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EAN : 9782070757428
154 pages
Gallimard (11/10/2000)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Le roman imprimé ici renvoie au milieu mythique en train de vous irriguer, de se glisser en vous, hors de vous, partout, depuis toujours, pour demain. Il tente de dégager une profondeur mouvante, celle d’après les livres, celle d’une pensée ébranlant dans ses fondations le vieux monde expressionniste dont s’annonce, pour qui veut risquer sa lecture, la fin.

Ph. S. 1968
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4.100. (« Quand une oeuvre est accomplie, ils ne s’y arrêtent pas. Parce qu’ils ne s’y arrêtent pas, ils ne disparaissent pas » / « Le procès s’éteint dans le produit, c’est-à-dire dans une valeur d’usage, une matière naturelle assimilée aux besoins humains par un changement de forme » / ... Ce n’est que pour nous, cependant, que la nuit tourne et se fait au-dessus des villes -là où les machines muettes savent désormais lire, déchiffrer, compter, écrire et se souvenir, et cela meurt et revit dans une pensée qui n’est en réalité à personne depuis le commencement, et nous venons ainsi d’une série infinie de séries pourries et accumulées, nettoyées, brûlées, annulées, tandis qu’en avant d’autres cherchent déjà et recouvrent ce qui se dit ici aujourd’hui ... « Il n’importe qu’il soit ou non déjà né à quelque époque, puisque cette vie mortelle, la mort immortelle l’a détruite » / « Les choses ne sont pas vues du haut de l’esprit par-dessus le corps, mais faites par le corps et à son niveau, beaucoup plus infini que celui de tout esprit » / « Les corpuscules de matière accourant de l’infini maintiennent intacte la somme de l’univers grâce aux chocs que sans discontinuer ils provoquent de toutes parts » / ... Et ainsi pour vous : isolés dans ce coin de carte, parmi ces rues et ces murs, actifs, surveillés, raidis, à l’écart ... Voyant se faire et surgir en bloc l’énergie de base - vous dans la fin, vous dans l’intervalle de ce qui vous a lancé, nourri, plus loin que l’ordre et la fin ... Vous dans le vide, vous n’ayant jamais été là, n’ayant jamais été engendré, compté, borné, dirigé ... Sentant tout le poids du système rendu léger maintenant mais avec sa lourdeur de toujours, son insensible et fatale lourdeur maintenant parcourue, englobée, fouillée, découpée ... « Le système commence à se contracter sous l’effet de la gravitation jusqu’à une singularité où la densité est de nouveau infinie : c’est l’univers oscillant » / « Ce texte n’est pas à sa place » / :( Il n’est pas de lieu pour ce qui vient d’être écrit » / « Le sperme est l’écume du sang » ... Montant une dernière fois et flottant une dernière fois - vous touchant une dernière fois et vous faisant signe une dernière fois dans la tête de ciel illuminé répandue partout et sans peur, vous retrouvant une dernière fois plus loin que la nudité extérieure et aussi dans l’envers égaré doublé de métal, vous, porté, jusqu’à la pierre qui n’est pas la pierre, multitude transversale, lue, comblée, effacée, brulée et refusant de se refermer dans son cube et sa profondeur) — (1 + 2 + 3 + 4)puissance 2 = 100
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(tout se recomposant ainsi depuis le début situé désormais dans un plan oblique, l’intérieur suspendu et perdu de vue, séparé de vous par un renouvellement que d’autres penseront pour vous et à votre place, une matière, un poids, une usure, un but. .. « Ainsi chaque progrès dans les déterminations, dans la mesure où il s’éloigne du commencement indéterminé, est aussi un retour vers lui, et par là ce qui apparaît d’abord comme différent — l’approfondissement régressif du commencement et le progrès des déterminations nouvelles —, coïncident et sont identiques » / « L’entité reliant le nombre à la sensation, c’est le nombre en tant que ton, qui seul crée le trait d’union, le pont entre la pensée et la sensation » / « il vole, et pourtant il est immobile ; il prend son essor, mais il n’y a pas de distance ; il se rapproche, mais il n’y a pas d’intervalle » / « Lorsqu’il a oublié son propre moi, et lorsqu’il a oublié même son oubli, c’est ce qu’on appelle l’annihilation de l’annihilation » / ... Oubli qui passe par le non-oubli, comme la non-vue se ramasse et passe à travers la vue, et ceci afin de ne pas revenir au point de départ - « oublier ses débuts, c’est revenir à ses débuts » -, de même qu’il ne s’agit plus d’un cercle ou d’une spirale, mais de cette expansion où il n’y a rien de perdu ou d’interrompu ... Ici, tout a lieu de façon plus vaste, ce qui apparaît, ce qui disparaît, ne doit pas vous faire penser à ce qui est apparu, venu, revenu ... Le corps vivant et parlant, ses membres, ses veines, son crâne pris dans la multiplication et l’annulation ... La fuite des constellations, les noyaux, les cellules en cours de transformation... Le monde qui leur est lié, sa fonction, sa répétition ... Le texte constitué et inépuisable, se ruinant et tombant dans sa propre action ... « Après une longue accumulation, les choses se révèlent soudainement dans leur inter-relation » /
