Un roman du terroir qui chante les montagnes et le ciel de l'Aveyron.
Constance a quitté le village de son enfance et ses parents il y a 20 ans et n'ai jamais revenue. Elle vit à Paris où elle a fait carrière et élève seule sa fille de 14 ans après son divorce. Lorsqu'elle apprend la mort de son père, elle revient aussitôt dans la maison familiale et la fabrique de couteaux. Pourra-t-elle renouer avec son passé lointain mais douloureux? A -t-elle encore sa place dans ce village? Pourra-t-elle sauver l'entreprise qui fait vivre 10 ouvriers? Ou ferait-elle mieux de tout oublier et rester à Paris?
Le style est soigné, fluide, tout en restant simple. Les personnages, peu décrits physiquement, sont finalement touchants par leur sincérité et leurs faiblesses, chacun la sienne. Je reste plus réservée sur l'intrigue assez basique dont on perçoit vite les tenants et les aboutissants. Toutefois le récit est agréable et on passe un bon moment de lecture à se (re)plonger dans la vie à la campagne dans un village reculé.
Challenge en choeur
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🍁 Celà fait plus de quinze ans que Constance est partie à Paris, elle a une bonne situation,un bel appartement une fille de quatorze ans, séparée de son ex mari elle tente d'échapper à son autre vie,celle de son enfance dans l'Aubrac.
Là-bas il y a son plus grand secret et son plus grand regret, pourtant elle ne va pas avoir d'autres choix que d'y retourner après toutes ses années d'absence.
Après sa mère c'est son père qui vient de mourir,de retour au village elle doit prendre des décisions,gardera t-elle la coutellerie familiale ?
Peut-on tout quitter à l'aube des quarante ans et revenir à ses sources ?
🍁 Voilà encore un Signol comme je les aime.
Tu es plein de certitudes et voilà qu'un événement familial vient tout remettre en question.
Ta vie actuelle est-elle vraiment celle dont tu rêvais ?
N'est il pas trop tard pour tout changer ?
Est-il sans risque pour toi et pour ceux qui dépendent de toi de tout effacer et de tout réécrire ?
Voilà ce que j'aime dans ces livres, l'auteur sait nous mettre le doute et nous dire qu'il n'est jamais trop tard pour recommencer, rattraper les erreurs commises.
Profitez enfin de Ceux qui nous entourent,de Ce qui nous entoure et de souffler enfin,se poser prendre le temps.
Et puis que dire de tout ces moments de rêverie,de descriptions de paysage,de saison....
Où tout s'agite et où tout est si calme.
Voilà je pourrais vous écrire des lignes mais non je vous dis juste par ce texte, laissez-vous porter par la plume de l'auteur, laissez-vous porter par ce pays qu'est le causse.
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A la mort de son père, Constance, quitte sa vie à Paris, pour commencer une nouvelle vie en Aveyron, la région de son enfance. Mais quand on a une ado qui n'a connu que "la grande ville", que les souvenirs remontent et que la reprise de la fabrique familiale ne se passe pas comme prévu, continuer contre vents et marées, demande un terrible effort pour une femme seule.
Retourner en Aveyron en hiver alors que j'y ai passé une partie de mes vacances l'été dernier, m'a fait un bien fou. L'auteur décrit la nature et les paysages de cette très belle région avec un réalisme magique. Un roman qui se lit en quelques heures et qui fait passer un bon moment.
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Constance descendit, regarda autour d'elle. S'il n'y avait eu ces langues de sapins au loin, dont les lisières paraissaient taillées à la serpe, ç'aurait été la lune, exactement. Quelque chose de férocement minéral, de plus grand que le temps, étreignait ici les vivants. Une sorte de torpeur géologique où sommeillaient de grands événements cosmiques, passés ou à venir, face auxquels on se sentait tout petit, soudain, rendu à une vérité première : une extrême fragilité dans laquelle il n'y avait plus de place pour le moindre orgueil, la moindre vanité. Ici, l'on était jugé à sa juste mesure : pas grand chose, un souffle peut-être, dans un univers où le temps se comptait en millénaires.
Chaque soir, José-Luis en parlait, de l'Espagne, comme s'il profitait du peu de temps qu'il lui restait pour transmettre à son fils ce qu'il avait vécu, ce en quoi il avait cru, son fol espoir d'alors, ce combat si douloureusement perdu. Antoine savait ce qu'il aurait dû faire : le ramener en Espagne avant qu'il ne meure, vivre près de lui ses derniers jours, l'accompagner jusqu'au bout du voyage. Mais il y avait Constance et il ne voulait pas l'abandonner. Il avait besoin d'elle, de l'entendre, de la voir, de la toucher, chaque jour. Les deux êtres qu'il aimait le plus au monde étaient tous les deux en péril et il ne pouvait aider l'un sans trahir l'autre.
Car le Méjean n'est pas la terre. C'est la lune. Même quand le jour se lève, même lorsqu'il fait soleil, le Méjean, c'est la lune. C'est si nu, si désert, que les rares langues de sapins paraissent devoir être dévorées par la rocaille. Aussi faut-il à peu près être en règle avec soi-même ou éprouver le besoin de faire le vide, une bonne fois, pour oser l'affronter seul, sans raison, quand on n'est pas obligé d'y vivre. Quelques bergers y gîtent encore dans des villages tapis sur le calcaire afin de ne pas se faire remarquer des nuages. Des troupeaux immobiles grignotent une herbe que nul n'a jamais vue verte, et que le vent torture inutilement. Ici, l'hiver, même les pierres font le gros dos et les routes finissent par se perdre, faute de point de repère dans une uniformité ou l'on ne distingue, finalement, que le ciel à perte de vue.
Ta mère et moi, nous t'attendions toute la semaine. Et puis tu es partie. Parce que je n'ai pas pu retenir ma main, un soir, et que je t'ai frappée. Vois-tu, ma fille, c'est parce que moi-même j'ai été élevé durement et que je ne savais pas que l'on pouvait éduquer des enfants en les écoutant et en les embrassant. De tous les baisers que je n'ai pas su te donner pendant ma vie, je voudrais que tu saches, que, où que je sois, il ne t'en manquera pas un chaque matin.
Chaque fois qu'elle ouvrait la porte de la Retirade, le matin, Constance retrouvait l'odeur de rocaille et d'herbes sèches que le vent levait sur les hauteurs du causse et dispersait plus bas, dans la vallée, comme une offrande d'autant plus précieuse qu'elle était gratuite, depuis toujours et sans doute pour toujours, songeait Constance, chaque fois surprise mais chaque fois comblée de si peu.
p.60
Extrait du livre audio « Une famille française » de Christian Signol lu par Cyril Romoli. Parution CD et numérique le 18 octobre 2023.
En savoir plus : https://www.audiolib.fr/livre/une-famille-francaise-9791035414382/
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