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sur 581 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ilium ou la guerre de Troie et la mythologie grecque revues et revisitées par Dan Simmons sur fond de SF sous le regard du scholiaste Hockenberry, c'est tout bonnement époustouflant! Quelle idée originale et quelle intrigue surprenante et maîtrisée, ça me fascine toujours de constater qu'on peut encore trouver des idées aussi originales dans la myriade de livres qui n'en manquent pourtant déjà pas.
Heureusement que j'avais encore en tête le film "Troy" avec Brad Pitt par contre, car ce n'est pas facile de s'y retrouver avec tous les noms des personnages impliqués dans cette guerre et les différents enjeux. C'était parfois même un peu éprouvant façon prise de tête... (chapeau à l'auteur pour s'être penché avec autant de dévouement sur l'oeuvre d'Homère d'ailleurs!)
L'auteur joue aussi sur ce foisonnement et cette difficulté de s'y retrouver, c'est assez cocasse. L'humour de l'auteur m'a d'ailleurs marquée ici, élément qui me semblait avoir manqué dans le cycle d'Hyperion (mais je l'ai lu il y a assez longtemps), du coup ce fut un plaisir de lecture encore plus intense.

Ilium, c'est aussi trois récits parallèles (celui de Troie inclus) qui se rejoignent forcément et qui présentent autant d'intérêt et de suspense les uns que les autres, du coup il est franchement difficile de s'arrêter raisonnablement en cours de route.

Le deuxième récit se déroule sur Terre, ou du moins ce qu'il en reste, à une époque indéterminée loin dans le futur, avec des êtres indubitablement humains mais assez différents de nous au niveau des moeurs mais aussi des aptitudes physiques et des connaissances culturelles de base (ils ne savent pas lire par exemple mais cela n'est pas considéré comme anormal). Bien sûr, une bonne partie de l'intrigue porte sur le pourquoi du comment de cette situation. Des événements ont eu lieu par le passé, ce qui expliquerait l'état des choses actuel. J'ai adoré aussi cette partie un peu puzzle où le lecteur doit s'adapter à ce monde familier mais résolument différent, et essayer de comprendre ce qui a pu se passer et ce qui se passe. Ici non plus l'humour ne fait pas défaut, grâce à, entre autres, Daeman, l'un des personnages de ce récit.

Le troisième récit relate les aventures d'entités robotiques semi-organiques, les moravecs, en mission sur Mars après y avoir décelé quelques activités suspicieuses. Mahnmut et Orphu, deux robots philosophes dont le premier ne jure que par Shakespeare, et le deuxième par Proust, m'ont complètement charmée et sont sans conteste mes personnages préférés de ce roman. J'ai trouvé ça assez fou de m'attacher à eux au point de trembler pour leur vie. J'ai adoré leur duo qui a un petit côté R2D2 et C-3PO de "Star Wars". Un couple vraiment très amusant, et très touchant, bizarrement.

Un roman très riche aussi en terme d'intertextualité, c'est foisonnant de références littéraires, pour la plupart inattendues mais vraiment judicieusement exploitées.
Et j'allais oublier les petits hommes verts, j'ai adoré ces passages aussi!


Je suis tellement contente qu'il y ait une suite à ce récit avec Olympos qu'il me tarde de lire! Beaucoup de questions restent en suspens, l'issue de la Guerre d'une part, mais également le pourquoi du comment de tout ça! Certains points nécessitent éclaircissement et j'ai hâte d'avoir le fin mot de l'histoire!
Lien : http://lecture-sans-frontier..
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Mais quelle idée ! La guerre de Troie sur Mars et puis quoi encore ? Bah oui mais ça marche très bien. La sauce fantasy+SF est parfaitement assaisonnée d'humour de poésie et de violence, tout ce qui caractérise Dan Simmons qui décidément ne cesse de me charmer !
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Shakespeare, Homère, une peuplade humaine futuriste, quelques contemporains, des aliens et de la nanotechnologies. Mélangés au sein d'une même fresque.

Bizarrement il n'en émerge pas un gloubiboulga infâme mais une oeuvre d'imagination majeure, habile, homogène et extrêmement divertissante. Qui se dévore d'une traite.

