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Gallimard (01/01/1900)
4.6/5   5 notes
Résumé :
Au début du siècle, un homme règne sans partage sur le Mexique : le dictateur Porfirio Diáz. Sa politique ? Spolier les petits paysans, les déposséder par la force de leurs terres pour agrandir les domaines des grands propriétaires. Contre Diáz, un homme incarne la révolte et les aspirations du peuple : Emiliano Zapata, paysan illettré, courageux, passionné et désintéressé. Partie du Sud, la rébellion précipite la chute de Diáz. Des années durant, Zapata va lutter p... >Voir plus
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Les Thibault, tome 1 : Le cahier gris par Martin du Gard

Les Thibault

Roger Martin du Gard

4.28★ (1661)

8 tomes

Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le film "Viva Zapata !" réalisé par Elia Kazan m'a beaucoup marquée. Je l'ai vu à la télévision dans ma jeunesse, séduite par le héros mexicain défenseur du peuple opprimé.
Alors, quand j'ai appris que John Steinbeck avait écrit le scénario j'ai emprunté ce livre à la bibliothèque et revu le film bien sûr.
"Zapata - Viva Zapata !" contient trois textes de John Steinbeck dont une grande introduction sur l'histoire du peuple mexicain et les partis-pris pour le scénario du film, un récit inédit et préliminaire qui montre qu'il s'est beaucoup documenté et le scénario lui-même avec plus d'indications que de dialogues.
Avant d'être un scénariste Steinbeck est un écrivain et malgré sa connaissance des techniques cinématographiques, il utilise souvent des expressions littéraires.
Emiliano Zapata à réellement existé mais il en fait un personnage qui appartient au monde entier dont la résistance à l'oppression à une portée universelle.
Le film commence par les revendications des plus humbles; des paysans injustement dépossédés de leurs terres exprimant leur colère au dictateur qui dirige le Mexique depuis plusieurs décennies. Ils ont été spoliés au profit de grands propriétaires terriens et n'ont plus rien à manger alors que le pays est florissant.
Nous sommes en 1909 et face au Président qui ne leur prête aucune attention, Emiliano Zapata se fait remarquer et devient l'homme à abattre. Il va effectivement prendre la tête d'une révolte et vite être contraint à la clandestinité avec son frère Eufemio et une bande de partisans. Il va devenir général durant la révolution comme son ami Pancho Villa.
Je n'aime pas particulièrement le jeu de Marlon Brando dans le film ni sa vie amoureuse mais j'aime le personnage de révolutionnaire, l'image d'un Che mexicain en quelques sortes.


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Le Mexique, durant toute son Histoire moderne, s'est trouvé contraint de lutter contre les envahisseurs, qu'ils soient espagnols, français, allemands et même coalisés sous la forme d'une union des États-Unis, de l'Angleterre et de la France réunis.
Steinbeck nous explique dans l'introduction, que nous avons une vision déformée de ces luttes, et que par le prisme des États-Unis d'Amérique, nous ne les voyons que comme "une succession de brigandages, de petites révolutions et de révoltes menées par des hommes cupides".
Mais, à la vérité, les révoltes du peuple Mexicain avaient pour but, à chaque fois, de récupérer les terres et le produit des cultures spoliés.
Plus que la biographie d'un grand révolutionnaire, c'est l'évocation d'un peuple fier et libre que nous offre John Steinbeck avec cet ouvrage.
Cet excellent livre contient, en plus du récit du combat de Zapata, le scénario du film d'Elia Kazan avec Marlon Brando dans le rôle principal.
C'est l'histoire passionnée d'un combat pour la liberté, un livre qui est un souffle d'air frais dans la grisaille du monde moderne, sa lecture fait du bien.
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Trente quatre ans de despotisme font sortir un nom du troupeau.

La mise en service d'une ressource représentative d'une image locale misérable que l'on manipule intelligemment afin d'en tirer profit.

Zapata sanguin et emporté, inexpérimenté et mal entouré se retrouve de plus en plus accablé par sa charge en manageant les substances d'un territoire à son image rotant et hirsute périclitant en permanence dans la soûlographie, la manipulation, l'incompétence la lâcheté, la dénonciation et la corruption le tout inséré dans des brasiers virulents ne s'éteignant jamais.

Parachuté sur un sol ou les rapports de forces ont peu de chances de s'inverser l'espérance d'un temps nouveau se consume rapidement accablant le mordant d'un esprit prenant conscience qu'il ne pourra rien changer.

Les riches restent riches, fuient les combats en se réfugiant couvert de biens sur des terres ensoleillées pendant que le révolutionnaire réduit au rang de fusible s'écroule criblé de balles en ne possédant même pas sur lui le coût d'une bouteille de tequila.

L'éternelle fracture sociale exposée dans le très émouvant roman de Jean d'Ormesson Au plaisir de Dieu.

Un châtelain fait monter son garde chasse sur les hauteurs de son domaine et lui demande :

Que vois-tu ?

Je vois des champs et des arbres.

Eh bien tout ça est à moi.

Maintenant ferme les yeux, que vois-tu ?

Rien.

