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3,83

sur 3173 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est beau, pur, délicat.
Dans la Chine de Mao, le narrateur et son ami Luo savent lire, aussi ces intellectuels sont-ils bannis de la société, ils sont des "ennemis du peuple".
C'est un livre De Balzac qui les sauve de leur exil. Un petit livre qu'ils trouvent, qui est lu en cachette, et que l'un des deux grave même sur sa veste en peau...
Ce passage du texte gravé sur la veste m'a énormément marquée car c'est le 1er extrait que j'ai lu de ce livre...Un sujet de brevet blanc que j'ai corrigé et qui m'a donné envie d'aller lire le livre entier!
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L'histoire se déroule en Chine dans le province du Sichuan et l'on y découvre la vie de deux adolescents, la narrateur alors âgé de 17 ans et son ami et voisin, Luo, âgé lui de 18 ans. Il faut comprendre que ce récit se déroule alors que Mao imposait sa dictature ainsi que sa «Révolution culturelle» en Chine. Nos deux amis, qui sont considérés comme des «intellectuels» sont alors envoyés en rééducations. C'est au cours d'une visite chez le tailleur du village voisin que Luo fait la connaissance d'une jeune femme resplendissante travaillant chez ce dernier. Les deux amis ne tardent pas à tomber sous le charme de cette dernière mais c'est Luo, moins réservé et plus entreprenant que son condisciple qui aura la faveur d'éveiller la jeune femme aux joies de l'amour.
Le «binoclard», surnom donné à un autre jeune garçon lui aussi en rééducation, mais dans le village voisin, prête alors aux deux amis un livre De Balzac et ces derniers, étant tombé sous le charme de cette écriture prodigieuse, décident de voler la valise du binoclard qui contient des dizaines de «livres interdits» sous le nouveau régime politique imposé par Mao. Luo, qui est, depuis un certain temps déjà, l'amant de la «petite tailleuse chinoise» d'initier cette dernière aux plaisirs de la lecture et ainsi lui apprendre à penser par elle-même.
Magnifique roman qui nous fait à la fois découvrir les lointaines contrées de la Chine, nous renseigne sur ce que c'est de vivre sous un régime totalitaire, la condition de la femme...tout en étant entraînant en se perdant dans les dédales de l'amour. L'écriture est agréable et le roman envoûtant !
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Dai Sijie a sûrement puisé dans son expérience personnelle pour livrer ce récit de deux jeunes étudiants chinois, prétendument classés intellectuels, mais dont la filiation à des parents bourgeois leur vaut un séjour forcé à la campagne au début de la Révolution culturelle. Sous le joug d'un agriculteur illettré converti en éducateur, le narrateur et son ami Luo travaillent durement aux champs ou dans la mine de charbon, jusqu'à ce que la découverte insolite d'une valise bourrée de livres vienne changer le cours des événements.
Témoignage aussi vibrant que vivant du pouvoir de la lecture et de la littérature dans la vie, Balzac et la petite tailleuse chinoise renvoie également au conte moderne et se moque de façon réjouissante des dictatures quelles qu'elles soient. Belle lecture encore une fois d'un roman que j'ai laissé traîner trop longtemps dans ma bibliothèque!
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Quelle intéressante et jolie découverte.

À travers ces deux jeunes garçons de la ville, c'est une petite fenêtre que nous ouvre l'auteur sur la révolution culturelle instaurée par Mao.
Dans cette page historique de la Chine sont interdits les oeuvres musicales occidentales, les universités et bien sûr les livres.
Ces deux jeunes amis sont donc séparés de leur famille et sont envoyés pour être rééduqués à la campagne.
Le dépaysement est garanti dans cette montagne hostile, difficilement accessible, où il pleut inlassablement. Sur les sentiers grimpants le long de cette montagne, ils transportent des seaux d'excréments. L'auteur ne nous épargne pas les détails de leur quotidien et heureusement que l'odeur n'arrive pas à ressortir des pages !

Une belle écriture qui fait transparaître leur jeunesse, leur audace, leurs déprimes, leur angoisse mais aussi leur persévérance face à un avenir fermé et sans espoir. Et au milieu de ces conditions de travail extrêmement difficiles, la lumière apportée par la Petite Tailleuse et la valise du Binoclard, pleine de livres occidentaux, pleine de civilisation. le monde s'ouvre à eux avec les écrits d'auteurs français qui, par leur force, font tomber leur ignorance et par là même le mur du communisme qui les emprisonne.

Les mots, contés ou écrits ouvrent de nouveaux horizons mais ces ouvertures sont différentes selon leur réceptacle.

