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EAN : 9782709659505
324 pages
J.-C. Lattès (07/03/2018)
3.89/5   87 notes
Résumé :
Au début de l'année 1929, un jeune couple rachète un magasin de jouets en faillite dans le quartier de Pigalle. Gustave et Valentine pensent qu'à vendre le bonheur, on ne peut que le trouver soi-même. Ils repeignent la boutique couleur mimosa : le magasin jaune naît. C'est un soleil. Les parents et les enfants tournent autour ; les jouets s'animent ; la vitrine s'illumine. Les odeurs et les bruits de la rue meurent à sa porte.
Mais au-dehors, le monde change.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Après la lecture de ce roman , je me suis dit que j'avais finalement bien fait de ne pas renoncer , de " passer " sur cette lenteur qui , dès le début , pourrait s'avérer lassante . Alors pourquoi continuer et bien tout d'abord pour une expression , un style " léchés" qui dénotent chez cet auteur une très belle maitrise de la langue française, une écriture efficace , vraiment .Ensuite , il y a cette variation des genres très intéressante qui permet d'aller au - delà du récit , de pénétrer dans les pensées profondes de certains personnages . Justement , ces personnages , pour être relativement peu nombreux à jouer un role actif , ils n'en sont que mieux dépeints aussi bien dans leur vie quotidienne que lorsque surgissent les circonstances de l'histoire .Tour à tour , on partage des moments de vie avec Gustave , Valentine et leur fille Quinze qui vont côtoyer Pierre , Léa ou encore Socrate , un personnage qui m'a bouleversé dans toutes ses attitudes , notamment les plus difficiles .Car ne nous trompons pas , sous une couverture de rêve , de bonheur , c'est un livre que j'ai trouvé difficile , un livre plus profond qu'il n'y parait de prime abord .La vie du quartier , avec l'insouciance des jours fastes , les doutes lors des jours moins heureux , la vilénie des adultes et de leurs rejetons lorsque surgissent les jours tragiques de la guerre....un livre universel.
Et puis , bien sûr , il y a ce magasin , ce magasin jaune, vous voyez , là , face à vous , le magasin devant lequel grands et petits s'arrêtent tous les jours pour admirer la vitrine .Allez , poussez la porte et entrez , vous découvrirez tous ces objets d'un autre temps qui vont s'animer pour vous rappeler que le " bonheur existe " et qu'il faut le protéger tant il est fragile .
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Gustave est fils et petit-fils d'un fabricant de jouets dans le Jura.
Devenu employé de banque près d'un magasin de jouets à Paris, il doit annoncer la nouvelle de la faillite aux propriétaires mais une surprise désagréable l'attend.
Gustave fait la connaissance de Valentine. Ensemble, ils vont se marier et racheter la boutique de jouets suivant le désir de la jeune femme qui rêvait souvent en regardant les jouets dans son enfance mais ne pouvait jamais se les payer.
Sa mère lui refusait le moindre jouet.
C'est d'ailleurs un personnage amusant et caricatural, cette mère d'origine bretonne, devenue très bigote après la perte de son mari lors de la guerre 14-18.
Ils reprennent donc la boutique, la repeignent en jaune mimosa. Ils mettent tout leur coeur à rentabiliser leur magasin. Valentine en assurant le contact clientèle et Gustave en essayant de tenir le coup face aux grands magasins.
Arrivera la deuxième guerre mondiale, l'anti-sémitisme .
C'est ainsi que le roman commence en 1929, se termine en 1942 sous de meilleurs jours.
J'avais connu la plume de Marc Trevidic dans "Ahlam" où il se penchait sur le radicalisme.
Ici, on retrouve sa passion pour l'homme juste dans la tourmente.
La construction du livre est intéressante avec des passages narratifs à la 3ème personne, des passages en italique pour décrire la situation dans le magasin, des passages écrits en plus petit écrits par Valentine, puis ensuite par Germaine leur fille surnommée Quinze comme le numéro de leur maison.
J'aurais cependant désiré voir plus d'animation dans les faits et les personnages.
Le livre fait appel à mes souvenirs car dans un ancien passage commerçant de notre ville, se tenait un merveilleux magasin de jouets où je suis encore allée faire des achats pour mes filles. Il existe encore deux boutiques de cette qualité dans la ville mais une magie un peu désordonnée comme dans ce magasin, je ne l'ai plus retrouvée. le magasin jaune me l'a beaucoup rappelée.
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C'est l'histoire d'un magasin jaune où les rêves et les souvenirs se confondent , la cire embaume , les jouets marchent et les manèges tournent ,les singes sifflent et les oiseaux chantent …..
On y trouve des jouets brisés ou déformés réparés par le propriétaire , des jouets mal aimés dont personne n'a voulu…..