Eh bien tout ça est à toi.
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Hollywwod et les mythes politiques : la genèse du « Viva Zapata ! » de John Steinbeck.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/06/20/note-de-lecture-zapata-viva-zapata-john-steinbeck/
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
De nombreuses personnes qui furent impliquées dans le meurtre de Zapata vivent encore au Mexique, et certaines sont encore au pouvoir. Beaucoup de gens ont été spoliés et ont vu leurs biens saccagés à cause de la révolution menée par Zapata ; ces gens sont encore très en colère contre lui. Les petits-enfants des hacendados sont furieux car leurs fabriques de sucre et leurs maisons ont été incendiées, leurs biens mis à sac.
Cependant les personnes qui contribuèrent à sa chute et le firent assassiner éprouvent malgré tout un sentiment de culpabilité dont elles se défendent en se montrant virulentes à la lecture de ce récit, présentant Emiliano comme un assassin et un bandit.
La question n’est pas de savoir s’il était violent : il ne l’était pas plus que ses ennemis et il ne se battait que si le combat était déjà engagé. Il n’a pas provoqué les horreurs auxquelles on se livrait. Il s’est contenté de suivre le plan de bataille habituel, tel qu’on l’entendait à l’époque où il prit le pouvoir.
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L'histoire d'Emiliano Zapata est l'une des plus étranges sur lesquelles je sois tombé, en ce sens que, même réelle, elle a toutes les caractéristiques du mythe.
De sa naissance à sa mort il est marqué par le destin, phénomène rare en ce monde.
Il a eu ses Cassandre et ses Homère.
Même sa mort avait un sens, et, d'après ce qu'il en a dit, il comprenait ce qu'elle signifiait.
Il a vécu essentiellement dans la région située au sud du Mexique.
Il est encore vivant et exerce une influence dans les états de Morelos, Puebla, Michoacàn et dans tout le sud....
(extrait du chapitre V de l'introduction de l'édition parue à la "Nrf" en 1991)
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La plupart des Américains conçoivent l’histoire du Mexique comme une succession de brigandages, de petites révolutions et de révoltes menées par des hommes cupides. On considère ces émeutes et ce tapage comme des scènes d’opéra-comique orchestrées par un peuple sous-développé. Même s’il est vrai que certains dirigeants mexicains sont devenus malhonnêtes et ont trahi leurs compatriotes, ils sont nés de la volonté massive et de l’élan du peuple mexicain. On s’est trompé sur les forces qui sous-tendaient les bouleversements au Mexique, aussi est-il utile de glisser dans cette introduction un bref résumé de ce qui s’est effectivement passé dans ce pays. (…)

Le Mexique avait aboli l’esclavage vingt ans avant la nation américaine, mais une nouvelle forme d’esclavage prit rapidement sa place. Elle était tout aussi efficace, même si on ne l’appelait plus par ce nom : il s’agissait de l’endettement. Un homme qui devait de l’argent ne pouvait pas quitter ses terres, jusqu’à ce qu’elles fussent remboursées, mais les dépenses pour sa nourriture et ses vêtements étant supérieures à son salaire, les chances d’échapper un jour à l’endettement étaient quasi nulles.
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Extérieur, l’écurie – Emiliano reste immobile et tremble. Don Nacio fait les cent pas autour de lui.
DON NACIO : Quand j’ai fait cesser les poursuites qu’on avait engagées contre vous, vous avez promis…
EMILIANO : Je sais.
DON NACIO : Ce n’était pas facile…
EMILIANO : Je sais.
DON NACIO : Je ne voudrais pas le regretter, Emiliano, je vous l’ai dit, la violence ne sert à rien.
EMILIANO, brusquement : Alors pourquoi est-ce qu’il agit comme ça, lui ?
DON NACIO, l’arrêtant avec un geste du bras : Vous êtes bien emporté !
EMILIANO : Ce garçon avait faim !
DON NACIO : Du calme ! Ne vous énervez pas ! (Il allume un cigare.) Écoutez, Emiliano… Vous êtes un homme intelligent et un homme de talent. Vous pourriez même être un homme important, avoir de l’argent et des terres, être respecté. C’est ce que vous m’avez dit que vous vouliez… Est-ce que vous vouliez cela ou non ?
EMILIANO, calmement : Il avait faim !
DON NACIO : Est-ce que vous êtes responsable de tout le monde ? Vous ne pouvez pas être la conscience du monde entier.
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L’histoire d’Emiliano Zapata est l’une des plus étranges sur lesquelles je sois tombé, en ce sens que, même réelle, elle a toutes les caractéristiques du mythe.
De sa naissance à sa mort il est marqué par le destin, phénomène rare en ce monde.
Il a eu ses Cassandre et ses Homère.
Même sa mort avait un sens, et, d’après ce qu’il en a dit, il comprenait ce qu’elle signifiait. Il a vécu essentiellement dans la région située au sud du Mexique. Il est encore vivant et exerce une influence dans les États de Morelos, Puebla, Michoacán et dans tout le Sud.
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A l'heure où beaucoup redoutent une crise économique après la crise sanitaire, voici un grand roman dans lequel chacun puisera des conseils utiles. Il raconte la vie quotidienne des travailleurs pendant la Grande Dépression aux Etats-Unis et n'a hélas rien perdu de son actualité.
« Les raisins de la colère » de John Steinbeck, à lire en poche chez Folio.
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