Dans l'édition que j'ai, La farce du cuvier comporte trois farces qui datent de la fin du Moyen Âge : la première dont le recueil a pris le nom, puis « Jenin, fils de rien » et « le bateleur ». Je ne connaissais pas du tout ce genre. La seule farce que j'ai lue a été le Médecin volant de
Molière, farce qui a été écrite quelques siècles plus tard. Je ne savais donc pas à quoi m'attendre et j'ai été très surprise.
En effet, ça parle « chiasse », « étron », « merde », « couilles », etc. Première surprise. Deuxième surprise : j'ai trouvé ces récits très modernes. Dans « Jenin, fils de rien », un jeune homme qui ne connais pas son père tente de forcer sa mère à lui avouer qu'il est en fait le fils du prêtre. Mais la mère ne lâche rien et les dialogues avec son fils sont très drôles, et d'autant plus qu'elle soutient mordicus que la seule chose qu'elle avait sur elle quand Jenin a été conçu était une « jaquette » avec des manches. Ce à quoi son fils lui répond : « Oui, mais avaient-elles des couilles ? » Belle répartie ! Bon, cette farce est en fait la seule que j'ai appréciée. La première, La « farce du cuvier » raconte un revirement de situation que j'ai trouvé trop invraisemblable, même si le tour joué par Jacquinot à sa femme est assez amusant. Enfin, je n'ai pas compris l'intérêt de la dernière farce, si ce n'est le fait de proclamer que « souci d'argent est chose vaine » et que les artistes, même désargentés, doivent « chanter » car c'est leur « devoir ».
Voilà, trois farces vite lues. L'expérience n'était pas complètement désagréable mais je pense qu'il y a mieux pour découvrir la littérature française du Moyen Âge.