Et dans ce magasin jaune , tout le monde sait que des miracles se produisent …..
Nous sommes à Pigalle en 1929, une boutique de jouets fraîchement repeinte couleur mimosa est rachetée par un jeune couple Gustave , tourmenté par le souvenir de son père , méticuleux , anxieux , angoissé, désireux de rivaliser d'inventivité pour redonner de l'éclat à ce lieu magique , ——-qui deviendra le point de ralliement du quartier ———et sa femme : Valentine , légère , enjouée , travailleuse , enchantée de vendre des poupées de porcelaine , , en bois ou en celluloïd , des soldats en bois peint , des jeux d'adresse , billes , toupies , balles , ballons bilboquets et cerfs - volants , des automates ….des pantins …
Le magasin jaune en 45 chapitres courts , touchants , addictifs , retrace l'histoire d'un lieu où joies , désespoirs , inventivité , énergie se déploieront de 1929 à 1942 .
Le propriétaire Gustave est rongé par le remords , son père , est tombé en héros lors de la grande guerre et lui?
Que fait- il pour sa patrie ?
Germaine , dite Quinze , la fille de Gustave et de Valentine est la mascotte des jeunes du quartier , sensible et déterminée elle possède une grande force intérieure , la capacité à entendre , sentir , prévoir ce que l'on exprime ou pas en temps de guerre, bravache , elle mène son père par le bout du nez , cette «  princesse » déteste les injustices , courageuse , on la suit dans sa classe ou le père du petit François est pétainiste…

Le magasin jaune sera t - il préservé de la violence et de l'horreur au temps , où , au dehors , le monde s'obscurcit ?
Sera t - il un rempart au temps de l'occupation , de la guerre , lors des véritables choix ?
Contre la folie meurtrière des hommes ?
Ce magasin jaune , dépositaire de l'innocence et des rêves de l'enfance , celle des magasins où , autrefois , les enfants , le nez collé à la vitre allaient s'émerveiller devant le dernier jouet à la mode …..

Où n'est- il qu'une prison de mensonges et d'illusions ? .

Gustave s'y enferme , garde ses secrets, Valentine désire s'en échapper et les enfants continueront de jouer le jeu,..
Avec leur tête , ils recréent le monde , l'imitent parfois ,préfèrent l'innocence du rêve à la violence des désillusions et du cauchemar ….

De l'Art Déco aux chars d'assaut , de la musique militaire à Cole Porter , le lecteur vit avec l'auteur des joies naïves simples , pures , des familles aimantes à celles où l'éducation passait par les coups , de ceux qui obéissaient à ceux qui se révoltaient ….

Roman historique teinté de nostalgie, fort bien écrit dont on goûte la sensibilité , les émotions , les drames , le courage , l'esprit de résistance , l'héroïsme ou la lâcheté d'une poignée d'adultes et d'enfants emportés dans la tourmente de la guerre , qui nous rappelle que lorsque l'on joue , on peut tout perdre …

J'ai beaucoup aimé cette très belle oeuvre sensible , celle d'un lieu mythique où joies et désespoirs se succèdent , où la résignation fait place à la résistance et à l'inventivité , où le bonheur est fragile comme la poupée de porcelaine de la vitrine , sous le regard froid , énigmatique d'Arlequin .