J'ai particulièrement savouré le passage où le narrateur, transformé en conteur de minuit pour le compte du tailleur, se lance dans le récit du Comte de Monte-Cristo. Je ne peux qu'approuver pleinement son choix, vu que ce fabuleux roman se trouve dans la valise pour mon île déserte. Avec ce récit, il se fait traiter de « sale conteur d'histoires réactionnaires » par le chef du village. J'ignorais être une lectrice multi-réactionnaire étant donné le nombre de fois que j'ai dévoré ce roman !

Une très belle histoire, contée avec une plume délicate qui se dévore rapidement mais qui laissera, sans conteste, sa petite trace indélébile dans les souvenirs de mes lectures.

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(...) Voilà un livre dont je ne savais pas grand chose avant de l'ouvrir, sauf que les avis dessus étaient partagés. Certains sont tombés sous son charme, alors que d'autres n'ont pas réussi à entrer dedans. En ce qui me concerne, j'ai été totalement happée par cette lecture, le récit m'a réellement subjuguée.

L'histoire est celle d'une tranche de vie, la vie que le régime maoïste vole à une poignée d'adolescents, mais aussi celle de tout un peuple qu'on maintient dans l'ignorance crasse. C'est également une plongée dans un pays et dans une époque dans lesquels on ne peut pas imaginer vivre. C'est l'éveil de jeunes garçons et d'une jeune fille au monde de la littérature et, à travers cette découverte, à tout un univers de possibilités et de perspectives.

Tout cela nous est raconté à la 1e personne par l'un des protagonistes, qui nous fait partager ses émotions et ses frustrations. La plume est addictive et il m'a été difficile de lâcher mon livre, au point que je l'aurais facilement dévoré d'une traite.

Je comprends pourquoi les avis sur ce livre sont partagés. Il y a une question de sensibilité à ce genre de lecture et il y a une question de timing. Il faut être dans le bon état d'esprit pour pouvoir ce plonger dans ce genre de récit. J'ai d'autant plus aimé ce livre que je ne m'y attendais pas 🙂
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Avec ce roman autobiographique, Dai Sijie témoigne de ce qu'il a connu durant la révolution culturelle. Mais si « Balzac et la petite tailleuse chinoise » raconte l'histoire d'un jeune garçon de 17 ans qui a vécu dans un camp de rééducation, suivant la volonté de Mao Tse Toung, c'est d'abord une ode au pouvoir de la littérature.
Dans les années 70, les intellectuels, les fils d'intellectuels, ou ceux qui étaient considérés comme les ennemis du peuple furent déportés en masse dans les rizières et les mines pour connaitre et partager la vie des prolétaires.
Deux jeunes chinois dont les pères sont médecin et dentiste se retrouvent en rééducation dans la montagne chinoise. le narrateur et son ami Luo vont trouver le courage de supporter leur existence dans la lecture de livres étrangers découverts par hasard, dans une valise que cache celui qu'ils appellent le binoclard, lui-même en rééducation. Cette littérature romanesque est interdite et les livres vont être considérés comme un véritable trésor. Les jeunes garçons vont être captivés.
L'auteur montre que la littérature permet de se surpasser avec de belles métaphores, comme quand Luo, une hotte sur le dos, avance à quatre pattes sur un passage très étroit, bordé de chaque côté par un profond précipice. Il a une hotte en bambou sur le dos dans laquelle est caché un livre De Balzac « le Père Goriot », l'objectif étant d'aller le lire à la petite tailleuse chinoise dont il est amoureux et qui n'était encore qu'une montagnarde belles mais inculte.
Livre d'amour et d'amitié qui rend un bel hommage à la littérature et à la puissance des mots.


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Petite lecture sympathique avec comme toile de fond la Révolution Culturelle et ses fous projets de « rééducation » . On y suit deux jeunes adultes envoyés dans un village de paysans qui devront s'adapter à leur nouvelle vie. le livre s'attache à leur évolution plutôt qu'à une critique acerbe de la Révolution culturelle, qu'on déduit facilement de toute façon. Il s'agit d'une histoire d'amour mais aussi du pouvoir des livres, objets sacrés dans un monde où ils sont bannis. Les personnages sont attachants, les différentes composantes bien équilibrés, le rythme soutenu et une sérénité certaine flotte au-dessus de toutes les épreuves rencontrées. C'est relativement léger et définitivement plaisant.
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Chine, fin des années 60.

Le président Mao Zedong lance, la « campagne de rééducation ».
Celle-ci s'inscrivait dans la droite ligne du programme du Grand Timonier de la Révolution culturelle prolétarienne chinoise. Les universités sont fermées. Les jeunes hommes et femmes des villes qui jusque-là avait pu étudier sont envoyés à la campagne, afin d'être « rééduqués par les paysans pauvres ». En effet, le Parti Communiste Chinois considérait ces jeunes gens cultivés comme des « jeunes intellectuels » pouvant potentiellement devenir dangereux pour la Nation.

