Un livre choisi pour deux raisons. La première : son titre, référence à une chanson oubliée aujourd'hui. La rocambolesque histoire d'une châtelaine qui subit les pires avanies, terminant sous les roues d'un autobus... Et après chaque péripétie, on retrouve la châtelaine à sa fenêtre.
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Le lendemain, elle était souriante
À sa fenêtre fleurie chaque soir
Elle arrosait ses petites fleurs grimpantes
Avec de l'eau de son p'tit arrosoir"
La seconde raison ,
Simone Signoret. Evidemment. C'est un petit livre sans prétention, bien écrit, dont la seule raison d'être est un droit de réponse. Suite à la publication de son recueil de souvenirs "
La nostalgie n'est plus ce qu'elle était", deux journalistes accusèrent
Simone Signoret de ne pas avoir écrit son livre... Elle en fut blessée, et sa réponse, mise en pages. Elle raconte les tournages, l'envie d'écrire, sa peur de ne pas y arriver, le regard des autres sur cette lubie de vouloir se raconter. C'est le processus créatif qui est décrit ici, simplement, humainement. le lecteur suit la grande Simone de tournage en tournage, elle raconte "La vie devant soi", les séances de maquillage mais également ce besoin de se raconter, d'être, peut-être, prise au sérieux en tant qu'écrivaine. Il n'est pas ici question de revanche, de prouver quoi que ce soit. Juste les mots d'une femme qui s'écrit, qui se raconte. Et c'est touchant. Elle nous plonge dans certaines affaires judiciaires un peu oubliées aujourd'hui, mais ce qui pointe derrière, c'est la grande humanité de
Simone Signoret, sa tendresse, sa douceur, le regard qu'elle pose sur les gens qui l'entourent, les réalisateurs, la maquilleuse, le personnel de l'hôtel où elle séjourne. Sa machine à écrire, qu'elle emmène partout avec elle, lui fait penser à une grosse chatte noire qui la protège tout en lui rappelant qu'elle s'est promis de mener à bien ce projet d'écriture. C'est un beau livre, à son image.