C'est assez effrayant de voir qu'un auteur peut se renouveler aussi brillamment et dans un domaine quasi similaire après avoir accouché d'Hypérion.
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Autant il est facile d'imaginer une réécriture de l'Iliade dans un roman de Fantasy, autant l'exercice peut surprendre dans une oeuvre de Science Fiction. C'est pourtant ce qu'a réalisé Dan SIMMONS dans une vaste fresque en deux volumes, Ilium suivi d'Olympos. Et SIMMONS étant l'auteur que l'on connaît, l'oeuvre mérite que l'on s'y arrête.

L'action d'Ilium, du nom latin de la cité de Troie, se déroule dans le système solaire quelque quatre millénaires en aval de notre XXIème siècle. L'intrigue qui s'y déroule est une trame de trois récits dont la convergence s'achève à la fin d'Olympos, d'après le nom du plus haut relief connu du système solaire, Olympus Mons, volcan bouclier situé sur la planète Mars et culminant à 27 000 mètres.

Les dieux de l'Olympe sont des posthumains. Ils ont depuis longtemps assimilé les arcanes de la physique quantique ce qui leur confère une quasi-immortalité et des pouvoirs illimités. Ils sont ainsi capables de traverser l'espace et le temps, et d'intervenir dans le devenir des hommes. Ils sont basés sur le Mont Olympe de la planète Mars terraformée où est en train de se dérouler une guerre antique, celle de Troie. Les dieux s'amusent bien entendu de ce spectacle et jouent à comparer ce conflit avec celui qui a été narré jadis par HOMERE dans l'Iliade. Pour les aider dans cette tache, ils recrutent un corps de vérificateurs, les scholiastes, des humains qui ont vécu pendant l'Ere Perdue et qui sont ressuscités pour surveiller le déroulement du conflit, et signaler le moindre écart avec le poème bien connu. Il est vrai que dans leur première vie ils étaient des hellénistes spécialistes d'HOMERE et de l'Iliade, comme Thomas Hockenberry, Professeur d'université du XXème siècle, que nous suivons tout particulièrement.

Dans la ceinture d'astéroïdes, les moravecs sont des organismes autonomes, conscients et biomécaniques. Nommés ainsi en hommage au roboticien Hans Moravec, ils sont strictement spécialisés et parfaitement adaptés au vide et aux radiations qui règnent dans la ceinture d'astéroïdes ou sur les lunes de Jupiter. Ils s'inquiètent de l'intense activité quantique sur Mars et y dépêchent une expédition à laquelle prennent part Mahnmut et Ophu d'Io. Humanistes tous les deux, ils sont respectivement passionnés par les oeuvres de SHAKESPEARE et de PROUST sur lesquelles ils aiment débattre en toutes circonstances.

Quant à la Terre elle est peuplée de quelques milliers d'humains "à l'ancienne". Ils vivent dispersés sur une planète vidée, se déplaçant d'une de leurs résidences à l'autre en empruntant des portails-fax. Inspirés des Eloïs de WELLS, ils sont totalement oisifs et ne s'interrogent pas sur le monde qui les entoure, ni sur le fonctionnement des machines, serviteurs robotiques qui assurent leur confort, et Voynix qui les protègent des bêtes sauvages, dont les dinosaures ressuscités. Sauf qu'une poignée d'entre eux font figure d'iconoclastes en se posant justement des questions et en cherchant les réponses. Parmi eux il y a Hannah qui s'est mis en tête d'inventer la forge, Harman qui a appris à lire et rêve d'aller dans l'espace pour gagner quelques années de vie supplémentaires, limitée à 100 ans pour tous, Ada et Daeman, tous deux inspirés de Ada ou l'ardeur de Vladimir NABOKOV, la première étant amoureuse d'Harman, le second d'Ada.