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4.56. (cependant vous gardez avec le récit un contact aigu, géométrique fixe, lisse... Cette jonction a lieu malgré vous : glissés dans vos habits, apparaissant dans chaque repos et chaque débris... Il y a une rotation qui ne peut être à la fois celle de l’ensemble et la vôtre, une façon de se frayer un chemin à travers les noms connus et appris, de retarder le flot, de renverser et de diviser ce qui est là, s’étale, s’annule et s’oublie... Vide —> étincelle —> point —> son —> lueur —> semence —>... Et cela peut en effet se noter ainsi : |—| |—| |—| |—|, scansion où vous êtes à la fois la ligne et l’absence... Vous pouvez, depuis ce rythme, vous relever lentement, rassembler votre pan d’espace, sentir la colonne d’os s’assouplir en vous, les mains retrouver leurs doigts, les yeux venir s’adapter aux yeux circulaires, les poumons s’insérer dans le battement alvéolaire du jour... Le réseau où vous vous éveillez est donc à chaque fois plus relâché, plus court... Tout ce que vous avez dit, cru, joué, tenté ou imaginé se réduit maintenant à un intervalle, un bord, et c’est comme si l’air s’ouvrait avec vous, derrière votre poitrine, votre ombre, l’infini diffusé partout sans effort [4] — " un intervalle ouvert est un voisinage pour chacun de ses points " — et le calcul a lieu en effet plus loin et vous êtes là comme une ponctuation double tandis que la précision des machines suspendues dans le vide permet de surveiller le procès en cours... Tournant autour de votre histoire, s’insinuant en elle et la comprenant, touchant votre apparition provisoire, il y a donc ce qui porte vos rêves, votre argent, vos lois, vos guerres, ce qui a été appelé "sacré", "énigme", "secret"... Et vous respirez là-dedans sans mystère, vous sentez déjà l’explosion qui fait de vous un trait parmi d’autres traits) —
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1.97.... et ainsi le papier brûlait, et il était question de toutes les choses dessinées et peintes projetées là de façon régulièrement déformée tandis qu’une phrase parlait : « voici la face extérieure » / Devant le regard ou plutôt comme se retirant de lui : cette page ou surface de bois brunie s’enroulant consumée / Grand espace échappant déjà aux mesures / Grand objet plaqué et défait / Il y avait ainsi ce volume coupé désormais retourné et caché et on pouvait dire que tout montait de lui pour se rappeler et s’étendre, pour se répéter, se renverser, se nouer, se rencontrer et se disperser ... « C’est écrit / encore une fois / vide » / / « Unir son corps à son coeur, son coeur à son souffle, son souffle à sa puissance vitale, et le tout au total indéterminé » / ... « Il est donc évident que la matière et le vide s’entremêlent et se distribuent alternativement, puisque le monde n’est ni tout à fait plein ni tout à fait vide » / ... Nous étions par conséquent dans cette masse en pleine surface, en train de descendre dans l’ébranlement — nuques, air, mains, sexes, acier — et rien n’avait jamais été à craindre, et les traces étaient
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[...] « La mort est une énergie intrinsèque, un état qui fait crouler l’être qui l’a atteint » / ... Je continuais ainsi le travail en apparence absent, inutile, accumulant les distances, les recoupements, « l’entrelacement des différents temps » ... « Comment la seule formule logique du mouvement, de la succession, du temps, pourrait-elle expliquer le corps de la société dans laquelle tous les rapports coexistent simultanément et se supportent les uns les autres ? » / « Un miroir n’est pas une source » / « tel est le pouvoir des lettres par le seul changement de leur ordre » / « tout changement qui fait sortir un corps de ses limites amène aussitôt la mort de ce qu’il était antérieurement » / ... La fin du trajet s’annonçait, cependant, et c’était comme si le développement était rattrapé par son commencement présent et absent dans chaque trait de son mouvement par conséquent enroulé sur lui-même tout en s’annulant rendant tout plus grand, plus intense — d’instant est un glaive qui tranche » transformant l’entrecroisement des veines, le sang


Séquence 4.96
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