Je connaissais Marc Trévidic pour d'autres raisons , conquise , je vais lire «  Ahlam » paru chez Lattès , en 2016.
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Une boutique peinte en jaune lumineux, celui du mimosa en pleine floraison , un magasin de jouets, merveilleux comme il n'en existe plus, géré par le couple que forme Gustave et Valentine, situé au coeur de Pigalle, dans une modeste rue , celle qui célèbre Germain -Pilon un sculpteur de la Renaissance.
Un roman à la fois conte par la fiction et récit réaliste étayé par l'Histoire où se confrontent, s'affrontent la violence des adultes, et l'innocence de l'enfance, de l'adolescence, ceux qui résistent, ceux qui collaborent, ceux qui font régner la barbarie.
C'est bien écrit, bien documenté, Marc Trévidic , d'origine bretonne aquarellise son récit de folklore breton, et puis il y a les vrais héros de cette histoire : tous ces jouets omniprésents longuement énumérés, longuement décrits qui ont une âme "qui s'attache à notre âme" , désormais désuets et remisés au grenier ou disparus à jamais, qui nous ont fait (et font toujours) rêver.
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Qui n'a pas rêvé , enfant, d'habiter dans un magasin de jouet ?

Un monde imaginaire, un monde idéalisé mais comme le rappellent les petits écrits avant chaque chapitre, un monde également hiérarchisé et qui n'est finalement qu'un monde faussement parallèle de celui de la vie réelle avec en chute parfois brutale, la fin de l'enfance surtout lors de périodes difficiles comme dans les années 1940 lorsque les illusions d'un monde protégé s'envolent devant la réalité crue imposée à des yeux enfantins .

C'est tout cela le Magasin Jaune et tout d'abord le rêve de Gustave et Valentine, jeunes mariés lorsqu'ils rachètent la boutique dans une petite rue de Paris loin des Grands Boulevards et la repeignent en jaune puis le paradis de Quinze , leur fille .

La Grande Histoire s'invite avec ses secousses et les accents dramatiques du roman évoquent parfois Uranus de Marcel Aymé .

Une lecture très agréable , j'ai été surprise de voir si peu de critiques même si le sujet a été archi rabâché, Marc Trévidic avec son Magasin Jaune lui donne une touche originale et sensible .
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Gustave était déçu. Il aurait voulu être affecté sur la ligne Maginot, dans une de ces forteresses souterraines imprenables. Louis Montreuil, le boucher de la rue Germain-Pilon avait fait son service militaire, trois ans auparavant, dans un fort aussi imposant qu’un cuirassé. Il leur avait décrit avec lyrisme et moult détails, lors d’une soirée arrosée au Coup du rouquin, le symbole de l’invulnérabilité de la France :
-Pour sûr que si les Boches veulent remettre ça, ils ne passeront pas. Faut le voir pour le croire. Les trois quarts du fort sont enterrés. Là-dedans y’a des kilomètres de galeries, des monte-charges pour les obus, des escaliers mécaniques, une centrale électrique avec des batteries de ventilation, un réservoir d’eau dans lequel on pourrait mettre un cachalot, un magasin d’approvisionnement cent fois plus grand que l’épicerie d’Eugène, une salle de repos et un hôpital propres comme des sous neufs. Et puis,au-dehors, cinq postes de mitrailleuses, les unes au-dessous des autres avec des pièces antichars et de canons de 75 !
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Dans le magasin jaune,les parents veulent se faire pardonner le monde violent et absurde qu'ils ont légué à leurs enfants.Ils veulent acheter leurs sourires par de menus présents.Les sourires des enfants sont un trésor que les Allemands ne peuvent pas voler.
Dans le magasin jaune ,parce qu'au-dehors l'indispensable est difficile à se procurer,le superflu est essentiel.
Dans le magasin jaune le bonheur apporté aux enfants est un acte de résistance autorisé. (Page 159).
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- Ma grand-mère m'a dit que vous aviez tué le petit jésus. c'est vrai ?
- D'abord, il n'était pas si petit que ça. Il avait trente-trois ans. En plus, il se prenait pour le fils de Dieu. Rien que ça !
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- Vous devriez avoir honte mademoiselle.
- Je ne suis pas une youpine honteuse mais une youpine heureuse, une youpine qui dit youpi ! répondit Léa imperturbable.
C'en était trop pour Quinze. Elle partit dans un fou rire si sonore que tous les visages se tournèrent dans leur direction.
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«  Maintenant , il faut que je vous dise quelque chose d’important .
Socrate a été très inspiré ce matin . Selon lui, la forêt des Ardennes est magique.
Elle transforme la Haine en Amour.
Grâce à la guerre, on découvre l’amour , ce qui est un paradoxe absolu de son point de vue.
Et le pire est que je découvre chaque jour à quel point je vous aime ! »
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