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EAN : 9782072948565
320 pages
Gallimard (23/06/2022)
3.56/5   24 notes
Résumé :
Alors que l’Albanie bascule dans le chaos, Bujar, adolescent solitaire, décide de suivre l’audacieux Agim, son seul ami, sur la route de l’exil. Ensemble, ils quittent le pays pour rejoindre l’Italie.

C’est le début d’un long voyage, mais aussi d’une odyssée intérieure, une quête d’identité poignante. En repoussant chaque fois un peu plus les frontières du monde, les deux garçons se frottent à cette question lancinante : comment se sentir chez soi – à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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L'exil de deux ados albanais dans différents pays. Fuir la misère mais aller vers le racisme, la violence et toujours la pauvreté. Se demander si on est homme ou femme, taire d'où l'on vient mais ne pas y arriver et revenir aux légendes albanaises. Des passages Intéressants mais pas toujours facile de savoir qui est le narrateur et de ne pas se perdre dans une construction un peu particulière. de par sa belle écriture, de son jeune âge et de son parcours, je l'associe à Édouard Louis.
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Comment construire son identité lorsqu'on est un adolescent albanais, que l'on fuit son pays et qu'on cherche en même temps aussi à cerner son orientation sexuelle? C'est avec ces thématiques que l'on fait connaissance ici avec Agim et Bujar dans leur parcours migratoire, en Italie, en Espagne, aux Etats Unis et en Finlande.
L'ecriture est belle mais le récit parfois complexe car non linéaire avec des aller-retours réguliers dans le temps et un narrateur pas toujours bien énoncé.
De nombreuses situations et questionnements sont touchants, interrogent le lecteur.
Ce fut donc pour moi une lecture enrichissante, mais pas inoubliable.
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Dans les années 90, Bujar et Agim vivent à Tirana, en Albanie, leur pays natal. Ils sont amis et deviennent inséparables. Mais la vie qui les attend ne leur fera pas de cadeau : Bujar comprend que son père est gravement malade et va bientôt mourir ; Agim qui aime s'habiller en fille est rejeté par sa famille.
A la mort de son père, alors qu'Ana sa soeur disparaît mystérieusement et ne revient pas à la maison, que sa mère tombe dans la dépression et que rien ne va plus dans le pays, Bujar accepte de tout quitter pour s'enfuir avec Agim. Les deux jeunes adolescents, âgés seulement de 15 et 16 ans, s'installent ensemble en ville, puis, devant les difficultés qui s'accumulent, ils décident de partir à Durrës pour pouvoir enfin, quitter définitivement le pays, pour l'Italie.
C'est le début d'une véritable galère et de drames successifs.
Est-on libre de choisir sa vie ?
Suffit-il de changer de lieu pour changer de vie ?
Comment faire table rase du passé sans renier totalement ses racines ?
Comment se sentir chez soi quand on est déraciné, et dans son propre corps, quand on a du mal à trouver sa propre identité ?

Le roman débute à Rome mais, en plus de l'Italie, il nous fera voyager, de l'Albanie, pays natal des deux adolescents, à l'Espagne, aux États-Unis puis à la Finlande.
L'histoire nous est révélée par bribes par Bujar, le narrateur. C'est le lecteur qui devra la reconstituer dans sa chronologie, une fois arrivé aux toutes dernières pages. Mais des dates sont mises en début de chapitres afin de nous permettre de mieux nous repérer dans les nombreux retours en arrière.
Bujar et Agim sont confrontés au racisme, à la discrimination, à la violence, à la mesquinerie des autres et doivent sans cesse expliquer d'où ils viennent, qui ils sont. Ils finissent donc par s'inventer une autre vie, ou par la vivre par personne interposée, et ils mentent donc continuellement aux autres, même à ceux qui vont leur faire confiance.

J'ai aimé en apprendre davantage sur l'Histoire de l'Albanie dans les années 90. Je savais peu de chose de cette période. le pays a été un des derniers pays communistes à être sorti de son isolement. Suite à la mort de son dirigeant Hoxha, en 1985, l'Albanie est alors considéré comme le pays le plus pauvre et le plus sous-développé de tous les pays d'Europe.
J'ai aimé le fait que l'auteur s'appuie sur le folklore albanais et sur de nombreuses références littéraires, comme des récits de voyage ou d'aventure, pour étayer son roman et faire réfléchir le lecteur.
J'ai aimé le dynamisme du roman qui se lit très vite et est découpé en quatre parties, puis en chapitres courts.
J'ai aimé aussi le ton juste et sans pathos, avec lequel l'auteur aborde le sujet de l'immigration et de ses conséquences, mais aussi celui non moins important dans ce roman, du genre, de la sexualité et de l'acceptation de soi.

Je n'ai pas aimé le fait de ne m'attacher à aucun des deux personnages, pourtant leur histoire est poignante.
Je le reconnais, dans la seconde partie du roman, qui se déroule en Italie, j'ai été perturbée pendant quelques pages de ne pas savoir lequel des deux garçons parlait...Puis j'ai accepté que l'un finalement puisse se substituer à l'autre pour raconter leur histoire, qu'ils puissent être tous deux, les deux faces d'une seule et même personne.
C'est donc un roman assez déroutant par sa construction, mais intéressant par son sujet et la façon tout à fait cinématographique dont la narration est menée.

