Le dernier livre de l'auteur, qui sans doute n'a pas eu complètement le temps de le relire, de le parachever. Il est difficile de savoir à quel point il l'aurait ou pas modifié, s'il en avait eu la possibilité.
Les événements se passent au Mexique, le Mexique des années 20 du XXe siècle, celui des révolutions toujours possibles. Guadalajara est une petite ville somnolente, perdue au milieu de nulle part, pauvre. La majorité de la population est indienne, ce sont les perdants absolus de l'Histoire, miséreux, le monde tel qu'il est n'a rien à leur offrir, sauf une survie des plus précaire. Alors ce qui peut les faire bouger, lever la tête, c'est forcément un espoir irrationnel, un rêve grand et fou. Celui d'un messie capable de faire des miracles. Lorsqu'un malheureux vitrier, épuisé par ses errances de plus en plus désespérées, passe par là au mauvais moment, il est élu pour jouer le rôle. Un jeune prêtre indien ambitieux, un propriétaire terrien qui rêve d'avoir encore plus de pouvoir, vont s'en emparer pour servir leurs propres projets. Les révolutionnaires stationnés un peu plus loin vont suivre l'affaire avec une grande méfiance. La population, entre espoir et résignation va suivre le Rédempteur proclamé sans toutefois perdre complètement sa méfiance. La ville sera prise. Mais après ?
Un court roman, compte tenu de l'ampleur du sujet. Slauerhoff concentre, va à l'essentiel. Il ne sembla pas croire beaucoup aux révolutions. Plus que lyrique, même si un certain lyrisme est présent par moments, son livre est ironique et cruel. Comme la vie des Indiens, et de tous les perdants.
C'est moins complexe que
le royaume interdit, pas de récits intriqués, nous sommes dans du plus linéaire. L'écriture est splendide dans certains passages, dans d'autres plus simple. le désenchantement présent dès le début, devient de plus en plus amer. Il ne semble tout simplement pas possible de changer les choses.
Peut être un peu trop univoque, un livre tout de même intéressant. Dommage que l'auteur soit mort si jeune, sans avoir le temps d'écrire encore, parce qu'il avait vraiment du talent.