Tans que je suis lancée avec
Tourgueniev, je continue !
Ivan Tourguéniev,
Deux amis (1854)
Avec ses divers personnages secondaires,
Deux amis (Два приятеля) s'inscrit dans la veine satirique, un genre moins abordé par
Tourguéniev, quoique avec le thème récurrent de la faillite sentimentale.
Nous sommes dans les années 1840. le jeune Boris Viazovnine - 26 ans - démissionne à contrecoeur du service pour se retirer sur ses terres, en Russie centrale, n'arrivant plus à soutenir le train de vie d'un jeune noble à Moscou.
Malgré un caractère assez différent, le voisinage l'amène à se lier avec Pierre Kroupitsine, ancien lieutenant de cavalerie un peu plus âgé, retiré également sur ses terres.
Viazovnine s'ennuie, et confie à Kroupitsine son désir de se marier. Ce dernier organise une série de rencontres qui sont l'occasion de portraits bien dessinés et souvent drôles au sein de cette vie rurale de la Russie profonde. Viazovnine est difficile, refuse plusieurs propositions de femmes aux caractères variés, et finit par épouser, sans la connaître, Vérotchka Barsoukov, 19 ans, jeune fille simple, dévouée, qui tient bien son ménage, mais dont le calme contraste avec sa propre nervosité, et le mariage est vite un échec. Viazovnine s'ennuie, ne parle plus à sa femme, qu'il quitte sous prétexte d'affaires à mener à St Pétersbourg, écrivant à son ami pour lui demander d'informer son épouse. Il arrive à Paris, rencontre une demi-mondaine, et se fait tuer en duel par un officier de cavalerie.
Un an plus tard, Kroupitsine épouse la veuve avec qui il vivra une vie simple et heureuse.