J'ai eu des difficultés à entrer dans le premier chapitre qui décrit Cezanne lors de ses séances de peinture et ses maux aux yeux. Je ne sentais pas du tout Cezanne ni son rapport à la peinture. J'ai eu aussi des difficultés avec le 2eme chapitre car nous sommes là projetés dans un autre univers et je ne comprenais pas le lien.
Par la suite, j'ai réussi à apprécier son écriture poétique surtout pour décrire Kitsidano et sa sensibilité au monde. Jusqu'à la fin du roman, j'ai aimé son écriture.
Je crois quand même que les 2 premiers chapitres ne sont pas à la hauteur du reste du livre. Cela aurait pu concerner un autre peintre que Cezanne ou même un personnage fictif.
Commenter  J’apprécie         00
Ce livre est un voyage vers la beauté avec Cézanne et sa St Victoire.
Un voyage vers la douceur, la simplicité, le bonheur de s'arrêter pour regarder.
Un roman qui me laisse apaisée et rêveuse.
Une belle découverte.
..................................................................................................................................................
Commenter  J’apprécie         20
Un livre plein de beauté et de douceur. Mais Cezanne ici pourrait être un autre peintre, tout peintre qui cherche la profondeur des choses, celle qui est au-delà de ce que l'on voit et que l'on aperçoit qu'en un éclair.
Beau sujet que celui du regard qui peut montrer ce que l'on ne voit pas forcément. Finalement, le regard et la vue est-ce vraiment la même chose ??
Quand je vous dis que ce livre est à lire !
Commenter  J’apprécie         10
C'était un vent vénérable, un vent d'avant les hommes, un de ces grands diseurs qui aiment emprunter le lit des fleuves pour aller porter au loin le parfum des pays reculés. Ce vent-là venait parler d'une mer froide, qui s'écarte deux fois par jour pour libérer des champs d'algues longues, où le vent prend sa couleur, un peu rousse. Où le vent prend son esprit. On ne sentait pas qu'il venait de loin, ce vent, encombré qu'il était de fumées lourdes, de charbons, de fritures qui s'étaient accrochées à lui tandis qu'il remontait le fleuve, avec le tannin des trains de bois, le remugle des tanneries, qui pendouillaient comme le chiendent sur sa laine fluide. Dont il ne pouvait se défaire. Mais comme son chant restait beau, sous ses oripeaux d'odeurs, la flatulence des industries. Étayé de rafales et de bruines, il balayait la ville d'une promesse de mer large qui faisait ruisseler les immeubles comme des rochers entre deux flaques, réveillait des clapotis sur la crêtes des pavés, invoquait l'esprit d'une baleine qui remontait l'avenue lentement, suivie de quelques poissons.
Tout ce travail, ces souffrances, ces méditations pour percer les couches du quotidien, revenir à ces brumes, ces irisations, à cette nudité première, avant les noms que l'homme met sur chaque chose qu'il regarde. avant ses gestes pour tout s'approprier.
Oui, il faut tout cela pour disparaître à force de présence, sans quoi rien ne peut advenir, et l'on se montre soi au lieu de naître avec le monde. Et l'on n'a rien vécu de vrai. (p.222)
Est-ce que le peintre n'est pas celui qui sait porter jusqu'au bout des années, et sans en perdre une seule goutte, le bol rempli d'eau vivante des premières fois ?
C'est que pour peindre mes tableaux (...), il me faut aller loin, très loin...
Avant de commencer ma toile, poser la première touche, je dois d'abord trouvez le fond, vous comprenez ?
On peint toujours du plus profond vers la surface, comme la terre nous apprend - il n'y a qu'à voir comment la graine s'enracine bien d'abord avant que de percer.
Et ce fond du paysage que je veux mettre sur ma toile, cette sensation qui va l'habiter d'abord comme une conscience, un souvenir bleuté, est aussi le fond du monde. Je veux dire son origine, son premier rêve. Le monde dans sa virginité.
Alors, quand je suis dans cette sensation, qu'elle se traduit à moi, mes yeux ont tout oublié. Ils sont devenus innocents, revenus comme au premier jour.
On comprend que le musicien doit exercer ses mains pour l'instrument et l'on s'étonne que le peintre doive entraîner ses yeux...
Il fallait surtout leur apprendre à oublier le nom des choses, tout ce qui pouvait réveiller un souvenir, enclencher la machine à penser. ne rien mettre entre la rétine et le monde. Alors seulement la vie pouvait débouler du terrier pour passer ventre à terre devant soi. - p. 31
Il sait maintenant, Barthélemy Racine, après toutes ces années, que l'homme n'est riche au fond que de rencontres
Anne Sibran et Emilie Angebault vous présentent leur ouvrage "Magda. Au grand jour". Parution le 6 octobre 2022 aux éditions Gallimard-Jeunesse Giboulées.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2652330/anne-sibran-magda-au-grand-jour
Note de musique : © mollat
Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
Visitez le site : http://www.mollat.com/
Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux :
Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/
Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts
Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat
Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/
Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat
Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/
Vimeo : https://vimeo.com/mollat
+ Lire la suite