'a jamais connu, qui serait selon l'évocation maternelle , un artiste-peintre espagnol...

A ces obsèques, il rencontre des amis de sa mère, qui lui achète des peintures (et plus exactement des portraits que Tarô a réalisés de Mitsuko), découvre des facettes singulières, surprenantes de cette mère, incroyablement cultivée et indépendante !.... Et grande surprise heureuse : il retrouve à ses obsèques une jeune femme dont il se sent spontanément très proche... Il découvrira que c'est Hanako, fille de diplomate, qui était , lorsqu'il était petit garçon, son amie... Hanako dut partir en Allemagne avec son père , diplomate... Il en fut très affecté... et voilà que la vie les fait se retrouver...

Ils sont heureux, veulent se marier; Hanako prévient ses parents qui sont
à l'étranger pour leur présenter son fiancé...Ils reviennent: le père est
bienveillant, rassuré par le sérieux et la gentillesse de Tarô, mais la
mère a une très curieuse réaction, refuse catégoriquement ce mariage,
en tombe malade...le suspens est vif, pour nous, lecteurs... même
si on pressent qu'il est sûrement question de non-dits et du "poids d'un
secret" étrange... compliqué, lointain.... Pas un demi-mot de plus !!!

J'en suis au troisième roman de cette auteure... et je retrouve la même fluidité, la même tendresse et bienveillance envers tous ses personnages...On s'attache à chacun...avec son lot de mystères, de peines, d'épreuves et de joies...dans un japon dont on s'imprègne progressivement, avec plaisir et curiosité...
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Cinquième et dernier volet de la pentalogie "A l'ombre du chardon" de l'autrice Aki Shimazaki. Comme les quatre précédents, ce dernier opus est magnifique. Une écriture fine et sensible. Malgré des sujets pas toujours gai, une certaine douceur et sérénité se dégagent de ce récit. Pour cette dernière partie, le personnage consacré est le fils de Mitsuko. Cette femme très séduisante qui était à la fois libraire et entraîneuse dans un bar sélect. Elle vient de décéder et son grand fils Taro, sourd-muet, est devenu artiste-peintre. A cause de cette terrible nouvelle, il va vivre chez sa grand-mère qu'il adore. Il est fiancé à Mina mais semble ne pas être très amoureux et rompt avec elle. Lors du dernier hommage à sa mère, Taro revoit son amie d'enfance Hanako. Tous deux s'apprécient et deviennent rapidement amants, ils songent même à se marier.
Une bien belle histoire, sensible, humaine et chaleureuse. Un livre qui fait du bien.
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critiques presse (2)
LeDevoir
27 novembre 2018
Maïmaï nous offre un univers où tout est en sourdine. À l’instar de cette écriture simple, dénudée, les rapports humains y sont dictés par la douceur et la spontanéité. La force de Shimazaki est d’opposer la sensibilité de ses personnages à la structure sociale qui les régit, complexe et insidieuse, imposant son fardeau aux destins individuels.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
15 novembre 2018
On n'a pas lu les trois précédents titres, mais celui-ci, concis, lumineux et sensible, est d'agréable lecture. Au coeur du récit, un poème parlant d'un escargot qui porte lourdement sa maison, tel un chagrin ou un fardeau. C'est le secret que la mère de Tarô a emporté avec elle à sa mort.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
Je pose des questions à maman :
L'escargot déménage dans une autre maison comme le Bernard -l'hermite ?
Elle secoue la tête.
- Comment fait-il sa coquille ?
-Il naît avec elle et la garde toute sa vie.
(...) -Il naît avec ça ?
-Oui
(...)
-Si sa coquille est cassée, que lui arrive-t-il ?
-il se dessèche et meurt, malheureusement.
-il a besoin de cette coquille pour survivre ?
-oui. Il n'est pas comme un bernard-l'hermite.
elle se tait un moment et ajoute :
-Qui voudrait porter le fardeau d'un autre ? chacun a déjà assez du sien. (p. 12-13)
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Ta mère était vraiment forte et déterminée. Je l'admire.
- Eh oui, ce n'était pas quelqu'un d'irrésolu. Elle détestait les gens qui suscitent exprès la pitié et abusent de la naïveté des autres. Quand j'étais petit, elle me répétait : "Tarô, tu es un enfant spécial, différent. Aie de la dignité."
- Tu as beaucoup de chance d'avoir eu une telle maman.
- Oui. Pourtant, à l'époque où je jouais avec toi, je souhaitais qu'elle soit plutôt comme la tienne, très féminine et très douce. Mais, après tout, c'était notre destin d'être mère et fils, comme dans votre cas.
Hanako me taquine :
- Destin ? Tu parles comme un bouddhiste. C'est pour ça que tu avais nommé ton chien Shaka."
Nous terminons notre petit-déjeuner. Nous nous préparons pour sortir.
Hanako enfile un chemisier blanc à manches courtes et une minijupe en denim. Elle me demande d'épingler une broche sur sa poitrine gauche. C'est la broche en forme d'escargot que j'ai déjà vue deux fois."
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Je pense au fossé entre nos deux familles. Son père ambassadeur du Japon, mon père inconnu, ma mère libraire de livres d'occasion et entraîneuse de bar, ma grand-mère ex-prisonnière. Si Hanako apprend cette dernière chose, elle ne viendra plus chez nous. Je me rends compte qu'auparavant je ne me souciais pas des classes sociales. J'aime Hanako, et même si elle m'aimait aussi, ce ne serait pas facile de nous fréquenter.
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(...) j'aperçois quelque chose d'inattendu- un livre d'images pour enfants. C'est le conte d'Urashina Tarô. (...)
Enfant, je ne comprenais pas pourquoi un homme qui a sauvé un animal devait subir un tel sort. D'abord, je trouvais méchant de donner un cadeau en interdisant de l'ouvrir.
Quand j'étais collégien, ma mère m'a dit que ce conte lui rappelait la théorie de la relativité. J'ai été intrigué. Cette histoire a été créée au VIIIe siècle. Comment était-ce possible que l'auteur connaisse une théorie élaborée au XXe siècle ? (p. 60)
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-L'escargot me rappelle toujours maman.
-Pourquoi ?
Je lui relate ma conversation avec ma mère à propos de cette petite bête. Hanako est intriguée. Je lui récite son unique poème :

" Maïmaï, Maïmaï, [Escargot]
Où vas-tu si lourdement ?
Que portes-tu dans ta maison si grande ?
Un chagrin ou un fardeau, ou bien les deux ?
Ah, tu ne peux qu'avancer,, comme la vie !
Bon courage, Maïmaï ! Adieu !" (p. 111)
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Savez-vous quelle romancière japonaise écrit en français des livres superbes traduits dans le monde entier mais ne viendra sans doute jamais en parler à la télé ?
« Tsubaki » de Aki Shimazaki, c'est à lire en poche chez Babel.
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