Le narrateur de cette histoire et Luo, son ami d'enfance, font justement partie de ces « jeunes intellectuels ». Ils sont tous les deux issus de familles cataloguées par Pékin, comme étant « ennemies du peuple ». C'est donc à la fin de l'année 1968, que ces deux adolescents sont envoyés dans un pauvre petit village situé non loin du sommet d'une montagne de la province du Sichuan. Isolés de toute civilisation moderne de l'époque, ils sont condamnés à y rester plusieurs années pour y travailler la terre ou dans les mines. Ils sont résignés. Mais un jour, ils vont tomber sur une valise au contenant interdit, proscrit par Pékin. Des Livres, des classiques de la littérature occidentale ! Et, ce trésor va bouleverser non seulement le cours de leur existence mais aussi celle de la Petite Tailleuse chinoise.

Le thème abordé par Dai Sijie dans « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » traite de l'accès à la connaissance, à la culture, à la grande littérature et l'impact que cela opère sur une vie. C'est un thème qui me parle et que j'affectionne particulièrement. On le retrouve dans nombre de romans notamment dans « Martin Eden » de Jack London que j'ai adoré comme dans « Des fleurs pour Algernon » de Daniel Keyes qui est excellent. « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » y fait écho. C'est un véritable éloge de la lecture et du pouvoir qu'ont les livres sur nous.
Mais l'auteur de ce roman, exilé en France depuis 1984, y fait aussi une critique de la politique dictatoriale de Pékin, de ces lois absurdes suivies par la majorité des chinois.
D'ailleurs, Dai Sijie a été envoyé en « rééducation » au début des années 70, dans le Sichuan. On peut donc considérer « Balzac et la Petite Tailleuse chinoise » comme étant autobiographique, du moins partiellement.
C'est joliment écrit et l'histoire est intéressante.
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Très joli roman qui se lit facilement et traite de la découverte par deux jeunes chinois rééduqués dans une montagne perdue de la Chine en pleine Révolution Culturelle de la littérature occidentale, et par voie de conséquence, de la sexualité, de l'amour, de la beauté… Ecriture toute en nuance et finesse qui m'a rappelé ma découverte émerveillée de la littérature balzacienne.
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Petite roman très agréable à lire, Balzac et la Petite Tailleuse chinoise est écrit sous forme d'une histoire que nous conte directement le narrateur. Ce dernier nous raconte leur arrivée, à lui et Luo, son meilleur ami, puis leur quotidien au sein d'un petit village montagneux où ils ont été envoyés pour leur « rééducation ». En effet, leurs parents médecins sont considérés comme ennemis du peuple par le Régime de Mao et ces jeunes éduqués doivent être remis dans le « droit chemin », en apprenant le travail de la terre et la vie paysanne.
Ce roman se situe donc en pleine Révolution Culturelle et les livres, l'instruction y sont proscrits mais les deux compères, avides de découvertes, finissent par trouver la malle aux merveilles que détient leur « ami » le Binoclard et parviennent à la subtiliser. Ils dévorent alors la littérature occidentale, De Balzac à Dumas à Romain Rolland, en passant par Dickens et Dostoïevski… Ils s'éveillent à tout un monde qu'ils ne s'imaginaient même pas et partagent leur découverte avec leur amie, la Petite Tailleuse.
Ce qui m'a surprise dans ce livre, c'est que beaucoup de personnage sont seulement nommés par leur surnom, comme si ce dernier les définissait à part entière. La Petite Tailleuse est ainsi réduite à sa fonction, elle ne connaît d'ailleurs, avant l'arrivée de ses nouveaux amis, rien d'autre que son quotidien répétitif et sa vie de paysanne étriquée.
Le décalage entre la vie citadine et ces paysans perdus en pleine montagne est également stupéfiante. A leur arrivée, le violon du narrateur est comparé à un jouet maléfique tandis que leur réveil où chante un coq est considéré tel un objet sacré, que tous souhaitent détenir… Ce sont deux mondes radicalement différents et bien éloignés, où règnent incompréhension et méfiance réciproque. Certaines situations qui paraissaient incongrues, m'ont fait franchement sourire.
Bref, j'ai passé un bon moment avec Luo et sa bande, perdu sur la Montagne du Phoenix, dans cette Chine reculée. J'y ai rencontré de nombreux personnages, variés et tous intéressants à leur façon. Malgré tout, il me manque un petit quelque chose pour que ce roman décroche la cinquième étoile.
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