Je remercie l'éditeur et la dernière Masse critique de Babelio, de m'avoir permis de découvrir ce jeune auteur, dont je n'avais encore jamais rien lu.

Lien : https://www.bulledemanou.com..
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Ce roman du jeune auteur Pajtim Statovci, né au Kosovo avant que sa famille ne s'installe en Finlande, est plus que déprimant.

On y suit les errances de Bujar et de son meilleur ami Agim dans les rues de Tirana et de Durrës, puis leurs tentatives pour rejoindre l'Italie et une longue traversée du désert à Berlin, New York, Helsinki.

Très dur, puisqu'il raconte la fuite de deux jeunes garçons livrés à eux-mêmes dans un des pays les plus pauvres d'Europe, et la misère qui leur colle à la peau où qu'ils soient, La Traversée est également emprunte d'une solitude écrasante où le narrateur est en perpétuel questionnement sur son identité, sa nationalité.

J'ai trouvé certains sujets abordés très intéressants : la relation qu'entretiennent les Albanais du Kosovo avec les Albanais d'Albanie, l'impressionnant rejet de Bujar et d'Agim envers leur pays de naissance et leur nationalité, la question de l'identité sexuelle et du genre et sa déclinaison "par pays", ou encore le regard qui pèse sur celui qui est immigré.

A noter également le style particulier de narration : on comprend que Bujar est le narrateur, mais l'on n'en est plus certain à la lecture de chapitres spécifiques, sans que l'on n'ait plus d'indice ; le genre du narrateur change, et l'on ne sait plus vraiment à la fin qui de Bujar ou d'Agim est le conteur du récit. C'est à la fois extrêmement déroutant et plutôt habile au vu de la tendance d'un des protagonistes à se travestir.

Les bas-fonds de Tirana et de New York m'ont en revanche fait franchement déprimer ; certains passages m'ont fait penser au livre le Pain Nu de Mohamed Choukri. Une lecture pas vraiment agréable donc, mais qui fait découvrir un auteur au style singulier...à suivre !
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Butar et Ajim, deux adolescents albanais décident de s'échapper de leur miseres pour partir dans un périple périlleux et tourmenté.

Ces deux copains choississent de rompre avec leur vie de misère et tenter l'aventure d'un quotidien totalement inconnu et qui sera bien différents pour les deux compagnons d'infortune

Mais peut-on se construire en se coupant de ses racines qui nous ont vu être ce que nous sommes ?

Au cours de leur périple, Bujar et Agim se verront durement confrontés au racisme, à la discrimination, à la violence et devront continuellement expliquer d'où ils viennent et qui ils sont.

Le romancier finlandais né au Kosovo Patim Statovci rassemble ses souvenirs de jeune déraciné.

"Je ne comprendrais pas encore non plus que le mieux, pour moi, serait de rester ici, suspendu au bord de mon désir, ardent, aspirant stupidement à obtenir ce qui m'échappera toujours."

Il nous livre un récit tout aussi lucide qu'éprouvant avec une question qui sert de fil rouge à ce périple : Comment se faire un chez soi quelque part?".

Emouvant et sincère et belle traduction du finois par Claire Germain.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
FocusLeVif
29 janvier 2021
Via la question de l'exil et de l'accueil des migrants, le Finnois Pajtim Statovci débrouille les frontières et les genres pour un droit à l'auto-définition.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
[... ] je voulais penser malgré tout que, s'il existait une grande part de chagrin et de souffrance sur laquelle il était impossible d'agir, il y avait d'autres choses sur lesquelles cela était possible. J'essayais de le lui faire comprendre, qu'il fallait se concentrer sur ce qu'on peut changer plutôt que de se désoler sur quoi on n'a aucune prise, que ça ne valait pas la peine de se dire que tout finirait par se détruire un jour.
p 203
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Je peux choisir ce que je suis, je peux choisir mon genre, je peux choisir ma nationalité, mon nom et ma ville natale en ouvrant tout simplement la bouche. Nul n'est obligé d'être la personne qu'il est par naissance, chacun peut se construire comme un puzzle.
p 14
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Ici les gens ont le temps d'entretenir leurs blessures, songé-je, de rester traumatisés pendant des lustres pour un motif dénué de la moindre importance, ils ont le temps de réfléchir au sens de la vie et ce, d'un jour, d'un mois, d'une année sur l'autre, à ce qu'ils veulent faire, au métier auquel ils vont se former, pendant que, dans mon pays d'origine des nouveau-nés meurent de fièvre et de sous-alimentation, des hommes tombent sous des balles destinées à venger l'honneur tandis que des femmes en fuite tombent sous les munitions que les hommes de leur propre famille ont confiées à celle de leur mari lors de leurs noces...
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Quelqu’un glisse dans ma boîte une lettre anonyme qui me dit de rentrer d’où je viens, et quand les vendeurs me suivent dans les magasins comme si j’avais l’intention de voler ça me donne tout de suite envie de le faire.
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Je suis un homme qui ne peut être une femme mais qui, s'il le désire, peut avoir l'air d'une femme ; c'est ce que j'ai de meilleur, un jeu de masques que je peux initier et stopper à ma guise...
Je peux choisir ce que je suis, je peux choisir mon genre, je peux choisir ma nationalité, mon nom et ma ville natale en ouvrant tout simplement la bouche. Nul n'est obligé d'être la personne qu'il est par naissance, chacun peut se construire, comme un puzzle.
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