Chine, fin des années 60.
Le président
Mao Zedong lance, la « campagne de rééducation ».
Celle-ci s'inscrivait dans la droite ligne du programme du Grand Timonier de la Révolution culturelle prolétarienne chinoise. Les universités sont fermées. Les jeunes hommes et femmes des villes qui jusque-là avait pu étudier sont envoyés à la campagne, afin d'être « rééduqués par
les paysans pauvres ». En effet, le Parti Communiste Chinois considérait ces jeunes gens cultivés comme des « jeunes intellectuels » pouvant potentiellement devenir dangereux pour la Nation.
Le narrateur de cette histoire et Luo, son ami d'enfance, font justement partie de ces « jeunes intellectuels ». Ils sont tous les deux issus de familles cataloguées par Pékin, comme étant « ennemies du peuple ». C'est donc à la fin de l'année 1968, que ces deux adolescents sont envoyés dans un pauvre petit village situé non loin du sommet d'une montagne de la province du Sichuan. Isolés de toute civilisation moderne de l'époque, ils sont condamnés à y rester plusieurs années pour y travailler la terre ou dans les mines. Ils sont résignés. Mais un jour, ils vont tomber sur une valise au contenant interdit, proscrit par Pékin.
Des Livres, des classiques de la littérature occidentale ! Et, ce trésor va bouleverser non seulement le cours de leur existence mais aussi celle de la Petite Tailleuse chinoise.
Le thème abordé par
Dai Sijie dans «
Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » traite de l'accès à la connaissance, à la culture, à la grande littérature et l'impact que cela opère sur une vie. C'est un thème qui me parle et que j'affectionne particulièrement. On le retrouve dans nombre de romans notamment dans «
Martin Eden » de
Jack London que j'ai adoré comme dans «
Des fleurs pour Algernon » de
Daniel Keyes qui est excellent. «
Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » y fait écho. C'est un véritable éloge de la lecture et du pouvoir qu'ont les livres sur nous.
Mais l'auteur de ce roman, exilé en France depuis 1984, y fait aussi une critique de la politique dictatoriale de Pékin, de ces lois absurdes suivies par la majorité des chinois.
D'ailleurs,
Dai Sijie a été envoyé en « rééducation » au début des années 70, dans le Sichuan. On peut donc considérer «
Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » comme étant autobiographique, du moins partiellement.
C'est joliment écrit et l'histoire est intéressante.