Trois histoires dans une grande histoire donc. La première est telle que la mythologie grecque a laissé son empreinte dans l'imaginaire collectif, pleine de bruit et de fureur. La deuxième rend hommage à la technologie poussée à son extrême grâce à laquelle les robots sont plus humains que les hommes eux-mêmes. La troisième montre l'humain dans toute sa faiblesse, totalement inerte dans un monde mécanisé, et obligé de tout réapprendre dès lors que les machines sont défaillantes. Les trois sont traitées avec beaucoup d'humour, ce qui est une première pour Dan SIMMONS. Ce qui n'est pas nouveau en revanche, c'est que l'auteur s'appuie sur une multitude de références littéraires tout au long du roman ; c'est ainsi que Thomas Hockenberry s'appuie sur ses connaissances de scholiaste pour analyser et anticiper les évènements qui se déroulent sous ses yeux, que les moravecs Mahnmut et Ophu d'Io s'en remettent sans cesse à leurs passions respectives pour mieux comprendre les humains, que ces derniers sont contraints d'en revenir à l'écrit pour se sortir d'une situation dans laquelle ils sont totalement démunis. En d'autres termes, la culture d'une manière générale, et la culture littéraire en particulier, sont essentielles pour vivre dans une société civilisée.

Pour toutes ces raisons Ilium/Olympos est une oeuvre d'une grande richesse et les personnages de Thomas Hockenberry, de Mahnmut et d'Ophu d'Io sont particulièrement réussis et attachants. C'est malheureusement moins vrai des humains "à l'ancienne" qui n'en finissent pas de se perdre dans des aventures aussi extraordinaires que peu crédibles. Si cela est peu dérangeant dans le premier volume, qui se concentre surtout sur le scholiaste et les deux moravecs, c'est beaucoup plus pénible dans le second, qui se consacre longuement au pourquoi et au comment du destin de l'humanité à grand renfort de figures mythologiques, certes inspirées des personnages de la Tempête de William SHAKESPEARE, mais pour le moins saugrenues et confuses dans le contexte de ce roman. Mais le ridicule est atteint quand l'élément clé de l'intrigue d'Olympos est dévoilé, et par le biais duquel Dan SIMMONS s'égare dans un militantisme pro-sioniste et franchement anti-palestiniens aussi malvenu que douteux.

La lecture du diptyque Ilium/Olympos ne peut donc qu'engendrer des sentiments mitigés. Si la première partie est enthousiasmante grâce aux aventures martiennes de Thomas Hockenberry et des moravecs, et en dépit des faiblesses des aventures terriennes des humains, la seconde, plus longue et moins rythmée, est bien plus ennuyeuse, voire même agaçante pour le parti pris manifeste de l'auteur. Et comme la seule lecture d'Ilium s'achève sur un sentiment d'inachevé, celle d'Olympos s'impose et fait que ce sont les sentiments négatifs qui dominent une fois le livre refermé. En d'autres termes, on est bien loin de la qualité de nombreuses autres oeuvres de Dan SIMMONS, et notamment de sa précédente oeuvre de Science Fiction, Hypérion.
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on suivra, tout au long de ce livre trois univers différents dont les liens ne sont pas nécessairement évident.Nous suivront donc un lettré ressuscité et réduit en esclavage par les dieux, une poignée d'humains cherchant à percer le mystère des anneaux en orbite autour de la Terre et, ainsi, ce qui a pu arriver à leur ancêtres, et, enfin, deux Moravecs en mission sur Mars dont l'un est un amateur de Shakespeare et l'autre de Proust.

Car la littérature tient une place importante dans le roman. Outre les discussions des deux Moravecs sur Proust ou Shakespeare et, bien sûr, l'ombre de l'Illiade en fond, de nombreuses allusions parsèment l'histoire. de noms tirés de Ada ou l'Ardeur de Vladimir Nabokov ou de la Tempête de Shakespeare a l'usage de termes moqueur dans la bouche d'un personnage, appelant les humains les Eloïs [1] ou bien encore la présence du mythe du juif errant.

Mais les références ne font pas tout - et heureusement. Dan Simmons nous offre donc une galerie de personnages tous aussi attachants les uns que les autres. Passant de l'un à l'autre d'un chapitre à l'autre, il faut reconnaître que les séquences se situant à Ilium sont tout bonnement impressionnante. L'auteur réussi pleinement là où Wolgang Petersen - réalisateur de Troy - avait échoué lamentablement : montrer que la guerre, c'est avant tout du sang et des larmes.

Dan Simmons nous entraîne dans trois voyages qui ne nous donne envie que d'une chose, connaître la suite. Car, malheureusement, à l'issue des neuf cents pages, vous n'en saurez pas plus qu'au début. Si l'histoire avance, bons nombres de questions demeurent sans réponses. Pour les trouver, il faudra attendre de lire la suite, Olympos...
Lien : http://arkhama.free.fr/spip...
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