Bien que n'ayant pas été convaincue par le médiatique ouvrage de
Sylvain Tesson »
Dans les forêts de Sibérie » au ton bien trop condescendant et péremptoire pour moi, abusant de la formule, je n'ai pas su résister au produit marketing de cette fin d'année, le bel objet livre type, parfumé pied de sapin. Et je ne le regrette pas.
» Au lieu de dérouler les raisons de mon affection pour la profondeur slave, je préfère laisser les images exprimer leur vérité. Elles diront, mieux que les mots, le génie des lieux. » Excellente initiative.
Ce livre se présente comme un carnet de voyage façon moleskine, carnet collectif. Pour raconter la Sibérie, ce sont les photographies de
Thomas Goisque ainsi que les croquis et aquarelles de Bertrand Miollis. Quelques peintures sont signées
Olivier Desvaux, les trois artistes étant allés à la rencontre de
Sylvain Tesson dans sa cabane sur les rives du Baïkal.
»
Sibérie ma chérie » est un hommage empruntant la forme de ce carnet de voyage,les légendes des images – extraites des livres ou des reportages de
Sylvain Tesson – ne privilégiant pas ce JE, comme ne le montre pas le titre.
Sur les photographies, des bleus et des verts extraordinaires; sur les croquis, des scènes de vie plus loin que le pronom personnel. Les paysages d'aquarelle rendent à la fois la force et l'immensité, une densité du trait sur le blanc, la force des couleurs, des toiles parfois comme impressionnistes, souvent en pleine double-page. Et sur les pages, le voyage ne se limite pas à l'espace sauvage; il parcourt les rues, regardent les femmes, visitent les ports, les chantiers, les églises.
En dernières pages, sous chaque double-page en vignette, chaque image est située géographiquement, les titres des livres dont les extraits sont cités précisés.
Sans aucun doute un bel ouvrage. Dont la lecture me confirme que, bien que partageant la fascination de
Sylvain Tesson pour la Sibérie, je poursuivrai mon voyage sur papier sans lui. Son sens de la description me laisse perplexe, écoeurée et froide. Pourtant lectrice gourmande de nouveaux mots, d'affriolantes parts de gâteaux et de terres russes…
Paysage enneigé : » Les sapins avaient l'air de faire la révérence, vêtus d'énormes vertugadins de tulle. le chemin ressemblait à une tranchée ouverte dans un strudel meringuée avec une pelle à tarte. « – extrait de »
Une vie à coucher dehors « .
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